Quand des Canadiens battent le Canada
Hockey vendredi, 12 févr. 2010. 20:16 mercredi, 11 déc. 2024. 07:32
Y'en n'a pas beaucoup. Si y'en a, y'en a peu, y'en a guère. Rares en effet, sont ceux qui se souviennent de la première défaite du Canada en hockey olympique. Il faudrait remonter en 1936. On ne rit pas. J'avais six ans. Heureusement que la lecture déniaise.
C'est en lisant des livres, dont : «LES ETOILES : un siècle de sport au Canada », que j'ai appris que le Canada avait essuyé son premier revers dans l'histoire des Jeux Olympiques le mardi 11 février 1936 à Garmisch-Partenkirchen en Allemagne, au compte de 2-1 contre l'Angleterre. Le pire, c'est que l'équipe britannique était entièrement composée de joueurs canadiens, sauf un.
Le Canada avait enlevé les honneurs des quatre premiers tournois olympiques de hockey, et ce, sans subir la défaite en 1920, en 1924, en 1928 et en 1932. Les Canadiens étaient à nouveau les grands favoris quand ils se présentèrent en Allemagne pour les Jeux de 1936. Mais ils rencontrèrent leur « Waterloo ».
s.t. Ahearne, le traitre
Ce bouleversement avait été préparé de longue date par le principal dirigeant de l'équipe anglaise, « Bunny » Ahearne, devenu plus tard président de la Fédération Internationale de hockey sur glace. C'est d'ailleurs dans ce rôle qu'il s'est entêté, jusqu'à sa retraite en 1975, à permettre au Canada d'être représenté dans ces compétitions internationales par ses meilleurs joueurs, parce qu'ils étaient professionnels.
En 1930, Ahearne avait obtenu la liste des joueurs affiliés à l'Association canadienne de hockey amateur et entreprit le recrutement des joueurs d'origine britannique pour ensuite fonder une ligue en Grande Bretagne. Toutefois, quand l'équipe anglaise sauta sur la patinoire pour la première fois au tournoi olympique de 1936 en Allemagne, tous leurs joueurs, sauf un, étaient des Canadiens cantonnés en Angleterre.
Mais avant que le tournoi ne commence, le Canada avait déposé un protêt prétextant avec raison que le gardien Jimmy Foster et le joueur d'attaque Alex Archer n'avaient pas obtenu le transfert approprié de leurs papiers de la CAHA (Canadian amateur hockey association.). Le Canada n'a pas eu gain de cause, car les joueurs canadiens, Foster et Archer, demeurèrent avec la formation britannique et jouèrent même un rôle primordial dans leur monumentale victoire sur les Canadiens. Parmi les autres Canadiens qui portèrent les couleurs britanniques, l'on remarquait Archie Stinchcombe de Windsor, Ontario, et Jim Chappel de Whitby, Ontario. Les Canadiens avaient dominé le match, mais le gardien Foster, qui avait conduit les Hawks de Moncton à la conquête de la coupe Allan en 1933 et 1934, fit la différence par ses arrêts miraculeux.
John Davey de Port Arthur avait donné les devants aux Britanniques, 1-0, après seulement 20 secondes de jeu dans le match et Ralph St-Germain du Royal de Montréal avait nivelé le compte, 1-1, un peu plus tard. Après une période médiale sans but, Ed Brenchley de Niagara Falls assura la victoire aux Anglais en marquant le but gagnant six minutes avant la fin des hostilités.
On rapporta en Allemagne que le Canada avait menacé de se retirer du tournoi à la suite de ces développements, à moins de faire face à l'Angleterre une deuxième fois, mais tel ne fut pas le cas. Avec le leader allemand Adolf Hitler parmi les spectateurs par une belle journée ensoleillée, le Canada boucla la compétition par une victoire de 1-0 sur les États-Unis en dépit d'une glace à moitié fondue, méritant ainsi la médaille d'argent. L'Angleterre avait gagné l'or.
Ce dénouement fut difficile à avaler pour les Canadiens. « Même si nous avons perdu le match contre l'Angleterre, nous avons dominé et le gardien Foster, un Canadien par surcroit, a fait la différence », de dire l'entraîneur-chef du Canada, Albert Pudas de Port Arthur. Mais Pudas devait admettre dans le même ordre d'idée qu'il existait un malaise au sein de son équipe, avant même le début de la compétition.
À l'origine, le club devait aligner quatre joueurs des Wolverines d'Halifax, vainqueurs de la coupe Allan en 1935. Quand les Wolverines ont subitement cessé leurs activités, une équipe d'étoiles fut formée pour représenter le Canada aux Jeux de 1936. Toutefois, avant le départ du club pour l'Europe, les quatre joueurs des Wolverines de Halifax, furent rayés de l'alignement parce qu'ils insistaient pour être payés pour leur voyage.
Lors du dernier match préparatoire en sol canadien avant le départ pour l'Europe, les quatre joueurs récalcitrants avaient essuyé une avalanche de projectiles de toutes sortes de la part des spectateurs des Maritimes, fâchés que leurs héros locaux aient été écartés de l'équipe canadienne par des bureaucrates du gouvernement.
Après que Foster et les autres joueurs canadiens de l'Angleterre eurent humilié le Canada en 1936, nos représentants regagnèrent leur suprématie en hockey international durant au moins une vingtaine d'années, soit jusqu'à l'arrivée des Soviétiques, des professionnels déguisés, dans les années 1950.
