J'ai passé beaucoup de temps avec Bob Hartley lors du tournage de la série Montréal-Québec et j'ai rapidement constaté à quel point il était un homme passionné par le hockey.

Bob adorait s'asseoir devant le téléviseur pour regarder les vidéos des parties. C'était loin d'être la finale de la coupe Stanley, mais il prenait ça à cœur. J'ai appris à connaître un homme dévoué, un entraîneur dans l'âme et aujourd'hui, je ne suis pas du tout surpris de le voir de retour derrière un banc d'une équipe de la Ligue nationale.

Pendant tout le temps où j'ai côtoyé Bob, qui a aussi fait un passage comme analyste au Réseau des Sports, il n'y avait aucun doute dans mon esprit qu'il retournerait tôt ou tard dans les grandes ligues. On en parlait parfois. Il lui arrivait de montrer des signes d'impatience, mais je lui répétais que son tour allait venir. C'est souvent plus difficile pour les francophones d'ici de se tailler une place dans le cercle fermé de la LNH, mais Bob y est parvenu une fois de plus.

En conférence de presse jeudi après-midi, Bob a confirmé qu'il avait eu des discussions avec Marc Bergevin pour le poste d'entraîneur du Canadien. Aurait-il dû patienter pour connaître la décision du Tricolore? A-t-on manqué le bateau à Montréal en laissant Hartley filer dans l'ouest canadien? La vérité, c'est qu'on n'aura jamais les vraies réponses à ces questions parce qu'on ne sait pas ce qui s'est dit entre Hartley et Bergevin. Alors on peut bien spéculer, mais...

Par contre, il est permis de croire que Bob n'était pas très confiant de décrocher le poste à Montréal. Il s'est peut-être dit qu'il ne voulait pas se ramasser les mains vides en courant deux lièvres à la fois. Moi je crois que lorsque le train passe, tu sautes dedans. Tu ne peux pas te permettre d'attendre. Et c'est sûr que Jay Feaster a accéléré son processus s'il sentait qu'il y avait d'autres avenues pour l'homme qu'il avait ciblé.

Est-ce que Bob est l'homme de la situation pour redresser les Flames? J'ai regardé leur alignement rapidement et il va avoir de l'ouvrage! On parle ici d'une équipe qui vieillit, à commencer par son capitaine et son gardien de but. Il va avoir du pain sur la planche!

Mais Calgary est une sacré belle ville, un marché en santé qui possède une belle histoire. Il va avoir du plaisir à y travailler, notre ami Bob.

Therrien est mon choix pour le Canadien

Et qu'est-ce qui arrive avec le Canadien, maintenant?

Au départ, j'avais un trio de candidats qui était constitué de Bob Hartley, Michel Therrien et Patrick Roy. Je trouvais que les trois hommes avaient des qualités similaires et qu'ils possédaient exactement ce dont le Canadien avait besoin.

Mais avec la nouvelle qui est tombée au sujet de Bob et le fait qu'on entend de moins en moins parler de Roy, il est évident que Michel est aujourd'hui mon choix numéro un. Demain matin, c'est sûr qu'il a mon vote.

Si certaines personnes semblent dérangées par le fait qu'il a déjà eu sa chance avec le Canadien, ce n'est certainement pas mon cas. Pour moi, le passé de Michel n'a absolument rien à voir avec ce qu'il pourrait accomplir aujourd'hui si on lui en donnait la chance.

Premièrement, il ne reste plus personne à Montréal qui était là à l'époque où Michel avait hérité des rênes de l'équipe. Et deuxièmement, je suis persuadé qu'il serait un meilleur entraîneur à son deuxième séjour avec l'équipe. En prenant du recul, je crois qu'il voit maintenant le métier d'un œil différent et qu'il reviendrait derrière le banc avec encore plus de qualités.

Si Michel pense qu'il a fait certaines erreurs dans le passé, il saura recommencer en évitant de les répéter. C'est le signe d'un bon coach.

J'espère que le Canadien procédera bientôt à son annonce. Il ne faudrait quand même pas perdre d'autres candidats. Tout d'un coup que les Oilers et les Capitals s'intéressent eux aussi à Michel Therrien?

Il ne faut quand même pas pousser sa luck...

*Propos recueillis par Nicolas Landry.