MONTRÉAL – La décoration du Centre Bell – l’immense logo au centre de la patinoire, les innombrables bancs rouges, les bannières accrochées tout en haut – a eu son effet sur Cole Caufield.

« Tu lèves la tête et tu en as presque le souffle coupé, c’est une expérience surréaliste, a dit le jeune homme de 19 ans mercredi au terme de son deuxième entraînement avec le Rocket de Laval. J’ai essayé d’en profiter au maximum. Même aujourd’hui, j’étais aussi émerveillé que la veille. J’imagine que ça fait le même effet à chaque fois qu’on pose un patin sur cette glace. »

Avant longtemps, Caufield s’immergera dans cet environnement dans un contexte autrement plus exaltant. L’éclairage y sera aveuglant et la musique

Point de presse de Cole Caufield avec le Rocket de Laval

assourdissante. Des adversaires patineront en cercle en l’observant du coin de l’œil de l’autre côté de la ligne centrale. Il y aura peut-être même des partisans dans les gradins. Son cœur s’emballera sous le seul maillot qui l’intéresse vraiment, celui du Canadien.  

La durée de l’attente qui le sépare de ce moment dépendra de sa capacité à s’ajuster à la Ligue américaine, halte obligée dans son parcours de jeune premier. Il y est finalement débarqué cette semaine après s’être plié à une courte mais contraignante quarantaine. Entre ses deux premières sorties sur la glace avec ses nouveaux coéquipiers, Caufield a assisté au match de mardi soir contre le Heat de Stockton. L’expérience lui a permis de bien prendre la mesure de son nouveau défi.

« Je veux continuer de surfer sur la vague qui m’a amené jusqu’ici, souhaite celui qui a marqué 30 buts en 31 matchs à sa dernière saison dans les rangs universitaires américains. Ça sera une autre réalité, les difficultés seront grandes, mais je veux m’ajuster le plus vite possible et trouver des façons de générer de l’offensive. »

Dans un point de presse d’une douzaine de minutes, Caufield a parlé huit fois de l’importance de gagner ses duels pour la rondelle. Ces fameuses batailles à 1-contre-1, dont l’issue est la clé pour se « créer de l’espace », représenteront le nerf de la guerre pour un attaquant de 5 pieds 7 pouces qui a certainement développé des astuces pour compenser pour sa petite taille au fil de sa jeune carrière, mais qui n’a toujours pas affronté une opposition aussi musclée, littéralement, que ce qu’il a vu des gradins mardi.

« C’est vrai, le match d’hier soir était très physique. En parlant aux gars, je crois que je sais à quoi m’attendre. J’ai dû composer avec ça toute ma vie et ça n’a jamais été un problème. Je vais juste continuer de travailler fort et accepter le défi. »

Caufield sera assurément un joueur ciblé par les Marlies de Toronto, contre qui aura vraisemblablement lieu son initiation au hockey professionnel en fin de semaine. Une recrue fait toujours l’objet d’une attention particulière. Celle-ci est décuplée quand le petit nouveau est aussi talentueux.

« Ça fait partie du hockey. Je l’ai vécu dans le passé et je sais un peu à quoi m’attendre. Cette fois ça sera différent, c’est le pro, réalise-t-il. Tous ces gars-là sont dans le domaine depuis plusieurs années et ils jouent pour un job. Mais j’ai hâte de me mesurer à eux. »