LAVAL – La séquence redoutée est terminée, le Rocket renoue enfin avec ses partisans après avoir disputé 11 de ses 12 derniers matchs sur des patinoires adverses. Ce retour à Laval doit aussi se traduire par des victoires.

 

Loin d’exceller ailleurs qu’à la Place Bell, la formation de Joël Bouchard est revenue avec un dossier de 3-6-2 dans ses valises et 3-7-2 en incluant le match à Laval. La deuxième portion de ce segment éreintant a été plus encourageante avec une fiche de 2-3-1 incluant une victoire échappée en fin de partie à Belleville.

 

Au final, le temps presse plus que jamais pour que le Rocket qui entame le dernier droit de sa saison régulière. Avec 22 parties au calendrier, le club-école du Tricolore accuse un retard plus que considérable de 13 points sur le plateau éliminatoire.

 

Un répit aurait été le bienvenu, mais il surviendra uniquement la semaine prochaine. Avant de pouvoir souffler quelques jours, le Rocket reçoit, vendredi et samedi, le Moose du Manitoba de Pascal Vincent pour terminer un sprint de sept matchs en onze jours.

 

« Au moins, ça se finit à la maison, c’est une bonne nouvelle de revenir ici », a admis Bouchard au terme de l’entraînement des siens.

 

Mercredi, à Syracuse, Dale Weise a finalement disputé sa première partie avec le Rocket. Il en a profité pour compter dans un revers de 4-2, mais il a surtout remarqué l’évidence.

 

« Je trouve qu’on ressemblait à un groupe fatigué. J’ai pratiqué ici quand la transaction est survenue, je suis parti avec le CH et ils étaient encore sur la route quand je suis revenu. Ça en dit long. C’était pas mal exigeant pour les joueurs. Je m’attends à un peu plus d’énergie pour ce match à domicile », a témoigné Weise.

 

Bouchard ne voulait pas utiliser le mot fatigue, mais son explication finissait par mener à cette conclusion.  

 

« Je n’ai pas senti qu’on était en pleine possession de nos moyens, ça c’est certain. Contre Belleville, on avait joué tout un match de hockey. À Syracuse, on a joué un mauvais match, on a manqué de cohésion, la rondelle sautait sur nos palettes. On a alloué seulement 21 lancers, mais ça reste que c’était un mauvais match », a commenté l’entraîneur.

 

Ça ne l’empêche pas d’avoir apprécié la deuxième partie de ce voyage.  

 

« C’était un beau test, on me demandait comment j’anticipais ce segment. Je voulais donner du millage à nos joueurs et progresser du même coup. Je trouve qu’on l’a quand même fait. Même la partie à Utica (un revers de 4-1), je ne trouve pas que c’était une mauvaise performance. Syracuse a sans doute été notre moins bonne », a-t-il précisé.  

 

Sans vouloir penser trop loin, le pilote du Rocket anticipe déjà les quatre journées dont il disposera avec son groupe avant les deux confrontations avec le Moose.

 

« Dans la Ligue américaine, parce que c’est une ligue de développement, c’est le fun de donner un coup et d'enseigner à travers les matchs, mais aussi de prendre un pas de recul pour faire un bilan de nos derniers jours. Les deux matchs à la maison vont vraiment nous donner un beau test pour finir cette portion et décanter le tout avec les joueurs », a proposé  Bouchard.

 

Le temps pour Lindgren de se relever

 

Pour que la suite des choses soit convaincante, le Rocket devra pouvoir se fier sur Charlie Lindgren qui n’affiche pas le rendement désiré.

 

Comme Bouchard s’est empressé de le mentionner, Lindgren a été embêté physiquement cette saison, mais le gardien numéro un doit retrouver ses repères aussitôt que possible alors qu’il se contente d’un taux d’efficacité de ,883.

 

« Il n’a pas connu une saison facile, il faut le dire. Il a commencé avec un début en dents de scie. Ensuite, il a été blessé, il est revenu et il est retourné sur la liste des blessés. Maintenant, il se sent bien et il est à 100 %. C’est tout un compétiteur, il veut bien faire, c’est une bonne personne et il est sérieux. Il traverse de l’adversité, mais ça fait partie de la réalité d’un joueur de hockey ou d’un entraîneur.

 

« On y va une journée à la fois avec lui. Puisque ça n’a pas été une saison facile, on lui donne le temps de jouer. Il réussit de bons coups avec de gros arrêts. On veut tous que ses performances sont optimales et on travaille avec lui au quotidien. C’est un professionnel extraordinaire qui veut bien faire », a assuré Bouchard qui se tournera tout de même du côté de Michael McNiven, vendredi soir.

 

Ça passe ou ça casse

 

Le mandat s’annonce colossal, mais le Rocket s’accroche à l’idée d’une remontée au classement. Les nombreux affrontements contre des rivaux de la division peuvent représenter une lueur d’espoir, mais les victoires devront s’empiler et vite.

 

« Il nous reste une vingtaine de parties (22) à jouer. C’est un gros sprint pour la course aux séries. On savait que c’était un voyage important et on a quand même eu de bonnes performances. Je pense que ça augure bien pour la suite », a noté Alexandre Alain qui a retrouvé son élan offensif depuis quatre matchs.

 

« Ça n’a pas toujours été facile pour nous cette saison. Ce sont souvent de petits détails qui ont fait la différence. Je pense que personne n’a abandonné, le vent peut tourner de côté assez vite », a-t-il enchaîné.

 

Aux yeux de son entraîneur, il n’en manque pas beaucoup pour que ça survienne.   

 

« Je dirais qu’on manque un peu de millage par moment, mais les gars s’améliorent. On est l’une des équipes les plus jeunes et des vétérans sont venus s’ajouter ce qui aide énormément. On est dans le coup tous les matchs, je ne considère pas qu’on vit de grandes défaillances collectives. Il faut juste enchaîner des performances plus complètes », a jugé Bouchard.

 

Le retour à domicile devrait fournir la motivation nécessaire tout comme le fait de croiser le fer avec une autre formation. Dernièrement, le Rocket avait l’impression d’affronter sans cesse Belleville ou Toronto avec cinq matchs sur huit contre eux.

 

« Oui, on est tous tannés de jouer contre eux. Même pour les partisans, c’est le fun de voir d’autres équipes. C’est un autre bon défi, mais on est mesure de rivaliser contre eux », a conclu Alain.