Retour sur le tourbillon médiatique
Hockey jeudi, 27 mars 2003. 18:56 mercredi, 11 déc. 2024. 07:31
Wow! Quelle semaine! La réaction populaire à la suite de la publication de ma dernière chronique est tout à fait renversante. Je m'attendais évidemment à ce que mes propos suscitent des commentaires mais pas à ce point. J'ai reçu près de 1000 courriels sur mon site personnel depuis une semaine.
La grande majorité des gens qui ont pris le temps de m'écrire étaient en accord avec moi concernant la pression médiatique qui règne à Montréal. Ils ont loué ma franchise et mon honnêteté. Les amateurs étaient bien heureux de voir qu'enfin un joueur disait tout haut ce que plusieurs pensent tout bas. Je n'ai pas cherché à me cacher derrière des réponses toutes faites comme on en voit souvent dans les médias sur ce délicat sujet.
Je sais que le légendaire Jean Béliveau a déclaré à la radio que la pression des médias était réelle à Montréal. Je suis heureux de voir qu'il partage mon opinion.
Je désire donc dédier cette chronique à tous les partisans du Canadien qui ont su comprendre et accepter mon point vue sur la question. Je dois souligner que c'est grâce à des amateurs comme vous que j'adore jouer au hockey.
Les médias s'emportent
Je sais que ma chronique précédente a enflammé les médias montréalais et a soulevé toute une tempête. Je n'en suis pas surpris du tout. Des amis m'ont soupçonné d'être masochiste à la suite de la rédaction cet article, tellement l'affaire a eu un impact dans ma ville natale. Je crois qu'il fallait qu'un jour, un joueur sorte de l'ombre et dise les vraies choses.
Avec un peu de recul, je n'ose imaginer le soulèvement qu'auraient provoqué mes propos si j'avais joué pour le Canadien, moi qui suis quand même loin à Edmonton.
Mon cousin Patrick Raphaël m'a fait remarquer qu'après le dossier de la guerre en Irak, c'était l'affaire Laraque qui alimentait le plus les tribunes de CKAC à la radio la semaine dernière. Il faudrait quand même mettre les choses en perspectives. Il me semble qu'il y a des choses beaucoup plus graves actuellement dans le monde que mes propos. Même les élections provinciales au Québec seraient passées au second rang, m'a-t-on dit.
Ma famille n'en revient pas de toute la réaction engendrée à la suite de la publication de mon texte. Ma mère m'a traité de fou! Elle m'a même conseillé de cesser mes chroniques. Mais, comme ma maman m'a toujours appris à dire la vérité, je continue.
Bien des gens ont dit à ma mère que j'avais raison, ce qui l'a réconfortée. Il est étrange de constater que le public en général m'appuie alors que les médias, eux, ne se gênent pas pour me critiquer.
Je me rends compte que les journalistes aiment la polémique. Dans le Journal de Montréal, le chroniqueur Bertrand Raymond, comme bien d'autres journalistes d'ailleurs, laisse entendre que j'ai la chienne et que je suis un peureux parce que je dénonce l'enfer de jouer à Montréal. Pourtant, il me semble que ça prend tout de même des couilles pour faire des déclarations comme les miennes. Je n'ai pas peur de la controverse et j'ai le courage de mes commentaires.
En passant, plusieurs joueurs m'ont félicité pour mes propos au cours des derniers jours.
De plus, les médias ont rapporté que je prendrais ma retraite si j'étais échangé au Tricolore. Oui, il est vrai que je prendrais ma retraite si une telle chose m'arrivait, mais je prendrais aussi ma retraite si j'étais échangé, un point c'est tout. Je l'ai écrit en début de saison dans une autre de mes chroniques sur le RDS.ca. Pourtant les journalistes n'en n'ont pas parlé.
