Pourquoi Roy serait-il tenté par Qc?
Hockey mercredi, 4 avr. 2012. 10:54 mercredi, 11 déc. 2024. 10:53
Je crois Patrick Roy sur parole quand il affirme ne pas avoir discuté avec Geoff Molson. S'il l'avait fait, il aurait agi contre ses principes. Et des principes rigides, il est capable d'en avoir.
Si je le connais aussi bien que je crois le connaître, Roy ne négociera jamais ses services avec une formation de la Ligue nationale tant que ses Remparts seront vivants durant les séries éliminatoires.
Vous voulez savoir quand le propriétaire du Canadien et son conseiller Serge Savard entreprendront des pourparlers sérieux avec lui? Soyez attentifs à ce qui se passera dès le lendemain de l'élimination de son équipe junior.
Les négociations ne devraient pas traîner en longueur. Si Roy ne veut pas négocier avec qui que ce soit en ce moment, ça ne veut pas dire qu'il n'a pas déjà une très bonne idée du plan qu'il mettrait en place si on lui confiait la succession de Randy Cunneyworth. Il a sans doute déjà étudié les forces et les faiblesses du Canadien, son personnel de joueurs et ses minces réserves à Hamilton. Il connaît assurément les jeunes espoirs de l'organisation dans les rangs juniors. Bref, il a déjà une très bonne idée du plan qui lui permettrait de redorer l'organisation qui lui a accordé sa première chance.
Il est comme ça, Casseau. Il mijote, suppute, calcule et ébauche constamment des plans dans sa tête. Ce n'est pas le type d'homme qu'on peut prendre au dépourvu. Depuis quelques semaines, il prend connaissance de tout ce qu'on dit à son sujet. Il sait que le public, qui en a ras-le-bol de l'improvisation des dernières années, le réclame haut et fort. Il se sait en voiture. Il a si bien préparé sa carrière d'entraîneur, en s'attardant aux moindres détails, qu'il a convaincu les amateurs québécois sans même le vouloir qu'il est l'homme tout désigné pour relancer une équipe à laquelle il a déjà tant donné.
De mémoire d'homme, on ne se souvient pas qu'un entraîneur junior se soit retrouvé dans une position pour fixer ses propres conditions en vue d'un job d'entraîneur dans la Ligue nationale. Ça ne se voit nulle part ailleurs une situation comme celle-là. Un coach junior qui se verrait offrir une telle option de carrière serait si pressé de dire oui qu'il le ferait sans poser de questions.
Roy sait ce qu'il veut et ce qu'il vaut. Avant d'établir les conditions monétaires d'un contrat, il insistera pour qu'on l'assure de pouvoir travailler dans des conditions gagnantes. Il n'acceptera pas le poste si on le tient à l'écart des décisions importantes. Cette équipe-là (s'il l'a dirige) sera la sienne. Il voudra la façonner à sa manière. Ce sera à prendre ou à laisser.
Déjà, il y a quelque chose de bien enclenché. Quand Geoff Molson a déclaré la semaine dernière qu'à partir de maintenant, il n'est plus question pour le Canadien de viser une place en séries, il a capté l'attention du dernier grand Québécois à avoir endossé cet uniforme.
À ses premières années dans l'organisation, le Canadien avait toujours visé la coupe Stanley en octobre. Depuis le départ de Serge Savard, l'objectif était devenu une participation aux séries. C'est une attitude qui avait mis Roy en rogne avant son départ. La déclaration de Geoff Molson le place tout de suite dans un bon état d'esprit pour aller s'asseoir avec lui. Sur ce plan, les deux hommes parlent le même langage.
Un intérêt qui ne date pas d'hier
En avril 2009, à la suite du congédiement de Guy Carbonneau, je lui avais donné un coup de fil. C'était assez évident que le Canadien serait à la recherche d'un entraîneur durant l'été. Je voulais sonder son intérêt pour le job.
Je ne voudrais surtout pas rapporter hors contexte les propos qu'il avait émis dans le temps, mais je me permets de rappeler deux de ces commentaires. Si Roy pensait de cette façon il y a trois ans, il serait étonnant que ses opinions de l'époque aient changé.
Il avait dit : «Je n'oublie jamais d'où je viens. La Ligue nationale a été extraordinaire pour moi. Donc, il n'y a pas une équipe avec laquelle je ne prendrais pas le temps de discuter, surtout les deux formations avec lesquelles j'ai joué...»
Plus tard dans la conversation, il avait ajouté : «Ma référence, c'est Jacques Lemaire. Il a évolué dans la Ligue nationale durant plusieurs saisons et il s'est fait la main comme entraîneur dans le hockey junior. Puis, il est venu diriger le Canadien. On connaît la suite de sa carrière...»
C'était il y a trois ans.
Pourquoi serait-il tenté par Québec?
