LAVAL – Un échantillon de six matchs suffit-il à se considérer officiellement comme un joueur de la Ligue nationale? Jake Evans a humblement contourné la question mardi à son retour dans le vestiaire du Rocket de Laval.

 

« Ça a été assez long pour me permettre de constater qu’il y a encore beaucoup de choses sur lesquelles je peux travailler, interprétait l’attaquant de 23 ans au retour de son premier rappel avec le Canadien. Il y a tellement de bons joueurs à ce niveau et je voudrai éventuellement être en mesure de contribuer davantage, alors revenir ici, c’est une opportunité pour moi de continuer à m’améliorer. »

 

Il semble y avoir consensus sur le fait qu’Evans s’est très bien tiré d’affaire durant sa brève pige à Montréal. Il a tenu son bout à l’aile d’un trio complété par Max Domi et Ilya Kovalchuk, a marqué son premier but à son troisième match et a eu la chance de jouer au centre, sa position naturelle, lorsque Nate Thompson s’est retrouvé sur le carreau.

 

Au final, l’impression qu’il a laissée lui permet aujourd’hui de se comparer avantageusement à ceux qui ont obtenu la même opportunité avant lui.

 

« Oui, je suis pas mal satisfait de ce que j’ai donné. Je ne me suis pas compliqué la vie, j’ai voulu éviter de faire des erreurs et je crois m’être bien adapté à la vitesse du jeu. Je crois que j’ai appris que je pouvais jouer et apporter ma contribution dans cette ligue. Ça a été une expérience enrichissante pour moi. »      

 

Avant le réconfort, il y a eu les doutes. Repêché en septième ronde en 2014, Evans n’a jamais été considéré comme une valeur sûre pour atteindre la Ligue nationale. Il a complété un stage de quatre ans dans le réseau universitaire américain et avait 22 ans quand il est finalement apparu dans le giron du Canadien. Il a connu une bonne première saison chez les professionnels, terminant au deuxième rang du classement des pointeurs du Rocket, mais son standing dans le bassin d’espoirs de l’organisation demeurait modeste. Et il ne s’est pas aidé en attendant au 16 novembre pour marquer son premier but cette saison.

 

On peut donc lui pardonner de s’être brièvement débattu avec le syndrome de l’imposteur à son arrivée dans les grandes ligues.

 

« J’étais nerveux, je ne le cacherai pas. Ça n’a pas aidé quand j’ai appris que je jouerais avec Domi et Kovalchuk. Mais j’ai tenté de me concentrer sur ce que j’avais accompli durant le camp d’entraînement. J’y avais fait du bon boulot, alors j’ai puisé dans mes souvenirs pour rassembler le plus de positif que je pouvais et je me suis concentré là-dessus. »

 

« Puis j’ai eu une échappée sur ma première présence, ajoute-t-il. Ça a fait le reste du travail pour chasser les papillons que j’avais dans le ventre! »

 

Polyvalence

 

À son premier entraînement en deux semaines avec le Rocket, Evans a patiné à l’aile sur un trio pivoté par Jesperi Kotkaniemi et complété par Charles Hudon. Les trois devraient former la principale unité offensive de Joël Bouchard lors du premier match d’un programme double contre le Moose du Manitoba mercredi soir.

 

Evans a rigolé quand on lui a demandé s’il fallait désormais le considérer comme un ailier à temps plein.

 

« J’en n’ai honnêtement aucune idée, mais je vais jouer où on me dira de jouer et où on croit que je peux aider mon équipe. J’aime jouer au centre, j’aime jouer à l’aile, il y a des ‘pour’ et des ‘contre’ aux deux positions. J’ai aimé mon match au centre dans la LNH, mais ça a été une bonne expérience de jouer à l’aile aussi parce que je réalise que je ne peux pas me permettre d’être un joueur unidimensionnel. Si je joue à une seule position, ça va être plus difficile d’être rappelé ou de me tailler un poste au camp d’entraînement. »

 

Ceci dit, Evans se réjouit d’avoir eu l’occasion de mesurer l’avancée de ses progrès au centre samedi dernier contre les Stars de Dallas, un match qu’il a terminé avec un taux de réussite de 50% dans les cercles.

« J’ai adoré. Le simple fait de prendre des mises en jeu dans les entraînements a été bénéfique. Je me suis fait manger tout rond! Des gars comme Thompson et [Jordan] Weal sont tellement forts et ça m’a ouvert les yeux. Éventuellement, je veux être le joueur en qui l’entraîneur aura confiance pour les grosses missions et pour ça, je dois être bon sur les mises en jeu. J’ai aussi pu voir ce que c’était que d’aller jouer plus bas en zone défensive. Les gars sont gros et talentueux à ce niveau et j’ai beaucoup appris en me frottant à eux. »​​