Plekanec n'est pas à sa place
Hockey mercredi, 9 nov. 2011. 17:47 mercredi, 11 déc. 2024. 10:55
Le Canadien montre une piètre fiche en avantage numérique cette saison comme en font foi leurs sept maigres buts en 55 opportunités. Face aux Oilers mardi, l'incapacité de marquer des buts est vivement ressortie comme l'une des principales lacunes de l'équipe.
Alors, qu'est-ce qui cloche avec l'attaque massive du Canadien? Je crois simplement que les meilleurs éléments de l'équipe ne sont pas utilisés à leur juste place. Je veux bien croire que Jacques Martin croit en Tomas Plekanec à la pointe, mais il semble clair qu'il n'est pas le bon joueur pour effectuer cette tâche. La saison dernière en séries éliminatoires, le Canadien avait placé P.K. Subban avec Yannick Weber à la ligne bleue sur la première vague de l'avantage numérique. Et ça fonctionnait. Pourquoi ne pas répéter l'expérience cette année?
Je ne sais pas jusqu'où Jacques Martin veut aller avec cette stratégie, mais lorsque tu jettes un coup d'œil aux autres équipes de la Ligue nationale, le meilleur attaquant ne joue jamais à la pointe. Rappelez-vous l'an passé quand les Capitals ont tenté l'expérience avec Alexander Ovechkin sur le point d'appui. Disons simplement que ce ne fut pas un franc succès. Au fil des ans, seul Joe Sakic a connu un réel succès à cette position. Cependant, il faut se remettre dans le contexte de l'Avalanche à cette époque-là, qui pouvait compter sur toute une puissance offensive. Peter Forsberg jouait le rôle de fabricant de jeux, tandis que Joe dirigeait le reste de l'avantage numérique à partir de la ligne bleue.
Plekanec étant le meilleur fabricant de jeu de l'équipe, il faut le laisser travailler bas dans le territoire adverse. À mon avis, c'est à cet endroit qu'il serait le plus utile. Il l'a déjà prouvé dans le passé. En partant, l'attaquant tchèque ne possède pas le meilleur lancer frappé, mais il n'opère pas le jeu de puissance de la bonne façon à partir de la pointe.
Comme depuis trois ans, le Canadien est l'une des pires équipes de la Ligue nationale à égalité numérique, même avec Erik Cole dans l'alignement. Pour obtenir du succès, la troupe de Jacques Martin doit se distinguer sur les unités spéciales. À l'heure actuelle, ce n'est pas le cas et il faudra apporter des modifications dans un futur assez rapproché.
Les jeunes : l'excuse facile
Lors de son point de presse après la défaite face aux Oilers, Jacques Martin a jeté une partie du blâme des insuccès de l'attaque massive sur le dos des jeunes joueurs. Or, selon moi, il s'agit d'une excuse facile.
Dans un premier temps, je trouve que les jeunes joueurs du Canadien tirent leur épingle du jeu de belle façon. Deuxièmement, l'entraîneur-chef du Canadien envoie de moins en moins Weber, Diaz et les autres jeunes sur l'avantage numérique. C'est pourquoi je considère les commentaires de Jacques Martin d'excuse facile.
À mon humble avis, le Canadien doit s'inspirer des autres équipes de la Ligue nationale, qui utilisent une première vague qui passe en moyenne 1 minute 20, 1 minute 30 sur le jeu de puissance. De cette manière, je suis certain que la chimie s'installerait d'une meilleure façon entre les joueurs de cette première vague.
Une erreur de Jacques Martin?
Jacques Martin a pris la décision de faire jouer Yannick Weber à l'attaque, afin d'insérer dans l'alignement Alexei Emelin. Drôle de décision si l'on considère que Weber formait un duo très fiable avec Jaroslav Spacek. Je crois que l'entraîneur-chef du Tricolore devrait arrêter d'envoyer des défenseurs sur le quatrième trio. Ça ne donne rien.
Il serait mieux d'habiller sept défenseurs et de faire jouer un attaquant sur deux trios. D'ailleurs, je considère que ça ne ferait pas de tort à quelques attaquants de jouer 3-4 minutes de plus par match.
Ceci dit, je trouve qu'Emelin a bien joué mardi à la droite de Spacek. Il prouve qu'il est en mesure de jouer dans la Ligue nationale. Ce n'est pas un défenseur de premier plan, mais il apporte une dimension robustesse très importante à la formation du Canadien.
Selon moi, on devrait le faire jouer à la place de Hal Gill lorsque l'équipe joue deux matchs en deux soirs. On l'a vu à New York, Gill en a plein le coco quand il joue trop souvent. C'est bien beau le désavantage numérique, mais on l'utilise beaucoup trop. Les attaquants adverses profitent de plus en plus de sa lenteur.
