Je qualifierais de "rassurantes" les deux premières sorties de Carey Price devant le filet du Canadien.

Lors de son premier départ à Toronto, ça ne semblait pas vraiment se diriger dans cette veine, mais Price a fait preuve de beaucoup de calme. Il s'est ressaisi après un lent départ, une caractéristique qu'on ne connaissait pas nécessairement de lui. Au fur et à mesure que ce match avançait, et on l'a vu aussi dans la partie contre les Penguins, il est allé chercher une confiance qu'un gardien de but numéro un a besoin afin d'offrir de bonnes performance sur une base régulière.

Le fait de commencer la saison sur les patinoires adverses a sans doute permis à Price de bien commencer la saison, compte tenu des événements qui sont survenus au camp d'entraînement. On a un bel exemple : le camp d'entraînement est un camp d'entraînement et rien d'autre! Price et ses coéquipiers ont trouvé leurs aises en disputant leurs deux premiers matchs à Toronto et Pittsburgh avant la première rencontre à domicile face au Lightning.

Les débuts de Halak à St. Louis

Même s'il a eu à affronter les Ducks d'Anaheim, qui ne devraient pas être une puissance cette saison, Jaroslav Halak a bien débuté la saison. Il n'a pas été sollicité souvent et n'a pas eu à se surpasser au cours de la rencontre. Dans le premier match face aux Flyers, il a été sauvé par la barre horizontale, avant de voir Carlo Colaiacovo sceller l'issue du match en prolongation en faveur des Blues. Il a bien fait et a donné une chance à son équipe de l'emporter au cours de ce premier match. Quand on est devant le filet et qu'on connaît une soirée où notre équipe domine 53-14 au chapitre des tirs, tout ce qu'on veut faire, c'est de s'assurer de ne pas prendre de mauvaises habitudes.

Évidemment, Halak bénéficie d'une marge de manœuvre plus importante cette saison, puisqu'il a été confirmé comme le gardien numéro un de l'organisation. Certains gardiens de but aiment être poussés constamment pour offrir de meilleures performances, alors que pour d'autres, ils aiment travailler sans pression. De mon côté, j'étais un de ceux-là. Automatiquement, lorsqu'on sait que nos performances dictent au pied de la lettre notre utilisation, on a tendance à se questionner sur les choses du passé, que ce soit un mauvais but accordé ou un bel arrêt qui pourrait avoir une conséquence sur le résultat du match. C'est plaisant de pouvoir se concentrer sur le moment présent. Je pense que c'est ce que cette marge de manœuvre donne à un gardien. On s'entend que le futur n'est jamais assuré puisque c'est une ligue compétitive, mais il est bon de savoir qu'on est le gardien numéro un de l'organisation.

Question technique et psychologie sportive

Quand on commence à parler de principes de psychologie sportive et de visualisation pour un gardien de but, c'est qu'on veut reprendre le contrôle de notre petite télécommande de notre tête. Notre subconscient nous rejoue des images parfois positives, parfois négatives. C'est évident que Marc-André Fleury a des images du printemps passé en tête, entre autres des matchs 6 et 7 que les Penguins ont perdu aux dépens du Canadien. Peut-être que l'image a commencé à défiler dès que le CH a égalé la marque lors du dernier match, samedi dernier. J'extrapole, bien entendu, mais Fleury a offert un cadeau au CH, un but qu'un gardien ne peut pas allouer.

En tant que consultant des gardiens de but pour les Saguenéens, cette nouvelle technique, introduite aussi par François Allaire, consiste à déposer un seul genou sur la glace, ce qui fait en sorte qu'une jambière demeure verticale et l'autre horizontale sur la patinoire. Cette technique doit être utilisée comme un positionnement et non une technique d'arrêt. Les gardiens doivent se servir de cette position pour effectuer un arrêt dans un angle mort où il n'y a aucun danger de se faire battre et également avoir le poids sur la bonne jambe pour être en mesure de pousser lorsqu'il y a une passe qui les force à se déplacer.

Lors de la situation qui a mené au but de Gomez, Fleury a utilisé ce geste comme technique d'arrêt, ce qui est très difficile parce qu'il faut que le synchronisme soit parfait. Je ne sais pas à quel point tous les entraîneurs des gardiens de but sont aux faits de cette technique. C'est une bataille que je mène avec un de mes gardiens de but à Chicoutimi. Je sais que plusieurs entraîneurs se serviront de ce but comme point technique d'enseignement pour certains gardiens de but afin de corriger les erreurs.

Le nouveau départ de Jean-Sébastien Giguère

Lors d'une chronique la saison dernière, j'avais mentionné que Jean-Sébastien Giguère profiterait d'un nouveau départ avec les Leafs de Toronto. Giguère est un travaillant, qui a besoin de ses repères techniques. Je ne dis pas qu'il les avait perdus lorsque Pete Peters s'est amené à Anaheim, mais disons il a retrouvé ses « bonnes vieilles pantoufles » avec François Allaire à Toronto. C'est deux gars travaillent très bien ensemble, un peu à l'image de ce qu'il avait fait avec Patrick Roy. Présentement, il va très bien. Je n'ai pas de doute, Giguère fait toujours partie des meilleurs gardiens de but de la LNH.

Pascal Leclaire doit saisir sa chance

Avec les Sénateurs, Cory Clouston a donné la chance à Pascal Leclaire de garder les filets pendant les trois premiers matchs de la saison régulière. Pascal devra être plus convaincant lorsqu'il est utilisé. Il a très bien fait lors du premier match des Sénateurs, mais n'a pas été chanceux, peut-être. Il y a certains soirs comme ça où l'équipe devant toi n'est pas à la hauteur. S'il avait bien fait dans ce premier match, on peut douter des performances suivantes. Lundi, il a été bon, mais il ne peut accorder ce genre de but à Alexander Ovechkin, bien que ce dernier trouve toujours une façon de marquer.

Lorsqu'on a l'opportunité - et on le voit souvent dans la carrière de plusieurs gardiens - il faut les saisir. Il n'est peut-être pas le seul responsable, lorsqu'on pense à Alex Kovalev, blanchit au cours des trois premiers matchs. Les Sénateurs n'ont pas remporté de victoire et il n'est pas le seul à être pointé du doigt.

Jonathan Bernier a fait ses classes

Malgré la défaite qu'il a subie à son premier départ contre les Flames de Calgary, Jonathan Bernier a beaucoup de talent et mérite ce qui lui arrive. Il a fait son apprentissage dans la Ligue américaine et il a connu un bon camp. Maintenant, et je le mentionne souvent, il y a peut-être 150 ou 200 gardiens de but qui peuvent garder les buts pendant un match dans la LNH et obtenir la première étoile. Mais de faire partie des 60 gardiens qui sont là soir après soir, de disputer quelques dizaines de matchs pendant quelques années, c'est une autre histoire. Bernier est rendu à cette étape et doit s'établir dans la LNH.

En terminant, c'est avec plaisir que je vous invite à visiter le site Internet de ma fondation pour enfants au http://www.fondationmarcdenis.org.

Vous pouvez également suivre la fondation sur Facebook ainsi que sur Twitter.

Propos recueillis par Luc Dansereau