Monsieur Raymond a même osé prétendre que le ministre Richard Legendre ne miserait jamais sur moi pour véhiculer le message "Bonjour Québec" à travers l'Amérique du Nord. C'est totalement exagéré et j'essaie de comprendre le lien avec le hockey. Sachez, monsieur Raymond, que j'adore Montréal et les gens qui y habitent. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si je passe toute la période estivale dans la grande région de Montréal et que je souhaite y vivre toute ma vie. Je serais très honoré de porter le drapeau du Québec n'importe où dans le monde.
La retraite si je suis échangé
Il est important, selon moi, d'éclaircir encore une fois ma position sur le sujet. Je l'ai déjà dit et je le répète pour ceux qui n'ont pas lu mes chroniques du début de la saison. Je vais prendre ma retraite si je suis échangé. J'ai été repêché par les Oilers d'Edmonton et c'est avec eux que je souhaite terminer ma carrière.
Je suis profondément attaché à cette ville et à cette équipe avec laquelle j'ai joué près de 350 parties. J'aime la communauté avec laquelle j'ai développé des liens très forts en m'impliquant dans une multitude d'oeuvres de charité. Si j'étais échangé, j'aurais l'immense douleur d'avoir l'impression de laisser tomber tous ces gens, que je considère comme des membres de ma famille.
Bâtir ce lien de confiance avec la communauté ici m'a demandé beaucoup d'efforts et je ne pense pas que je serais capable de tout recommencer ailleurs. J'ai 26 ans et cette implication auprès des gens est vitale pour moi. La qualité de vie est essentielle et je crois qu'il n'y a pas que le hockey ou l'argent dans la vie. Je suis disposé à accepter un salaire moindre pour continuer à jouer avec les Oilers. Il n'y a pas que l'argent qui me fait fonctionner. D'ailleurs, une somme de dix pour cent de mon salaire annuel est versée à des oeuvres caritatives.
La pression médiatique, qu'on le veuille ou non, est énorme pour les joueurs du Canadien. Je pense que les journalistes devraient laisser un peu plus de corde à la direction de l'équipe. Je pense que les médias devraient faire confiance à la direction de l'équipe et la laisser construire une formation gagnante. En y allant plus délicatement, peut-être que les joueurs du Canadien seraient plus en confiance et les autres ailleurs dans la ligue, moins réticents à venir jouer dans votre cour.
Je sais que je n'ai pas fini d'en entendre parler. Compte tenu de l'ampleur que l'affaire Laraque a eue au cours des sept derniers jours, je sais que les amateurs ne se gêneront pas pour m'en parler cet été. Ceci étant dit, j'espère que cette mise au point aura permis d'éclaircir ma position, car je ne désire pas revenir sur le sujet toutes les semaines.
Sans rancune.
Et les Oilers là-dedans.
Il ne faut pas oublier les Oilers dans tout cela. L'équipe vient de s'assurer d'une place dans les séries et ce, avec encore cinq matchs à faire à la saison, ce qui n'est pas rien. Par le passé, nous parvenions à nous qualifier à la toute fin de la saison. Ce petit répit d'ici le début des séries nous fera le plus grand bien.
Nous allons commercer les séries reposé. Au cours des autres années, nous devions lutter tellement fort en saison que nous étions brûlés mentalement au début des séries.
D'ici le début des séries, nous allons profiter de plusieurs journées de congé. Le gardien Tommy Salo ne verra pas beaucoup d'action d'ici la fin pour s'assurer qu'il soit à son mieux pour la première ronde.
J'ai hâte aux séries où mon rôle et mes responsabilités vont augmenter compte tenu que le jeu est plus physique.
On pourrait se mesurer à Detroit, Dallas ou Vancouver en première ronde. J'ai l'impression que nous affronterons soit Detroit ou Dallas. Je n'ai pas vraiment de préférence quant au choix de nos adversaires mais je sais que nous serons prêts.
Ce serait bien de bien de se mesurer aux Red Wings parce que nous affrontons toujours Dallas en séries. Les Wings ne sont pas imbattables. Vancouver est d'ailleurs passé tout près des les éliminer l'an dernier.