Aujourd'hui, aux Jeux olympiques, les champions sont récompensés financièrement.
Autres temps, autres mœurs.
C'est en lisant des livres, dont : «LES ETOILES : un siècle de sport au Canada », que j'ai appris que le Canada avait essuyé son premier revers dans l'histoire des Jeux Olympiques le mardi 11 février 1936 à Garmisch-Partenkirchen en Allemagne, au compte de 2-1 contre l'Angleterre. Le pire, c'est que l'équipe britannique était entièrement composée de joueurs canadiens, sauf un.
Le Canada avait enlevé les honneurs des quatre premiers tournois olympiques de hockey, et ce, sans subir la défaite en 1920, en 1924, en 1928 et en 1932. Les Canadiens étaient à nouveau les grands favoris quand ils se présentèrent en Allemagne pour les Jeux de 1936. Mais ils rencontrèrent leur « Waterloo ».
s.t. Ahearne, le traitre
Ce bouleversement avait été préparé de longue date par le principal dirigeant de l'équipe anglaise, « Bunny » Ahearne, devenu plus tard président de la Fédération Internationale de hockey sur glace. C'est d'ailleurs dans ce rôle qu'il s'est entêté, jusqu'à sa retraite en 1975, à permettre au Canada d'être représenté dans ces compétitions internationales par ses meilleurs joueurs, parce qu'ils étaient professionnels.
En 1930, Ahearne avait obtenu la liste des joueurs affiliés à l'Association canadienne de hockey amateur et entreprit le recrutement des joueurs d'origine britannique pour ensuite fonder une ligue en Grande Bretagne. Toutefois, quand l'équipe anglaise sauta sur la patinoire pour la première fois au tournoi olympique de 1936 en Allemagne, tous leurs joueurs, sauf un, étaient des Canadiens cantonnés en Angleterre.
Mais avant que le tournoi ne commence, le Canada avait déposé un protêt prétextant avec raison que le gardien Jimmy Foster et le joueur d'attaque Alex Archer n'avaient pas obtenu le transfert approprié de leurs papiers de la CAHA (Canadian amateur hockey association.). Le Canada n'a pas eu gain de cause, car les joueurs canadiens, Foster et Archer, demeurèrent avec la formation britannique et jouèrent même un rôle primordial dans leur monumentale victoire sur les Canadiens. Parmi les autres Canadiens qui portèrent les couleurs britanniques, l'on remarquait Archie Stinchcombe de Windsor, Ontario, et Jim Chappel de Whitby, Ontario. Les Canadiens avaient dominé le match, mais le gardien Foster, qui avait conduit les Hawks de Moncton à la conquête de la coupe Allan en 1933 et 1934, fit la différence par ses arrêts miraculeux.
John Davey de Port Arthur avait donné les devants aux Britanniques, 1-0, après seulement 20 secondes de jeu dans le match et Ralph St-Germain du Royal de Montréal avait nivelé le compte, 1-1, un peu plus tard. Après une période médiale sans but, Ed Brenchley de Niagara Falls assura la victoire aux Anglais en marquant le but gagnant six minutes avant la fin des hostilités.
On rapporta en Allemagne que le Canada avait menacé de se retirer du tournoi à la suite de ces développements, à moins de faire face à l'Angleterre une deuxième fois, mais tel ne fut pas le cas. Avec le leader allemand Adolf Hitler parmi les spectateurs par une belle journée ensoleillée, le Canada boucla la compétition par une victoire de 1-0 sur les États-Unis en dépit d'une glace à moitié fondue, méritant ainsi la médaille d'argent. L'Angleterre avait gagné l'or.
Ce dénouement fut difficile à avaler pour les Canadiens. « Même si nous avons perdu le match contre l'Angleterre, nous avons dominé et le gardien Foster, un Canadien par surcroit, a fait la différence », de dire l'entraîneur-chef du Canada, Albert Pudas de Port Arthur. Mais Pudas devait admettre dans le même ordre d'idée qu'il existait un malaise au sein de son équipe, avant même le début de la compétition.
À l'origine, le club devait aligner quatre joueurs des Wolverines d'Halifax, vainqueurs de la coupe Allan en 1935. Quand les Wolverines ont subitement cessé leurs activités, une équipe d'étoiles fut formée pour représenter le Canada aux Jeux de 1936. Toutefois, avant le départ du club pour l'Europe, les quatre joueurs des Wolverines de Halifax, furent rayés de l'alignement parce qu'ils insistaient pour être payés pour leur voyage.
Lors du dernier match préparatoire en sol canadien avant le départ pour l'Europe, les quatre joueurs récalcitrants avaient essuyé une avalanche de projectiles de toutes sortes de la part des spectateurs des Maritimes, fâchés que leurs héros locaux aient été écartés de l'équipe canadienne par des bureaucrates du gouvernement.
Après que Foster et les autres joueurs canadiens de l'Angleterre eurent humilié le Canada en 1936, nos représentants regagnèrent leur suprématie en hockey international durant au moins une vingtaine d'années, soit jusqu'à l'arrivée des Soviétiques, des professionnels déguisés, dans les années 1950.
Aujourd'hui, aux Jeux olympiques, les champions sont récompensés financièrement.
Autres temps, autres mœurs.