MONTREAL (PC) - L'Association mondiale de hockey va bel et bien renaître dès la prochaine saison 2005-06, et il est "fort probable" que la ville de Québec en fasse partie.

C'est ce qu'assure Jean-François Amyot, le directeur général de Finkelstein Capital, une firme montréalaise de consultants en financement corporatif, montages financiers, fusions et acquisitions directement impliquée dans l'aventure.

Bobby Hull sera le commissaire et on aimerait bien mettre la main sur Sidney Crosby.

Grande nouveauté, l'AMH sera une compagnie publique structurée sur une base d'affaires, insiste Amyot, et s'il n'y aura pas de plafond salarial, tous les contrats devront être approuvés par la ligue. Chaque franchise sera indépendante, "mais pas à 100 pour cent".

"Nous nous assurerons que les revenus soient répartis équitablement de façon à ne pas défavoriser les petits marchés", explique encore Amyot, qui précise qu'on va s'inspirer de la NFL, et plus spécialement des Packers de Green Bay, et que les équipes visiteuses pourront retirer une part substantielle des revenus lors de matchs à l'extérieur.

L'AMH appartiendra à un holding américain, Park Hill Capital II, qui fera l'acquisition de "World Hockey Association" (toujours demeurée une entité légale) et de "US Pro Golf Tour", un circuit professionnel dont les tournois sont télévisés sur Golf Channel, pour les regrouper en une nouvelle compagnie baptisée Major League Sports Corporation, laquelle sera inscrite à la Bourse.

Un total de 14 millions d'actions seront émises dans le cadre d'un financement public visant à recueillir 60 millions $ US.

"Comme la ligue sera une compagnie publique, toutes les informations devront être rendues publiques et les salaires seront liés aux performances financières", explique Amyot.

On vise 32 équipes

La ligue comptera au moins six équipes pour entreprendre sa première saison, dont vraisemblablement une à Toronto, mais l'ambitieux projet vise 16 villes en Amérique du Nord et 16 autres en Europe d'ici cinq ans. Les arénas devront compter au moins 10 000 places.

Les détails concernant la première saison seront dévoilés dans le cadre d'un tournoi de golf du US Pro Tour qui aura lieu du 21 au 24 juillet. Déjà on sait que Hull en sera le grand responsable des opérations de hockey et que le président sera le Torontois Richard Smith, avant tout un homme d'affaires.

Aux sceptiques, Amyot assure que le projet est très sérieux et très avancé même si on a préféré travailler dans l'ombre.

On veut Crosby

"CCM-Reebok est un de nos partenaires financiers et Sidney Crosby vient de s'associer à eux", dit-il sans faire cachette qu'on fera tout pour attirer la jeune super-vedette, même si la LNH reprenait ses activités .

"Plusieurs gens d'affaires qui ont déjà des équipes sportives sont intéressées à notre projet et des négociations sont déjà entreprises dans plusieurs villes", indique encore Amyot, ajoutant: "Et si jamais Wayne Gretzky voulait sortir de sa retraite, on est tout à fait prêt à l'écouter. Il a commencé et il finirait dans cette ligue..."

Des joueurs de la LNH vont faire le saut quoiqu'il arrive, affirme Amyot, attirés entre autres par la nouvelle formule d'affaires.

Il est prévu qu'il sera notamment possible d'être payé partiellement en actions... pour ceux qui aiment le risque.

"Aussi, continue Amyot, pour augmenter leurs revenus, les joueurs devront gagner, car ceux-ci seront reliés aux performances. Il y aura de l'argent à gagner dans les séries éliminatoires."

Autres particularités: il n'y a pas de repêchage prévu dans cette ligue où les joueurs pourront choisir leur équipe en fonction de leurs goûts personnels et on envisage d'engager les jeunes d'âge junior sans restriction. Amyot prévoit que le salaire moyen devrait dépasser les 200 000 $ US avec toutes sortes de possibilités de bonis.

Un autre groupe, avec l'ancien maire de New York, Rudy Giuliani, et le diplomate canadien Maurice Strong, serait intéressé à lancer une nouvelle ligue, l'Association internationale de hockey, si la LNH ne reprend pas ses activités la saison prochaine mais Amyot affirme que son groupe n'est pas inquiété par ce qui n'est encore qu'un projet alors que l'Association mondiale en est rendue au stade de l'exécution.