Alzner, Ouellet et McCarron continuent de croire qu'ils ont le niveau pour la LNH
Rocket de Laval mardi, 16 avr. 2019. 08:00 samedi, 14 déc. 2024. 17:44LAVAL – Personne ne détient la réponse actuellement, mais Karl Alzner, Xavier Ouellet et Michael McCarron croient tous qu’ils peuvent retourner dans la Ligue nationale de hockey. Chacun à leur façon, ils ont vécu des déceptions lors de la saison 2018-2019, mais ils espèrent y remédier l’an prochain grâce au bagage accumulé, à Laval, sous les ordres de Joël Bouchard et ses adjoints.
Avant d’entamer ce tour d’horizon, ce n’est pas inutile de préciser que ces trois hockeyeurs sont parvenus à conserver une attitude exemplaire malgré tout. C’est d’autant plus impressionnant en ce qui concerne Ouellet qui a dû composer avec le douloureux décès de sa mère durant la saison. De son côté, McCarron s’est débarrassé de son comportement à la limite du « bébé gâté » tandis qu’Alzner n’est jamais tombé dans le négativisme malgré près de 700 matchs dans la LNH.
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À 24 ans, McCarron vient de terminer sa quatrième saison professionnelle. Au lieu de se présenter avec la baboune, comme il l’a déjà fait par le passé, l’Américain s’encourageait puisqu’il s’accroche à l’idée de s’établir dans le circuit Bettman.
« Je crois que je suis un joueur de la LNH, je le pense à 100 %. Je veux jouer à Montréal, c’est mon but. Je vais revenir avec l’état d’esprit que je vais y parvenir et je vais m’attarder à connaître un bon camp d’entraînement », a indiqué le droitier de six pieds six pouces.
« Quand j’ai été repêché, tout le monde disait que j’étais un projet à long terme. Je viens de finir ma quatrième année professionnelle et je sens que je grandis dans mon corps, j’ai ajouté plus de masse musculaire, je suis plus fort sur mes jambes et plus confortable. J’ai remarqué une grosse amélioration », a justifié McCarron.
Le choix de première ronde du Canadien en 2013 avait commencé à fournir des arguments intéressants avant de se blesser à l’épaule gauche après 32 matchs avec le Rocket cette saison. Cette épaule l’embêtait depuis le 23 septembre 2014 alors qu’il avait été poussé sur le poteau dans un match préparatoire contre les Bruins de Boston.
« J’avais eu une commotion cérébrale et mon épaule avait encaissé un coup. Ça m’a causé des ennuis depuis. Je savais que ça tenait qu’à un fil et j’ai su que j’aurais besoin d’un IRM quand mon épaule a cédé cette année », a-t-il expliqué.
Il n’est toutefois pas prêt à dire qu’il jouait son meilleur hockey avant d’être envoyé sur la touche.
« Je ne crois pas, à St. John’s, j’étais pas mal solide au début. J’ai retrouvé une partie de mon aplomb cet été et j’ai réussi à bien jouer pendant la première moitié de la saison », a jugé le colosse en vantant Joël Bouchard tout en tenant à dire que Sylvain Lefebvre avait été un bon entraîneur pour lui.
Les obstacles vécus ne l’empêchent pas de vouloir demeurer avec le Canadien. Ce sera à Marc Bergevin de déterminer si ce joueur autonome avec restriction mérite un autre contrat. Alors, est-ce qu’il voit un avenir pour lui à Montréa ?
« J’aimerais dire oui, mais c’est un milieu difficile. Je veux jouer ici, j’aime Montréal, on verra ce qui arrivera. J’assume que je vais signer de nouveau avec cette organisation, c’est mon but. Je vais travailler en ce sens cet été », a répondu celui qui a joué 69 parties dans la LNH.
Avant la saison, Joël Bouchard avait lancé de pondre la version 2.0 de Michael McCarron. Quelle conclusion tire-t-il de son année écourtée ?
« Si je suis satisfait? Oui, parce qu’il l’a fait. Son jeu a progressé beaucoup et sa maturité aussi. Il ne contrôlait pas toujours bien ses émotions. Je suis fier de lui et je lui ai mentionné. Il est arrivé avec une ouverture d’esprit et il a progressé. Pour moi, il a assez accompli pour dire qu’il est 2.0 », a déterminé Bouchard en rappelant que « Mac » pourra entamer la prochaine année en même temps que les autres joueurs.
Alzner ne pense qu'à la LNH malgré les obstacles
Le problème demeure le même avec Alzner, il reste trois saisons à son contrat détenant une empreinte salariale de 4,625 millions. Il voudrait bien avoir le pouvoir de refuser une affectation dans la Ligue américaine, mais il n’y peut rien.