Je ne crois pas que ce gagnant naturel soit déchiré entre la possibilité de diriger les Nordiques ou le Canadien. Roy est très attaché à son milieu natal. Il est l'un des personnages les plus en vue à Québec où il a déjà été élu la personnalité de l'année. Entre le départ des Nordiques et leur retour possible, il a gardé la flamme du hockey bien allumée dans la population grâce à son implication gigantesque dans les Remparts qu'il a façonnés de A à Z. Si le public sportif de la Vieille capitale est toujours aussi assoiffé de hockey, c'est en bonne partie grâce à lui. Il lui a offert une équipe compétitive, année après année, allant même jusqu'à gagner la coupe Memorial, un rare exploit dans le hockey junior québécois.
Roy n'a aucune affinité avec les Nordiques. Pendant que la rivalité était vive entre les deux formations du Québec, il a été repêché par le Canadien. Deux ans plus tard, il a gagné sa première coupe Stanley. Bref, il était trop occupé à se forger une solide carrière pour avoir un intérêt quelconque pour les Nordiques.
C'est avec le Canadien qu'il est devenu un héros, un personnage. Il est devenu une superstar bien avant d'aller au Colorado. Il n'a jamais grandi dans l'admiration des Nordiques puisque son objectif ultime était de les battre. D'ailleurs, Québec n'aurait jamais dû perdre contre le Canadien en 1993. C'est lui qui avait fait la différence.
Pourquoi les Nordiques lui diraient-ils quelque chose aujourd'hui? Pourquoi serait-il intéressé à célébrer le retour d'une équipe qui risque de sortir ses Remparts de la ville? Pourquoi voudrait-il diriger une concession professionnelle à Québec quand il pourrait éventuellement gagner une coupe Stanley à titre d'entraîneur avec l'une des deux organisations qui lui ont permis de connaître une carrière de rêve, Colorado et Montréal? À ces deux endroits, il aurait la possibilité de poursuivre la tradition.
Il s'agit d'une opinion purement personnelle. Je ne lui ai pas parlé. Je ne le ferai pas parce que je ne veux pas lui fournir l'occasion de m'envoyer dans le champ gauche, ce qui amorcerait plutôt mal une prochaine relation coach-journaliste. À moins que je fasse erreur, ça m'étonnerait donc beaucoup que les Péladeau et les Labeaume de ce monde puissent le convaincre de relancer sa carrière professionnelle à Québec.
Pour le propriétaire du Canadien, l'opposition la plus sérieuse pourrait venir de Pierre Lacroix qui pourrait être tenté de procéder à un changement derrière le banc à la suite d'une seconde élimination consécutive des séries sous les ordres de Joe Sacco. La vraie compétition, elle vient de là.
Sacco est un nom qui ne dit absolument rien aux amateurs de Denver. On n'a pas de mal à imaginer l'impact que Roy, un héros dans l'histoire sportive du Colorado, pourrait avoir en reprenant sa place au sein de l'Avalanche. Tout cela pour dire que Roy est beaucoup plus près de Denver et de Montréal dans son plan de carrière que de Québec où il est pourtant un personnage plus grand que nature.
Je retiens un commentaire qu'il m'a fait il y a quelques lunes : «Le hockey me permet de faire ce que je veux quand je le veux».
Il est peut-être sur le point d'en faire la démonstration.
Et si Julien BriseBois disait non?
Tout le monde s'est prononcé sur Julien BriseBois. La majorité aimerait bien le voir revenir avec le Canadien parce qu'il est le prototype du directeur général de l'avenir dans la Ligue nationale. Si on laisse filer l'occasion de l'embaucher, dans deux ou trois ans, quand il sera à la tête d'une organisation rivale, on dira encore que le Canadien a levé le nez sur un Québécois de valeur.
Natif de Greenfield Park, une municipalité située à mi-chemin entre le Centre Bell et le centre d'entraînement de Brossard, BriseBois est sûrement flatté qu'autant de gens le voient comme le successeur de Pierre Gauthier. Jusqu'ici, on ne l'a pas entendu sur le sujet et il vient d'éviter de jeter de l'huile sur feu en n'effectuant pas le voyage à Montréal avec le Lightning.
De cette façon, il n'aura pas à mentir aux médias si jamais le Canadien lui a déjà donné un coup de fil. Un directeur général qui se forge une réputation de menteur avant sa première journée se crée rapidement des dénigreurs.
BriseBois a eu le temps d'y penser depuis que le Canadien a remercié son patron, secteur hockey. J'ignore s'il s'est fait à l'idée qu'il pourrait être à la tête du Canadien, mais une source me dit que sa toute première réaction avait été de passer son tour.
