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RÉSULTATS

Peter Abbandonato a été influencé positivement par une phrase de Martin St-Louis

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LAVAL – En l'espace de quelques mois, Peter Abbandonato est passé des Lions de Trois-Rivières, à un rôle de réserviste avec le Rocket de Laval pour ensuite devenir l'un des meilleurs attaquants du club-école du Canadien. 

En toute franchise, les dirigeants du Rocket n'avaient pas prévu que le joueur de 24 ans pourrait exceller dans le top-6 où il a été souvent utilisé dans les dernières semaines. 

« Non, tu ne prévois jamais ça. Tu fais des trios dans ta tête et, parfois, certains joueurs surpassent le plan. Comme lui et (Xavier) Simoneau. Ils méritent leur temps de jeu », a vanté l'entraîneur-chef Jean-François Houle. 

Ainsi, Abbandonato, qui a regardé les quatre premiers matchs des gradins, occupe le quatrième rang des pointeurs du Rocket derrière Anthony Richard, Jesse Ylönen et Simoneau. Avec 15 points (sept buts et huit aides) en 17 parties, il n'est devancé que par Richard pour la moyenne de points par partie. 

« On a un slogan au-dessus de notre porte qui dit ‘Saisis ton opportunité' et il l'a fait. Quand on lui a ouvert la porte, elle ne s'est pas refermée. Il est excellent offensivement et il produit. Qu'il soit sur le premier ou le quatrième trio, les jeux arrivent avec lui. Je suis très content pour Peter, il dépasse d'autres joueurs », a indiqué Houle. 

Quand ton équipe en arrache depuis le début de la saison, ce n'est pas facile de parler de tes succès personnels. Abbandonato a abordé le sujet à l'image de l'évolution de sa carrière : sans viser la flamboyance. 

« J'ai eu ma chance d'intégrer la formation et ça va bien depuis ce moment. Je touche du bois, a-t-il commenté en feignant de se cogner la tête. Mais je veux gagner des matchs avec mon équipe et retrouver l'atmosphère de l'an passé en séries. C'était assez fou et vraiment plaisant. »

Son coéquipier, ami et mentor à ses heures, Alex Belzile, s'est assuré de le louanger comme il le mérite. 

« C'est un gars extrêmement efficace qui peut jouer à l'aile et au centre. Il est bon offensivement et défensivement. Il a un peu toujours eu ce genre de parcours. Même au niveau junior, il a fait son petit bout de chemin sans déplacer beaucoup d'air. Mais il progresse chaque année et il a vraiment sorti de sa coquille à 20 ans », a rappelé Belzile alors qu'Abbandonato avait amassé 111 points (36 de plus que l'année précédente) avec les Huskies de Rouyn-Noranda.

« Je lui parle beaucoup et j'apprécie vraiment comment il joue. Il a une excellente tête de hockey », a enchaîné le capitaine qui a également eu à passer par l'ECHL avant de s'implanter dans la Ligue américaine. 

Sans être le plus costaud (cinq pieds dix pouces et 194 livres), ni le plus rapide ou celui qui possède le meilleur tir, Abbandonato excelle à plusieurs chapitres. De notre perception, on le voit comme un maître pour jauger l'espace et le temps avec ses adversaires afin de trouver les ouvertures à exploiter. Ce n'est pas pour rien qu'il se démarque sur le jeu de puissance. 

« Ces temps-ci, je joue avec un esprit ouvert, je suis capable de démontrer mon style de jeu et ce que je peux accomplir à ce niveau. Mes coéquipiers et mes entraîneurs ont confiance en moi et ça m'aide. Quand tu joues en te demandant toujours si tu as fait une erreur et si le coach va te tuer, ça devient lourd sur les épaules d'un joueur », a confié l'athlète originaire de Laval. 

Belzile a senti son évolution et il l'encourage à maximiser son potentiel dès maintenant. 

« C'est sa quatrième année professionnelle donc je lui dis souvent que c'est comme son année de 20 ans dans le junior. C'est le temps d'être en confiance et de prendre le taureau par les cornes. Ce n'est pas parce que tu as joué ECHL que tu n'es pas au bon. Au contraire, ça peut t'aider », a ciblé Belzile.  

« C'est un couteau suisse aussi, il peut faire un peu de tout sur la glace. C'est un excellent atout pour nous », a-t-il poursuivi. 

« Les années font que tu gagnes en maturité dans un circuit. Quand tu arrives junior, tu es l'un des plus jeunes et c'était la même chose quand je suis arrivé professionnel à 21 ans. J'ai regardé jouer des plus vieux comme Belzile, (Gabriel) Bourque et des vétérans à Syracuse. J'essaie d'améliorer mon jeu en les voyant aller », a réagi le numéro 98. 

Une phrase marquante de Martin St-Louis 

Il y a un an, la LNH semblait hors de sa trajectoire, mais sa progression lui donne espoir d'y goûter un jour. À ce sujet, une phrase de Martin St-Louis l'a influencé positivement. 

« Au début de l'année, Martin St-Louis a dit au camp qu'il a obtenu un poste régulier dans la LNH à 25 ans. Ça m'a vraiment frappé, ça m'a placé dans une zone mentale que ce n'est pas fini pour moi. Je conserve ça comme état d'esprit », a répondu Abbandonato.  

« Je ne m'étais pas dit que ça n'arriverait pas, mais je me disais qu'on verrait la suite. Là, ça me reste en tête que c'est encore faisable », a noté le gaucher qui croit davantage à cette possibilité. 

Belzile sera encore un allié à ce sujet. Le vétéran de 31 ans a joué 13 parties avec le Canadien (19 incluant les séries) ce qui lui fournit de l'espoir. 

En attendant, Abbandonato ne dira jamais que ce qu'il vit avec le Rocket se compare à la LNH, mais il a toutes les raisons d'apprécier cette étape de sa carrière. 

« L'an passé, c'était la première fois en sept ans que je jouais près de mon coin. C'est toujours un feeling différent de pouvoir jouer devant ta famille et tes chums. Pour chaque match à domicile, j'ai plusieurs proches et amis qui viennent me voir », a exposé avec le sourire celui dont le frère, Anastasio, œuvre comme adjoint au gérant d'équipement du Rocket.  

« Je suis quand même italo-grec, ça me permet de demeurer dans l'ambiance familiale. C'est une grosse affaire de famille, je suis content de pouvoir passer du temps avec mon entourage. »

« Ça donne un petit coup de pied aux fesses de plus », a conclu Abbandonato qui ne les déçoit pas.