« Je n’ai pas le choix, je suis sous contrat. Je dois me conformer au souhait de l’organisation », a-t-il dû confirmer, lundi, dans le cadre du bilan du Rocket.
Coiffé de sa casquette bien à propos du Tournoi des Maîtres, Alzner s’est présenté devant les médias avec la gentillesse qui le caractérise. Il est parvenu à trouver du positif lors de cette saison éprouvante.
« C'était intéressant, comme un Tour de France avec bien des hauts et des bas. Il y a eu beaucoup de choses avec lesquelles composer. C’était quand même une année bien amusante. Je disais justement aux entraîneurs que le groupe est très plaisant, j’ai eu une expérience semblable à Hershey (à ses débuts au hockey professionnel), tout le monde avait du plaisir. Tout ça a rendu l’année bien plus agréable que j’aurais pu le penser après le premier mois », a témoigné Alzner.
Au moment de répondre aux questions, il n’avait pas encore parlé avec Marc Bergevin, le directeur général du Canadien.
« Je m’attends à l’imprévu, a-t-il lancé en riant. Pour être franc, je ne sais pas du tout. J’espère avoir une conversation, mais je n’ai rien entendu pour l’instant. »
Il sait uniquement ce qu’il désire et il se croise les doigts pour que ça survienne.
« Je veux être dans une situation dans laquelle je jouerais de nouveau dans la LNH. Je ne sais pas ce qui arrivera, des gars doivent signer de nouvelles ententes (Jordie Benn et Christian Folin sont joueurs autonomes sans compensation tandis que Brett Kulak et Mike Reilly sont joueurs autonomes avec compensation). C’était plutôt clair cette année qu’il n’y avait pas de place pour moi. Je voudrais que ce soit le cas », a-t-il souhaité.
Alzner n’a pas exigé de transaction, il comprend évidemment que ce n’est pas facile de boucler un échange avec un tel contrat. Même le scénario de racheter son entente est un pensez-y bien.
Du côté positif, il a senti son jeu évoluer au fil des semaines alors qu’il avait un rôle plus accru avec le Rocket.
« Il s’est amélioré. Dans la LNH, il était rendu avec un rôle limité. Il a joué plus de minutes et certains soirs, il a totalement dominé dans les aspects qui constituent ses forces (le jeu défensif et l’infériorité numérique). Il a vraiment embarqué dans notre projet. Moi Karl, je l’adore. C’est une personne extraordinaire qui a appliqué les choses dans son jeu », a maintenu Joël Bouchard.
La prochaine fois, Ouellet devra conserver sa place
Ouellet avait constitué l’une des belles histoires du camp d’entraînement du Canadien, mais un manque de constance dans son jeu l’a relégué dans la Ligue américaine après 19 parties et il y est resté pour le reste de la saison.
Ouellet est cependant demeuré droit comme un chêne même après le décès, en février, de sa mère. À défaut de revenir dans l’entourage du Tricolore, il a bien accompli son rôle de capitaine à Laval.
« Ce fut une saison avec beaucoup d’émotions, c’était éprouvant mentalement. En général, c’était une bonne saison, je suis content. Ça ne s’est pas passé exactement comme je le voulais, j’aurais aimé rester à Montréal. Quand je suis descendu, j’ai eu un gros rôle dans l’équipe et j’ai vraiment aimé ça », a résumé Ouellet.
« Je continue de croire que je suis un joueur de la LNH. Je l’ai démontré en début de saison avec le Canadien et quand je suis arrivé ici. On verra, ce sera un gros défi cet été », a enchaîné le défenseur qui croit avoir prouvé qu’il mérite une autre chance à ce niveau.
On sent tout de même une petite amertume dans sa voix par rapport à l’occasion qui lui a été fournie à Montréal.
« J’ai eu une chance, oui. J’ai joué 19 matchs, mais les gars avec des contrats sont revenus. Je commence à comprendre comment ça fonctionne. Ce sera à moi de saisir ma prochaine opportunité pour rester à temps plein », a dit Ouellet qui a vu David Schlemko revenir dans la formation.
Le Québécois de 25 ans espère parler avec Bergevin sous peu pour connaître ses plans. Il estime que les autres directeurs généraux de la LNH connaissent assez son jeu pour miser sur lui. Tout sera une question de constance pour qu’il remporte son pari à long terme.
« Ça faisait longtemps que je n’avais pas joué autant de minutes et de matchs durant une saison, ça fait du bien. Je me sens très bien physiquement et mentalement. Je vais retirer seulement du positif de cette année », a quand même conclu Ouellet qui a donné raison au choix de Bouchard de lui attribuer le « C ».