BriseBois aurait déclaré à un proche qu'il était trop tôt pour imposer à ses deux jeunes garçons la bouilloire de Montréal. Ça vaut ce que ça vaut comme information. Il se dit tant de choses. Si un agent d'immeubles s'est vanté d'avoir vendu une maison à Patrick Roy à Brossard, tout peut être dit.
Si je le connais aussi bien que je crois le connaître, Roy ne négociera jamais ses services avec une formation de la Ligue nationale tant que ses Remparts seront vivants durant les séries éliminatoires.
Vous voulez savoir quand le propriétaire du Canadien et son conseiller Serge Savard entreprendront des pourparlers sérieux avec lui? Soyez attentifs à ce qui se passera dès le lendemain de l'élimination de son équipe junior.
Les négociations ne devraient pas traîner en longueur. Si Roy ne veut pas négocier avec qui que ce soit en ce moment, ça ne veut pas dire qu'il n'a pas déjà une très bonne idée du plan qu'il mettrait en place si on lui confiait la succession de Randy Cunneyworth. Il a sans doute déjà étudié les forces et les faiblesses du Canadien, son personnel de joueurs et ses minces réserves à Hamilton. Il connaît assurément les jeunes espoirs de l'organisation dans les rangs juniors. Bref, il a déjà une très bonne idée du plan qui lui permettrait de redorer l'organisation qui lui a accordé sa première chance.
Il est comme ça, Casseau. Il mijote, suppute, calcule et ébauche constamment des plans dans sa tête. Ce n'est pas le type d'homme qu'on peut prendre au dépourvu. Depuis quelques semaines, il prend connaissance de tout ce qu'on dit à son sujet. Il sait que le public, qui en a ras-le-bol de l'improvisation des dernières années, le réclame haut et fort. Il se sait en voiture. Il a si bien préparé sa carrière d'entraîneur, en s'attardant aux moindres détails, qu'il a convaincu les amateurs québécois sans même le vouloir qu'il est l'homme tout désigné pour relancer une équipe à laquelle il a déjà tant donné.
De mémoire d'homme, on ne se souvient pas qu'un entraîneur junior se soit retrouvé dans une position pour fixer ses propres conditions en vue d'un job d'entraîneur dans la Ligue nationale. Ça ne se voit nulle part ailleurs une situation comme celle-là. Un coach junior qui se verrait offrir une telle option de carrière serait si pressé de dire oui qu'il le ferait sans poser de questions.
Roy sait ce qu'il veut et ce qu'il vaut. Avant d'établir les conditions monétaires d'un contrat, il insistera pour qu'on l'assure de pouvoir travailler dans des conditions gagnantes. Il n'acceptera pas le poste si on le tient à l'écart des décisions importantes. Cette équipe-là (s'il l'a dirige) sera la sienne. Il voudra la façonner à sa manière. Ce sera à prendre ou à laisser.
Déjà, il y a quelque chose de bien enclenché. Quand Geoff Molson a déclaré la semaine dernière qu'à partir de maintenant, il n'est plus question pour le Canadien de viser une place en séries, il a capté l'attention du dernier grand Québécois à avoir endossé cet uniforme.
À ses premières années dans l'organisation, le Canadien avait toujours visé la coupe Stanley en octobre. Depuis le départ de Serge Savard, l'objectif était devenu une participation aux séries. C'est une attitude qui avait mis Roy en rogne avant son départ. La déclaration de Geoff Molson le place tout de suite dans un bon état d'esprit pour aller s'asseoir avec lui. Sur ce plan, les deux hommes parlent le même langage.
Un intérêt qui ne date pas d'hier
En avril 2009, à la suite du congédiement de Guy Carbonneau, je lui avais donné un coup de fil. C'était assez évident que le Canadien serait à la recherche d'un entraîneur durant l'été. Je voulais sonder son intérêt pour le job.
Je ne voudrais surtout pas rapporter hors contexte les propos qu'il avait émis dans le temps, mais je me permets de rappeler deux de ces commentaires. Si Roy pensait de cette façon il y a trois ans, il serait étonnant que ses opinions de l'époque aient changé.
Il avait dit : «Je n'oublie jamais d'où je viens. La Ligue nationale a été extraordinaire pour moi. Donc, il n'y a pas une équipe avec laquelle je ne prendrais pas le temps de discuter, surtout les deux formations avec lesquelles j'ai joué...»
Plus tard dans la conversation, il avait ajouté : «Ma référence, c'est Jacques Lemaire. Il a évolué dans la Ligue nationale durant plusieurs saisons et il s'est fait la main comme entraîneur dans le hockey junior. Puis, il est venu diriger le Canadien. On connaît la suite de sa carrière...»
C'était il y a trois ans.
Pourquoi serait-il tenté par Québec?
