Pour Jeremiah Addison, il n’est jamais trop tard pour bien faire
Rocket de Laval vendredi, 23 mars 2018. 16:21 samedi, 14 déc. 2024. 18:41LAVAL – Jeremiah Addison montrait une courbe de progression intéressante depuis que le Canadien avait utilisé le 207e choix du repêchage pour le sélectionner en 2015.
Une saison de 27 buts avec les 67’s d’Ottawa à l’âge de 19 ans, puis une participation au tournoi de la Coupe Memorial avec les Spitfires de Windsor, dont il était le cocapitaine, l’année suivante. Sylvain Lefebvre, qui le décrit comme un « pur-sang », l’aurait accueilli avec grande joie au sein de son équipe bien avant de savoir que la saison du Rocket de Laval deviendrait une interminable succession de déceptions.
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Mais en septembre, pendant le tournoi des recrues du Canadien, Addison a endommagé une épaule qui le faisait souffrir depuis le junior et a décidé d’arrêter de repousser l’inévitable. Il a opté pour l’opération, sachant qu’il tirait ainsi un trait sur la majeure partie de sa saison recrue chez les professionnels.
En décembre, ses médecins lui ont annoncé qu’il serait réaliste de viser un retour en mars. Éventuellement, le programme double contre les Checkers de Charlotte est devenu une cible plus concrète. Il y a quelques semaines, Addison a commencé à accompagner ses coéquipiers sur la route et jeudi, Lefebvre a confirmé que son jeune ailier gauche avait reçu le feu vert.
« Le jour J est arrivé, c’est le temps de jouer maintenant », se réjouissait Addison après un entraînement matinal au cours duquel il n’a jamais perdu le sourire, vendredi.
« Je suis excité pour lui et je suis excité de le voir revenir, a dit Lefebvre. Ça fait longtemps! Comme anciens joueurs, on est tous passés par là à un moment donné. On sait ce qu’il a vécu dans les six derniers mois et ce n’est pas évident. »
Lefebvre sait très bien ce qu’Addison pourrait lui offrir à son retour dans la formation. Il y a deux ans, ce dernier avait disputé quatre matchs avec les IceCaps de St. John’s à la conclusion de sa saison dans la Ligue junior de l’Ontario. Lefebvre a aussi pu l’observer dans les différents camps d’évaluation du Canadien.
« On en connaît assez pour dire que c’est un gars d’énergie. Il veut vraiment aller en échec avant. Il a un bon lancer également, il est capable de marquer des buts et non seulement il peut amener de l’énergie, mais aussi du jeu physique, du "papier sablé". C’est un gars avec qui c’est toujours "Go! Go! Go!" ».
Le Rocket est engagé dans une fin de saison pénible. Avec 11 matchs à jouer, il se retrouve à 16 points d’une place en séries. L’élimination mathématique n’est qu’une question de temps. Addison aurait sans doute pu continuer de travailler en marge jusqu’à ce que la fin soit officielle, puis rentrer à la maison afin de véritablement repartir à zéro. Mais il était important pour lui de revenir dès que possible, ne serait-ce que pour prendre de l’avance sur sa préparation pour la prochaine saison.
« Je te dirais que la grosse différence, quand tu es sorti aussi longtemps de l’alignement, c’est de rembarquer dans la gang, affirme Lefebvre. Quand ça fait longtemps que tu es seul, que tu travailles seul, que tu patines seul, que tu passes tout ton temps avec le thérapeute, ça peut être dur de rembarquer dans la roue. »
« Qu’on joue ou qu’on ne joue pas, il y a toujours quelqu’un qui est là pour essayer de prendre ta place. Il faut donc être prêt à y aller quand c’est le temps, justifie Addison. Il n’y a rien en particulier que je souhaite accomplir d’ici la fin de la saison. Si je travaille fort et que je fais les bonnes choses, mon retour aura été un succès. »
Connaissant la réputation du jeune homme, Lefebvre s’attend à devoir appliquer lui-même les freins pour aider Addison à doser ses efforts. Déjà, l’entraîneur a décidé qu’il donnerait congé à son numéro 16 samedi pour le deuxième match de la séquence de trois en autant de jours que disputera son équipe en fin de semaine.
« Le défi avec lui, ça va probablement être de le ralentir sur certains jeux pour qu’il soit capable de rester dans la structure, anticipe Lefebvre. Ça non plus, ce n’est pas évident. L’ajustement au jeu, le synchronisme... Je ne veux pas non plus qu’il soit paralysé par les systèmes. Ça fait un bout qu’il travaille avec [l’entraîneur adjoint] Nick Carrière là-dessus. On a voulu l’intégrer tranquillement. »