Un premier entraîneur limogé
J'ai été quelque peu surpris de voir Davis Payne être congédié par les Blues de St. Louis, mais honnêtement, ma plus grande surprise fut de voir Ken Hitchcock se ramasser là. Ce dernier a beaucoup d'entrées dans la LNH. Il a notamment déjà travaillé avec Doug Armstrong à Dallas; de plus, il connaît bien John Davidson, le président de l'équipe. Tout le monde savait qu'il était intéressé à revenir derrière un banc. Il était dans l'entourage des Blue Jackets, mais il se retrouve à St. Louis parce que ses contacts sont bons. Ses amis sont gentils. Ils ont pensé à lui, donc il est de retour dans la LNH.
Il n'en demeure pas moins que c'est un entraîneur d'expérience, il sait ce qu'il a à faire derrière un banc. Les Blues se doivent simplement de gagner. Plusieurs mentionnent qu'il n'est pas particulièrement bon avec les jeunes, mais l'urgence est actuellement de gagner le plus de matchs possible, jeunes ou pas jeunes. Avec toutes les promesses faites à St. Louis, la direction a pris une bonne décision envers ses partisans qui ont été suffisamment patients au cours des dernières années. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit de la LNH, pas des Loisirs Saint-Eusèbe.
Les pires et les meilleurs
Maintenant, qui sera le prochain entraîneur-chef à lever les pattes dans la LNH? Selon moi, Terry Murray est sur la sellette à Los Angeles. Dans les médias des Kings, on ne dresse pas un portrait très positif de lui. Certes, il pourrait payer le prix pour les insuccès des Kings en ce moment. Scott Arniel pourrait également écoper pour le mauvais début de saison des Blue Jackets. Surtout que la direction a dépensé beaucoup d'argent lors de la saison morte.
Il y a aussi Bruce Boudreau, qui a été injurié par Alexander Ovechkin lors des derniers jours. Ce n'est pas dans les meilleurs intérêts de l'équipe que le coach et le meilleur joueur soient à couteaux tirés. Même si on affirme publiquement que le dossier est clos, ça laisse toujours des traces.
À l'inverse, je suis impressionné par la direction des Stars, à commencer par Joe Nieuwendyk. Il est allé chercher Sheldon Souray, un joueur qui ne coûtait pas cher et qui dirige l'avantage numérique. Il joue du bon hockey dans cette équipe pleine d'énergie. Le jeune entraîneur-chef, Glen Gulutzan, a donné confiance à son équipe en début de saison et il profite actuellement de cette belle dynamique au sein des Stars. Il représente en quelque sorte le Guy Boucher de la saison 2011-2012.
*Propos recueillis par Nicolas Dupont
Alors, qu'est-ce qui cloche avec l'attaque massive du Canadien? Je crois simplement que les meilleurs éléments de l'équipe ne sont pas utilisés à leur juste place. Je veux bien croire que Jacques Martin croit en Tomas Plekanec à la pointe, mais il semble clair qu'il n'est pas le bon joueur pour effectuer cette tâche. La saison dernière en séries éliminatoires, le Canadien avait placé P.K. Subban avec Yannick Weber à la ligne bleue sur la première vague de l'avantage numérique. Et ça fonctionnait. Pourquoi ne pas répéter l'expérience cette année?
Je ne sais pas jusqu'où Jacques Martin veut aller avec cette stratégie, mais lorsque tu jettes un coup d'œil aux autres équipes de la Ligue nationale, le meilleur attaquant ne joue jamais à la pointe. Rappelez-vous l'an passé quand les Capitals ont tenté l'expérience avec Alexander Ovechkin sur le point d'appui. Disons simplement que ce ne fut pas un franc succès. Au fil des ans, seul Joe Sakic a connu un réel succès à cette position. Cependant, il faut se remettre dans le contexte de l'Avalanche à cette époque-là, qui pouvait compter sur toute une puissance offensive. Peter Forsberg jouait le rôle de fabricant de jeux, tandis que Joe dirigeait le reste de l'avantage numérique à partir de la ligne bleue.
Plekanec étant le meilleur fabricant de jeu de l'équipe, il faut le laisser travailler bas dans le territoire adverse. À mon avis, c'est à cet endroit qu'il serait le plus utile. Il l'a déjà prouvé dans le passé. En partant, l'attaquant tchèque ne possède pas le meilleur lancer frappé, mais il n'opère pas le jeu de puissance de la bonne façon à partir de la pointe.
Comme depuis trois ans, le Canadien est l'une des pires équipes de la Ligue nationale à égalité numérique, même avec Erik Cole dans l'alignement. Pour obtenir du succès, la troupe de Jacques Martin doit se distinguer sur les unités spéciales. À l'heure actuelle, ce n'est pas le cas et il faudra apporter des modifications dans un futur assez rapproché.
