BROSSARD, Qc - Il est vrai que les Québécois sont une denrée rare chez le Canadien à l'heure actuelle. Mais le meilleur est peut-être à venir.

Car ça parle français dans tous les coins du vestiaire, cette semaine, à l'occasion du camp des recrues du Tricolore.

Outre Louis Leblanc, les attaquants francophones qui fouleront jusqu'à jeudi la patinoire du Complexe sportif Bell à Brossard sont Dany Massé, Philippe Lefebvre, Gabriel Dumont et Olivier Fortier. Ils sont tous sous contrat avec le club. Jonathan Brunelle, lui, est à l'essai.

Chez les défenseurs, on retrouve Frédéric St-Denis, tandis que Sébastien Bisaillon et Marc-Antoine Desnoyers sont des joueurs invités.

Et il ne faut pas oublier David Desharnais, Mathieu Carle et Alexandre Picard, des joueurs qui évolueront cette saison dans la Ligue américaine avec les Bulldogs de Hamilton et sont susceptibles d'être rappelés en cas d'urgence.

Le contingent de francophones risque donc d'augmenter au cours des prochaines années. Maxim Lapierre et Mathieu Darche pourraient bientôt être appelés à prendre de jeunes pousses sous leur aile.

«Présentement, dans l'organisation, il y en a quand même plusieurs, a souligné Dany Massé, mercredi, à l'occasion de la troisième et avant-dernière journée du camp des recrues. La plupart des francophones ici sont encore très jeunes, ils en sont à leur première ou deuxième année de contrat. C'est dur de prédire l'avenir, mais on le souhaite (qu'il y en ait plus).

«C'est sûr qu'on aimerait voir d'autres francophones avec le Canadien», a ajouté Massé, un hockeyeur de 22 ans de La Pocatière qui a disputé 25 matchs avec les Bulldogs, la saison dernière.

«Je suis bien conscient du fait qu'il n'y a pas beaucoup de francophones (avec le Canadien) en ce moment, a souligné Fortier, qui a été repêché par le Tricolore au 65e rang en 2007. Ça me motive encore plus à essayer de m'améliorer le plus vite possible pour qu'il y ait un francophone de plus dans l'équipe. Ce serait un plaisir pour moi d'être ce joueur-là.

«Mais il faut que je le mérite, a souligné l'attaquant défensif de Québec. Tout joueur veut avoir du temps de glace, mais il ne veut pas être là simplement parce qu'il parle français.

«Les gens veulent des francophones et l'organisation veut des francophones, mais il faut que ça se marie bien à l'identité de l'équipe», a affirmé Fortier, qui espère que son développement ne sera plus freiné par les blessures cette saison, après deux campagnes difficiles à ce chapitre.

Comme l'a souligné Dumont, le Canadien recherche avant tout les meilleurs joueurs disponibles. Mais il porte une attention particulière aux Québécois lorsque vient le temps de compléter ses effectifs au moyen de joueurs qui n'ont pas été repêchés — et qui sont donc libres de s'entendre avec l'équipe de leur choix.

Ces dernières années, c'est par cette voie que le Tricolore a embauché Lefebvre, Massé et St-Denis.

L'influence de Guy

Par ailleurs, quand vient le moment de choisir un espoir aux dépens d'un autre, une organisation comme le Canadien va se fier aux observations de ses dépisteurs, mais aussi aux témoignages d'autres sources qu'elle juge crédibles. À ce titre, l'influence de Guy Boucher, qui a dirigé les Bulldogs l'hiver dernier, n'est pas étrangère au fait que le Canadien ait embauché Lefebvre, Massé et Dumont. Ces trois joueurs ont évolué avec les Voltigeurs de Drummondville sous les ordres de l'actuel pilote du Lightning de Tampa Bay.

«Une personne comme Guy Boucher, compétent comme il est, les dirigeants vont l'écouter quand il a quelque chose à dire, a souligné Massé. S'il recommande des joueurs, l'organisation va être davantage portée à les embaucher. Le hockey, c'est souvent une question de contacts.»

«C'est sûr que Guy a eu son mot à dire, a reconnu Dumont. Les dépisteurs qui voulaient en savoir plus sur moi lui ont parlé, et c'est lui qui a plaidé ma cause. Mais en même temps, ce sont aussi mes performances sur la patinoire qui ont convaincu le Canadien.»

Comme l'a noté Lefebvre, si Boucher était considéré comme une source crédible chez le Canadien, ce n'est pas seulement parce qu'il est un francophone. C'est aussi, et surtout, parce qu'il est un entraîneur et un enseignant aux compétences hors du commun.

«Guy est un excellent entraîneur. Ç'a eu des répercussions sur les joueurs qu'il a dirigés, a dit Lefebvre. Le Canadien ne nous ont pas invités au camp parce qu'on est des francophones, mais parce qu'on est capable de faire le travail sur la patinoire. Et si on est capable, justement, c'est parce que Guy nous a montré plein de bonnes choses qui nous ont aidés.»