Tout peut se produire dans les séries et comme tout va tellement bien pour nous, je pense que nous pourrions aller loin.
Je vous invite à visiter mon site au: www.georgeslaraque.com
À la prochaine,
Georges.
*Propos recueillis par RDS.ca
La grande majorité des gens qui ont pris le temps de m'écrire étaient en accord avec moi concernant la pression médiatique qui règne à Montréal. Ils ont loué ma franchise et mon honnêteté. Les amateurs étaient bien heureux de voir qu'enfin un joueur disait tout haut ce que plusieurs pensent tout bas. Je n'ai pas cherché à me cacher derrière des réponses toutes faites comme on en voit souvent dans les médias sur ce délicat sujet.
Je sais que le légendaire Jean Béliveau a déclaré à la radio que la pression des médias était réelle à Montréal. Je suis heureux de voir qu'il partage mon opinion.
Je désire donc dédier cette chronique à tous les partisans du Canadien qui ont su comprendre et accepter mon point vue sur la question. Je dois souligner que c'est grâce à des amateurs comme vous que j'adore jouer au hockey.
Les médias s'emportent
Je sais que ma chronique précédente a enflammé les médias montréalais et a soulevé toute une tempête. Je n'en suis pas surpris du tout. Des amis m'ont soupçonné d'être masochiste à la suite de la rédaction cet article, tellement l'affaire a eu un impact dans ma ville natale. Je crois qu'il fallait qu'un jour, un joueur sorte de l'ombre et dise les vraies choses.
Avec un peu de recul, je n'ose imaginer le soulèvement qu'auraient provoqué mes propos si j'avais joué pour le Canadien, moi qui suis quand même loin à Edmonton.
Mon cousin Patrick Raphaël m'a fait remarquer qu'après le dossier de la guerre en Irak, c'était l'affaire Laraque qui alimentait le plus les tribunes de CKAC à la radio la semaine dernière. Il faudrait quand même mettre les choses en perspectives. Il me semble qu'il y a des choses beaucoup plus graves actuellement dans le monde que mes propos. Même les élections provinciales au Québec seraient passées au second rang, m'a-t-on dit.
Ma famille n'en revient pas de toute la réaction engendrée à la suite de la publication de mon texte. Ma mère m'a traité de fou! Elle m'a même conseillé de cesser mes chroniques. Mais, comme ma maman m'a toujours appris à dire la vérité, je continue.
Bien des gens ont dit à ma mère que j'avais raison, ce qui l'a réconfortée. Il est étrange de constater que le public en général m'appuie alors que les médias, eux, ne se gênent pas pour me critiquer.
Je me rends compte que les journalistes aiment la polémique. Dans le Journal de Montréal, le chroniqueur Bertrand Raymond, comme bien d'autres journalistes d'ailleurs, laisse entendre que j'ai la chienne et que je suis un peureux parce que je dénonce l'enfer de jouer à Montréal. Pourtant, il me semble que ça prend tout de même des couilles pour faire des déclarations comme les miennes. Je n'ai pas peur de la controverse et j'ai le courage de mes commentaires.
En passant, plusieurs joueurs m'ont félicité pour mes propos au cours des derniers jours.
De plus, les médias ont rapporté que je prendrais ma retraite si j'étais échangé au Tricolore. Oui, il est vrai que je prendrais ma retraite si une telle chose m'arrivait, mais je prendrais aussi ma retraite si j'étais échangé, un point c'est tout. Je l'ai écrit en début de saison dans une autre de mes chroniques sur le RDS.ca. Pourtant les journalistes n'en n'ont pas parlé.
Monsieur Raymond a même osé prétendre que le ministre Richard Legendre ne miserait jamais sur moi pour véhiculer le message "Bonjour Québec" à travers l'Amérique du Nord. C'est totalement exagéré et j'essaie de comprendre le lien avec le hockey. Sachez, monsieur Raymond, que j'adore Montréal et les gens qui y habitent. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si je passe toute la période estivale dans la grande région de Montréal et que je souhaite y vivre toute ma vie. Je serais très honoré de porter le drapeau du Québec n'importe où dans le monde.
