(RDS) - L'entraîneur des Ours Polaires de Berlin, Pierre Pagé s'est dit emballé par son séjour en Allemagne, dans la ligue élite de ce pays, la DEL. Embauché en plein coeur de la saison, avec 15 matchs à jouer, Pagé a pris un club en déroute pour le conduire aux séries éliminatoires. La formation en était à sa première participation en séries en trois ans.

Le club Eisbaren est la propriété du groupe Anschutz qui possède les Kings de Los Angeles dans la LNH. "C'est très stimulant de travailler avec une organisation de cette envergure. Le groupe Anschutz a une vision du monde du sport très
intéressante", a soutenu Pagé.

Pierre Pagé se sent à l'aise à Berlin, une ville historique avec une vie culturelle très remplie. Dans l'est de la ville où se trouve le club Eisbaren, il a été surpris par le sentiment d'appartenance des amateurs de hockey envers leur équipe.

"Les gens sont fous du hockey, ils appuient sans réserve leur équipe. On attire environ 5,000 personnes par rencontre, l'aréna est presque toujours rempli à pleine capacité", a expliqué Pagé.


La fusillade

En séries, le sort a voulu que la troupe de Pierre Pagé se mesure aux champions en titre, Mannheim.

Les amateurs de hockey du Québec auraient probablement été surpris de constater qu'il y avait 10 Québécois qui étaient impliqués dans ce duel.

Dans le camp de Mannheim, on retrouvait Yves Racine, Michel Picard, René Corbet et du côté de Berlin, Marc Fortier, Steve Larouche et Daniel Laperrière.


Malgré l'élimination de son équipe, Pierre Pagé estime que ses joueurs ont très bien joué. Après avoir gagné le premier match sur la route, son club s'est incliné à domicile 3-2. "Ce fut le point tournant car dans une série 3 de 5. C'est très difficile de revenir de l'arrière 2-0. Nous aurions pu les assommer avec un deuxième gain", a epxliqué Pagé.

La défaite lors du troisième match en fusillade a également été très dure à accepter. "Pour un entraîneur, la fusillade, c'est la pire chose qui puisse arriver en séries. Il n'y a pas de stratégie, il n'y a pas de deuxième effort, aucun jeu d'équipe. La fusillade est possiblement excitante pour les partisans mais pas pour un entraîneur. Cela laisse une impression de vide. Ce fut une défaite crève coeur", a laissé entendre l'entraîneur.

Entraîneur à la vie à la mort

Sa passion pour le hockey, a bien failli lui coûter la vie. Aux prises avec une sérieuse infection à l'oreille gauche, l'ex-entraîneur des Nordiques s'est rendu à l'hôpital pour subir des examens.

Bien qu'on lui aie conseillé de demeurer au centre hospitalier, Pagé a convaincu les autorités médicales de le laisser sortir pour qu'il puisse diriger ses entraînements.

"Ce fut une grosse erreur de ma part, mon état de santé s'est détérioré, j'aurais pu y laisser ma vie. J'ai perdu presque une journée. Quand je suis retourné à l'hôpital, j'étais prêt à les écouter. J'étais coachable", a avoué Pagé.

Effectivement le temps pressait. Les bactéries avaient eu le temps d'attaquer son système immunitaire. Il fallait surtout éviter qu'elles se répandent dans le sang ou atteignent le cerveau, sinon c'était la méningite.

"Le médecin m'avait prévenu que ce n'était pas garanti que je passerais à travers. Heureusement, le lundi, on a réussi à renverser la vapeur", a déclaré l'ancien entraîneur des Nordiques.

Pierre Pagé a été hospitalisé pendant une semaine. Il a manqué trois parties. Les médecins lui ont donné la permission de retourner derrière le banc pour le dernier match de la saison régulière, match qu'il a gagné.

Cette mésaventure n'a en rien diminué sa passion pour le hockey, bien au contraire.

" Ma motivation pour le hockey n'a jamais été aussi grande. J'avais hâte de reprendre mes activités sur la glace. Cependant, je sais que je dois prendre soin de moi."