Je ne crois pas que ce gagnant naturel soit déchiré entre la possibilité de diriger les Nordiques ou le Canadien. Roy est très attaché à son milieu natal. Il est l'un des personnages les plus en vue à Québec où il a déjà été élu la personnalité de l'année. Entre le départ des Nordiques et leur retour possible, il a gardé la flamme du hockey bien allumée dans la population grâce à son implication gigantesque dans les Remparts qu'il a façonnés de A à Z. Si le public sportif de la Vieille capitale est toujours aussi assoiffé de hockey, c'est en bonne partie grâce à lui. Il lui a offert une équipe compétitive, année après année, allant même jusqu'à gagner la coupe Memorial, un rare exploit dans le hockey junior québécois.
Roy n'a aucune affinité avec les Nordiques. Pendant que la rivalité était vive entre les deux formations du Québec, il a été repêché par le Canadien. Deux ans plus tard, il a gagné sa première coupe Stanley. Bref, il était trop occupé à se forger une solide carrière pour avoir un intérêt quelconque pour les Nordiques.
C'est avec le Canadien qu'il est devenu un héros, un personnage. Il est devenu une superstar bien avant d'aller au Colorado. Il n'a jamais grandi dans l'admiration des Nordiques puisque son objectif ultime était de les battre. D'ailleurs, Québec n'aurait jamais dû perdre contre le Canadien en 1993. C'est lui qui avait fait la différence.
Pourquoi les Nordiques lui diraient-ils quelque chose aujourd'hui? Pourquoi serait-il intéressé à célébrer le retour d'une équipe qui risque de sortir ses Remparts de la ville? Pourquoi voudrait-il diriger une concession professionnelle à Québec quand il pourrait éventuellement gagner une coupe Stanley à titre d'entraîneur avec l'une des deux organisations qui lui ont permis de connaître une carrière de rêve, Colorado et Montréal? À ces deux endroits, il aurait la possibilité de poursuivre la tradition.
Il s'agit d'une opinion purement personnelle. Je ne lui ai pas parlé. Je ne le ferai pas parce que je ne veux pas lui fournir l'occasion de m'envoyer dans le champ gauche, ce qui amorcerait plutôt mal une prochaine relation coach-journaliste. À moins que je fasse erreur, ça m'étonnerait donc beaucoup que les Péladeau et les Labeaume de ce monde puissent le convaincre de relancer sa carrière professionnelle à Québec.
Pour le propriétaire du Canadien, l'opposition la plus sérieuse pourrait venir de Pierre Lacroix qui pourrait être tenté de procéder à un changement derrière le banc à la suite d'une seconde élimination consécutive des séries sous les ordres de Joe Sacco. La vraie compétition, elle vient de là.
Sacco est un nom qui ne dit absolument rien aux amateurs de Denver. On n'a pas de mal à imaginer l'impact que Roy, un héros dans l'histoire sportive du Colorado, pourrait avoir en reprenant sa place au sein de l'Avalanche. Tout cela pour dire que Roy est beaucoup plus près de Denver et de Montréal dans son plan de carrière que de Québec où il est pourtant un personnage plus grand que nature.
Je retiens un commentaire qu'il m'a fait il y a quelques lunes : «Le hockey me permet de faire ce que je veux quand je le veux».
Il est peut-être sur le point d'en faire la démonstration.
Et si Julien BriseBois disait non?
Tout le monde s'est prononcé sur Julien BriseBois. La majorité aimerait bien le voir revenir avec le Canadien parce qu'il est le prototype du directeur général de l'avenir dans la Ligue nationale. Si on laisse filer l'occasion de l'embaucher, dans deux ou trois ans, quand il sera à la tête d'une organisation rivale, on dira encore que le Canadien a levé le nez sur un Québécois de valeur.
Natif de Greenfield Park, une municipalité située à mi-chemin entre le Centre Bell et le centre d'entraînement de Brossard, BriseBois est sûrement flatté qu'autant de gens le voient comme le successeur de Pierre Gauthier. Jusqu'ici, on ne l'a pas entendu sur le sujet et il vient d'éviter de jeter de l'huile sur feu en n'effectuant pas le voyage à Montréal avec le Lightning.
De cette façon, il n'aura pas à mentir aux médias si jamais le Canadien lui a déjà donné un coup de fil. Un directeur général qui se forge une réputation de menteur avant sa première journée se crée rapidement des dénigreurs.
BriseBois a eu le temps d'y penser depuis que le Canadien a remercié son patron, secteur hockey. J'ignore s'il s'est fait à l'idée qu'il pourrait être à la tête du Canadien, mais une source me dit que sa toute première réaction avait été de passer son tour.
BriseBois aurait déclaré à un proche qu'il était trop tôt pour imposer à ses deux jeunes garçons la bouilloire de Montréal. Ça vaut ce que ça vaut comme information. Il se dit tant de choses. Si un agent d'immeubles s'est vanté d'avoir vendu une maison à Patrick Roy à Brossard, tout peut être dit.