LAVAL – Les premières pages de la revue de presse faisant l’historique de la carrière de Gustav Olofsson se lisent comme l’histoire de n’importe quel autre espoir de premier plan. Sa sélection en deuxième ronde du repêchage, suivie de la signature de son premier contrat. Une première étoile dans un tournoi de recrues, un camp d’entraînement qui lui vaut des éloges de ses patrons. Un premier match dans la Ligue nationale, à l’âge de 20 ans.

 

Mais arrivent les complications, tellement nombreuses qu’on ne retient aujourd’hui pratiquement rien d’autre de son parcours. Pour ceux qui n’auraient pas suivi, le jeune défenseur a été opéré aux deux épaules en plus de subir une entorse à un genou et une commotion cérébrale. Tout ça, c’était avant que le Canadien fasse son acquisition dans une transaction avec le Wild du Minnesota il y a un peu plus d’un an.

 

Puis quelques semaines après son arrivée avec le Rocket de Laval, Olofsson a aggravé une autre blessure à une épaule qu’il s’était infligée au camp du Wild. Sa deuxième vie dans le hockey professionnel commençait exactement comme la première s’était terminée.

 

S’il y a un avantage à traîner un passé aussi lourd, c’est qu’il permet de relativiser l’effet des tuiles qui continuent de vous tomber dessus. Quand le Canadien a fait savoir, le mois dernier, qu’Oloffson raterait le début de son camp d’entraînement en raison – ne faites pas le saut! – d’une blessure à une épaule, le réflexe collectif a été de se désoler du mauvais sort qui semblait s’acharner sur lui.

 

Olofsson, lui, a à peine bronché.

 

« Je sais ce que c’est que de se détruire une épaule au point d’avoir besoin de la faire reconstruire. Je savais que cette fois-là n’était pas aussi pire que les autres, racontait le jeune homme jeudi. Cette nouvelle absence allait me priver de belles opportunités au camp, c’est comme ça que je le voyais. Mais jamais je n’ai eu peur de ne plus rejouer. »

 

À 24 ans, Olofsson est prêt pour ce qu’il voit comme le début d’une nouvelle aventure. En juin, le Canadien a parié sur la fin de ses malheurs et lui a consenti un contrat d’un an qui lui permettra de rafraîchir son CV. Ses objectifs se déclinent dans cet ordre : se familiariser aux principes de jeu qui sont préconisés au sein de l’organisation, exceller à l’intérieur de ces paramètres et remonter, lentement mais sûrement, dans la hiérarchie des défenseurs du club.

 

« Je crois qu’ils étaient aussi déçus que moi parce que les attentes étaient élevées des deux côtés. J’étais très excité à l’idée de me joindre à cette organisation et s’ils ont fait un échange pour m’avoir, c’est qu’ils souhaitaient m’évaluer et voir ce que je pouvais leur donner. On y est finalement. Dès que j’aurai quelques matchs sous la cravate, ils verront que j’ai mis la gomme cet été pour m’améliorer et on verra où ça mènera. Je leur dois de fournir un bon effort. »

 

Une semaine rassurante

 

Olofsson est revenu à l’entraînement cette semaine et n’a pas été traité avec des pincettes. Mécontent du rendement collectif lors du premier week-end de la saison, l’entraîneur-chef Joël Bouchard a fait suer ses hommes sans égard pour leur statut et Olofsson, même s’il n’a toujours pas chaussé les patins dans un match, n’a pas été épargné.

 

« Sur le coup, tu te dis que c’est pas mal dur pour un retour au boulot, mais je suis sûr que j’en serai reconnaissant quand ce sera le temps de jouer des matchs. Chaque jour a été moins éprouvant pour moi cette semaine et après l’entraînement d’aujourd’hui, je sens que ça s’en vient. Mon cerveau commence à fonctionner à la même vitesse que mes jambes et tout se déroule un peu moins vite. Reste à voir si cette impression se transportera dans les matchs. »

 

Olofsson s’est entraîné à la gauche de Maxim Lamarche jeudi, un signe qu’il devrait être sur la troisième paire de défenseurs du Rocket pour le voyage qui mènera l’équipe à Milwaukee vendredi et à Rockford lundi.

 

« Mon épaule gauche réagit comme un charme et la droite m’apparaît tout aussi solide.  J’ai beaucoup de protection et une bonne communication avec les soigneurs. Honnêtement, je pense qu’après quelques présences, je n’y penserai même plus. En tout cas, ça ne m’a pas dérangé à l’entraînement. Les contacts ont été nombreux toute la semaine et jamais ça n’a été un problème. Tout va bien et j’aborde l’avenir sans crainte. »

 

« Hudon le sait, je vais le pousser »