Ramzi Abid transmet son savoir à la relève
Hockey dimanche, 22 avr. 2018. 08:30 mercredi, 11 déc. 2024. 14:34BOISBRIAND, Qc – La plupart du temps, il se promène incognito dans les arénas, mais les grands connaisseurs de hockey junior n’ont pas oublié ses faits d’armes. Au sommet de cette liste, Ramzi Abid a réussi l’exploit rarissime d’être champion pointeur de la LHJMQ à 17 ans.
Ça se passait en 1997-1998. Dès sa deuxième campagne dans le circuit, Abid a récolté 135 points (50 buts et 85 aides) dans l’uniforme des Saguenéens de Chicoutimi.
Deux décennies plus tard, après une carrière professionnelle de 14 saisons dans la Ligue américaine, la Ligue nationale et en Europe, Abid se consacre maintenant à la relève en étant entraîneur spécialisé et actionnaire de l’Académie Joël Bouchard.
De plus, il encadre le développement estival sur la patinoire des joueurs du Midget AAA, de la LHJMQ et de la LNH qui s’entraînent à Boisbriand auprès du préparateur physique Stéphane Dubé.
« C’est lui qui m’a donné ma première chance et qui m’a vraiment donné goût à ce milieu. Il m’a approché dès que j’ai arrêté de jouer (en 2014) », a expliqué Abid qui gère également les camps estivaux de l’Académie.
C’est surtout en se promenant en Suisse, en Russie et en Suède que le Montréalais aux origines tunisiennes s’est intéressé sur les techniques d’enseignement. Abid est donc au fait, depuis plusieurs années, que les pays scandinaves mettent l’accent sur les habiletés individuelles. Cette approche a gagné du chemin au Québec récemment, mais il reste du chemin à parcourir à ce chapitre.
« En fin de carrière, j’aimais voir comment le coaching et l’encadrement fonctionnaient. J’ai pu observer différentes philosophies et mentalités dont celle des Scandinaves qui encadraient les jeunes avec une structure de A à Z. On essaie d’amener la même philosophie ici », a mentionné Abid qui est âgé de 38 ans.
Le principe de base consiste à encadrer le développement de joueurs pendant plusieurs années au sein de la même structure – et donc de la même vision – avec des ressources de premier plan. Les résultats commencent déjà à se faire sentir avec un exemple aussi percutant qu’Alexis Lafrenière. Abid cite également Nathan Légaré, Félix Lafrance et Christopher Merisier-Ortiz qui se démarquent.
« Ils étaient tous dans la structure des Seigneurs de Mille-Îles. On s’occupe de leur développement durant les entraînements et leurs entraîneurs gèrent les matchs. On fait aussi le développement avec l’Académie Ste-Thérèse et un programme qui commence à Rosemère High School l’an prochain », a expliqué celui qui aura disputé 68 matchs dans la LNH avec les Coyotes, les Penguins, les Thrashers et les Predators.
Lorsqu’on lui demande de cibler une grande différence prônée par lui, ses confrères et ses inspirations européennes, Abid n’hésite pas longtemps.
« C’est vraiment de se concentrer sur les habiletés individuelles. On a un programme en début de saison et on n’en déroge pas. Surtout en bas âge, les entraîneurs de hockey mineur font encore trop souvent l’erreur de penser uniquement aux victoires et aux défaites. À cet âge, ce sont les habiletés qui doivent motiver nos actions. Dans le hockey d’aujourd’hui, tu dois être capable de patiner. Par exemple, si notre avantage numérique ne fonctionne pas pendant quelques matchs de suite, on ne va pas passer une heure là-dessus à l’entraînement. On va revenir à la base et travailler sur l’exécution et le patin », a-t-il présenté.
Un retour à Halifax pour la coupe Memorial?
Puisqu’il n’est toujours qu’à quelques mètres de Bouchard et ses adjoints, Abid baigne encore dans l’environnement du hockey junior. Le métier d’entraîneur pourrait logiquement l’attirer, mais le moment n’est pas propice à ses yeux.
« J’ai été entraîneur dans le Midget AAA, il y a deux ans, avec les Vikings de St-Eustache jusqu’à la coupe Dodge. J’ai vraiment aimé mon expérience, mais ça va bien présentement avec l’Académie. J’ai une jeune famille aussi et c’est très exigeant d’être entraîneur à temps plein. Je veux me concentrer sur mon mandat actuel et on verra dans l’avenir », a noté l’homme qui a une idée précise des exigences du métier puisque son bon ami est Alain Nasreddine qui accomplit du bon boulot comme adjoint avec les Devils.
Même s’il gravite encore à proximité de la LHJMQ, Abid n’est pas retourné à Halifax depuis longtemps. En 1999-2000, à sa dernière année junior, il avait participé à la Coupe Memorial avec cette organisation. Comme lui rappelait Stéphane Leroux, leur entraîneur de l’époque, Robert Mongrain, avait été congédié à quelques semaines de ce tournoi d’envergure.
« On avait perdu en deuxième ronde des séries et il avait perdu son poste. Shawn MacKenzie, qui était son assistant, l’a remplacé et on s’était bien préparés pendant une trentaine de jours dont en affrontant des équipes universitaires. Il a d’ailleurs gardé le titre d’entraîneur par la suite », a expliqué Abid.
Ce changement d’entraîneur avait aussi mené à l’entrée en scène de Cam Russell comme adjoint. Vingt ans plus tard, Russell œuvre toujours avec les Mooseheads en tant que directeur général.
En 2019, le tournoi de la coupe Memorial retournera à Halifax pour la première fois depuis cette édition qui avait été remportée par l’Océanic de Rimouski. L’occasion serait idéale pour qu’Abid puisse boucler la boucle en retournant là-bas. On présume que l’organisation n’oubliera pas de le contacter.
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