La retraite si je suis échangé
Il est important, selon moi, d'éclaircir encore une fois ma position sur le sujet. Je l'ai déjà dit et je le répète pour ceux qui n'ont pas lu mes chroniques du début de la saison. Je vais prendre ma retraite si je suis échangé. J'ai été repêché par les Oilers d'Edmonton et c'est avec eux que je souhaite terminer ma carrière.
Je suis profondément attaché à cette ville et à cette équipe avec laquelle j'ai joué près de 350 parties. J'aime la communauté avec laquelle j'ai développé des liens très forts en m'impliquant dans une multitude d'oeuvres de charité. Si j'étais échangé, j'aurais l'immense douleur d'avoir l'impression de laisser tomber tous ces gens, que je considère comme des membres de ma famille.
Bâtir ce lien de confiance avec la communauté ici m'a demandé beaucoup d'efforts et je ne pense pas que je serais capable de tout recommencer ailleurs. J'ai 26 ans et cette implication auprès des gens est vitale pour moi. La qualité de vie est essentielle et je crois qu'il n'y a pas que le hockey ou l'argent dans la vie. Je suis disposé à accepter un salaire moindre pour continuer à jouer avec les Oilers. Il n'y a pas que l'argent qui me fait fonctionner. D'ailleurs, une somme de dix pour cent de mon salaire annuel est versée à des oeuvres caritatives.
La pression médiatique, qu'on le veuille ou non, est énorme pour les joueurs du Canadien. Je pense que les journalistes devraient laisser un peu plus de corde à la direction de l'équipe. Je pense que les médias devraient faire confiance à la direction de l'équipe et la laisser construire une formation gagnante. En y allant plus délicatement, peut-être que les joueurs du Canadien seraient plus en confiance et les autres ailleurs dans la ligue, moins réticents à venir jouer dans votre cour.
Je sais que je n'ai pas fini d'en entendre parler. Compte tenu de l'ampleur que l'affaire Laraque a eue au cours des sept derniers jours, je sais que les amateurs ne se gêneront pas pour m'en parler cet été. Ceci étant dit, j'espère que cette mise au point aura permis d'éclaircir ma position, car je ne désire pas revenir sur le sujet toutes les semaines.
Sans rancune.
Et les Oilers là-dedans.
Il ne faut pas oublier les Oilers dans tout cela. L'équipe vient de s'assurer d'une place dans les séries et ce, avec encore cinq matchs à faire à la saison, ce qui n'est pas rien. Par le passé, nous parvenions à nous qualifier à la toute fin de la saison. Ce petit répit d'ici le début des séries nous fera le plus grand bien.
Nous allons commercer les séries reposé. Au cours des autres années, nous devions lutter tellement fort en saison que nous étions brûlés mentalement au début des séries.
D'ici le début des séries, nous allons profiter de plusieurs journées de congé. Le gardien Tommy Salo ne verra pas beaucoup d'action d'ici la fin pour s'assurer qu'il soit à son mieux pour la première ronde.
J'ai hâte aux séries où mon rôle et mes responsabilités vont augmenter compte tenu que le jeu est plus physique.
On pourrait se mesurer à Detroit, Dallas ou Vancouver en première ronde. J'ai l'impression que nous affronterons soit Detroit ou Dallas. Je n'ai pas vraiment de préférence quant au choix de nos adversaires mais je sais que nous serons prêts.
Ce serait bien de bien de se mesurer aux Red Wings parce que nous affrontons toujours Dallas en séries. Les Wings ne sont pas imbattables. Vancouver est d'ailleurs passé tout près des les éliminer l'an dernier.
Tout peut se produire dans les séries et comme tout va tellement bien pour nous, je pense que nous pourrions aller loin.
Je vous invite à visiter mon site au: www.georgeslaraque.com
À la prochaine,
Georges.
*Propos recueillis par RDS.ca