Les jeunes : l'excuse facile
Lors de son point de presse après la défaite face aux Oilers, Jacques Martin a jeté une partie du blâme des insuccès de l'attaque massive sur le dos des jeunes joueurs. Or, selon moi, il s'agit d'une excuse facile.
Dans un premier temps, je trouve que les jeunes joueurs du Canadien tirent leur épingle du jeu de belle façon. Deuxièmement, l'entraîneur-chef du Canadien envoie de moins en moins Weber, Diaz et les autres jeunes sur l'avantage numérique. C'est pourquoi je considère les commentaires de Jacques Martin d'excuse facile.
À mon humble avis, le Canadien doit s'inspirer des autres équipes de la Ligue nationale, qui utilisent une première vague qui passe en moyenne 1 minute 20, 1 minute 30 sur le jeu de puissance. De cette manière, je suis certain que la chimie s'installerait d'une meilleure façon entre les joueurs de cette première vague.
Une erreur de Jacques Martin?
Jacques Martin a pris la décision de faire jouer Yannick Weber à l'attaque, afin d'insérer dans l'alignement Alexei Emelin. Drôle de décision si l'on considère que Weber formait un duo très fiable avec Jaroslav Spacek. Je crois que l'entraîneur-chef du Tricolore devrait arrêter d'envoyer des défenseurs sur le quatrième trio. Ça ne donne rien.
Il serait mieux d'habiller sept défenseurs et de faire jouer un attaquant sur deux trios. D'ailleurs, je considère que ça ne ferait pas de tort à quelques attaquants de jouer 3-4 minutes de plus par match.
Ceci dit, je trouve qu'Emelin a bien joué mardi à la droite de Spacek. Il prouve qu'il est en mesure de jouer dans la Ligue nationale. Ce n'est pas un défenseur de premier plan, mais il apporte une dimension robustesse très importante à la formation du Canadien.
Selon moi, on devrait le faire jouer à la place de Hal Gill lorsque l'équipe joue deux matchs en deux soirs. On l'a vu à New York, Gill en a plein le coco quand il joue trop souvent. C'est bien beau le désavantage numérique, mais on l'utilise beaucoup trop. Les attaquants adverses profitent de plus en plus de sa lenteur.
Un premier entraîneur limogé
J'ai été quelque peu surpris de voir Davis Payne être congédié par les Blues de St. Louis, mais honnêtement, ma plus grande surprise fut de voir Ken Hitchcock se ramasser là. Ce dernier a beaucoup d'entrées dans la LNH. Il a notamment déjà travaillé avec Doug Armstrong à Dallas; de plus, il connaît bien John Davidson, le président de l'équipe. Tout le monde savait qu'il était intéressé à revenir derrière un banc. Il était dans l'entourage des Blue Jackets, mais il se retrouve à St. Louis parce que ses contacts sont bons. Ses amis sont gentils. Ils ont pensé à lui, donc il est de retour dans la LNH.
Il n'en demeure pas moins que c'est un entraîneur d'expérience, il sait ce qu'il a à faire derrière un banc. Les Blues se doivent simplement de gagner. Plusieurs mentionnent qu'il n'est pas particulièrement bon avec les jeunes, mais l'urgence est actuellement de gagner le plus de matchs possible, jeunes ou pas jeunes. Avec toutes les promesses faites à St. Louis, la direction a pris une bonne décision envers ses partisans qui ont été suffisamment patients au cours des dernières années. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit de la LNH, pas des Loisirs Saint-Eusèbe.
Les pires et les meilleurs
Maintenant, qui sera le prochain entraîneur-chef à lever les pattes dans la LNH? Selon moi, Terry Murray est sur la sellette à Los Angeles. Dans les médias des Kings, on ne dresse pas un portrait très positif de lui. Certes, il pourrait payer le prix pour les insuccès des Kings en ce moment. Scott Arniel pourrait également écoper pour le mauvais début de saison des Blue Jackets. Surtout que la direction a dépensé beaucoup d'argent lors de la saison morte.
Il y a aussi Bruce Boudreau, qui a été injurié par Alexander Ovechkin lors des derniers jours. Ce n'est pas dans les meilleurs intérêts de l'équipe que le coach et le meilleur joueur soient à couteaux tirés. Même si on affirme publiquement que le dossier est clos, ça laisse toujours des traces.
À l'inverse, je suis impressionné par la direction des Stars, à commencer par Joe Nieuwendyk. Il est allé chercher Sheldon Souray, un joueur qui ne coûtait pas cher et qui dirige l'avantage numérique. Il joue du bon hockey dans cette équipe pleine d'énergie. Le jeune entraîneur-chef, Glen Gulutzan, a donné confiance à son équipe en début de saison et il profite actuellement de cette belle dynamique au sein des Stars. Il représente en quelque sorte le Guy Boucher de la saison 2011-2012.
*Propos recueillis par Nicolas Dupont