TORONTO - Alors que les Canadiens s'apprêtent à amorcer leur saison jeudi, certains amateurs de hockey ont une bonne raison de vouloir modérer leur enthousiasme : une nouvelle étude laisse entendre que regarder son équipe favorite, que ce soit à la télévision ou en personne, peut avoir un grand effet sur le système cardiovasculaire et même doubler le rythme cardiaque dans certains cas.

L'étude de l'Institut de cardiologie de Montréal, qui a analysé les battements de coeur de partisans des Canadiens pendant des matchs, révèle que le rythme cardiaque des spectateurs qui regardent une partie à la télévision augmente en moyenne de 75 pour cent, tandis que celui de ceux qui assistent au match sur place s'accélère de 110 pour cent, en moyenne.

L'intensité de la réponse cardiaque « a le potentiel de déclencher un événement cardiovasculaire chez des individus susceptibles », a indiqué le chercheur principal de l'étude, le Dr Paul Khairy.

Les auteurs croient que cette étude, publiée jeudi dans le Journal canadien de cardiologie, est la première à se pencher sur les effets du stress émotionnel sur les partisans du sport national du Canada.

L'étude est également unique dans sa genèse, puisqu'elle a été pensée, conçue et menée en grande partie par la fille de 13 ans du Dr Khairy, Leia, et sa camarade de classe Roxana Barin.

Les deux adolescentes jouent au soccer dans des équipes qui s'opposent à d'autres formations de Montréal et d'ailleurs au Québec. Elles se sont aperçues que pendant leurs matchs, leurs parents vivaient un grand stress dans l'assistance et elles se sont demandé quel était l'impact de celui-ci sur leur coeur.

Elles ont mentionné leur idée au Dr Khairy, qui leur a offert l'appui de l'Institut de cardiologie « afin de s'assurer (que l'étude) soit menée de la façon la plus rigoureuse possible ».

Les chercheurs ont recruté 20 partisans du Canadien en bonne santé, âgés de 23 à 63 ans, et ont demandé à la moitié d'entre eux de regarder des matchs de la saison régulière à la télévision en portant un moniteur cardiaque. L'autre moitié portait le moniteur, mais regardait les matchs dans l'amphithéâtre.

Les chercheurs ont découvert que le rythme cardiaque des deux groupes s'accélérait, mais que ceux qui étaient plus près de l'action avaient un rythme plus élevé de 10 battements par minute, en moyenne.

Le Dr Khairy ne croit pas que ces résultats devraient décourager les amateurs de hockey de regarder leur équipe favorite, mais il estime qu'en connaissant les risques, les autorités médicales sont mieux en mesure de les minimiser.