MONTRÉAL – Battu pour la première fois, mardi, le Rocket de Laval a rebondi de manière fort convaincante en remportant, au compte de 5 à 2, ce quatrième duel consécutif face aux Senators de Belleville. 

Lors de la confrontation précédente, les Senators avaient été en mesure de s’ajuster pour ralentir le Rocket et limiter ses chances de marquer. Cette fois, ce fut au tour de la troupe de Joël Bouchard de trouver une manière de reprendre l’ascendant. 

Ainsi, le Rocket (3 victoires, 1 revers) n’a pas tardé à menacer et ce rendement offensif inspiré a permis à Ryan Poehling – son premier de la saison -, Laurent Dauphin et Rafaël Harvey-Pinard (deux fois) et Corey Schueneman de tromper la vigilance de Joey Daccord. 

« Notre jeu a été bon, j’ai aimé notre progression dans le match. J’ai trouvé que ça ressemblait beaucoup à nos deux premiers matchs. Ç’aurait été le fun d’avoir quatre victoires, mais la défaite dans le troisième match a été bonne pour la croissance de nos jeunes; on a démontré plus de maturité que mardi », a statué Bouchard.  

« C’est le genre de match que personne ne peut partir de l’aréna en disant ‘Ouin, je n’ai vraiment pas été bon’ », a ajouté l’entraîneur. 

Nul doute, Harvey-Pinard a poursuivi sur sa lancée et on est prêts à parier que les équipes adverses vont désormais s’assurer de mieux le surveiller devant le filet, là où il a fait la loi dans ce match et même en infériorité numérique. RHP s'est malheureusement buté à la barre horizontale en fin de rencontre pour compléter un tour du chapeau. Honnête, il avoue être un surpris de sa production jusqu'ici. 

« Ouais, un peu, mais j’essaie juste d’aller dans les zones plus payantes. Certains matchs, ça va rentrer davantage et c’en était un. Je suis content de réussir à produire en début de saison », a-t-il réagi. 

« C’est un joueur de hockey! Je vous l’avais dit auparavant. J’ai des attentes envers lui, mais il est capable de gérer un match, il a gagné et il a été capitaine dans le junior aussi. C’est ça aussi la différence avec nos jeunes cette année. Je vous disais que vous alliez faire le saut parce que j’allais les faire jouer. Ce sont des jeunes qui peuvent le faire. C’est ça que je fais, je m’amuse un peu au Bingo avec les lignes pour les placer dans des situations dans lesquelles ils doivent suivre. Se retrouver avec (Jordan) Weal, ça peut être impressionnant pour un jeune joueur, tu ne veux pas faire d’erreur, mais ils ont été en mesure de suivre la cadence », a vanté Bouchard en parlant de RHP et Joël Teasdale. 

Cette soirée a également été spéciale pour le défenseur de 20 ans, Gianni Fairbrother. En attendant de pouvoir jouer dans la Ligue junior de l’Ouest, Fairbrother n’a pas paru déboussolé dans ce baptême précoce du hockey professionnel. 

«J'étais un peu nerveux, mais je voulais chasser le tout rapidement et ça s’est bien passé », a admis le gaucher. 

« Il a bien cadré avec nous, on dirait qu’il jouait à ce niveau depuis un certain temps. C’est un bon jeune et je suis très content pour lui. Ce point hâtif l’a sûrement calmé et c’était plaisant de le voir bien jouer », a commenté Poehling. 

Encore mieux, Fairbrother a récolté une mention d’aide lors de sa toute première présence alors que son tir a frappé la baie vitrée derrière le filet adverse et Poehling a sauté sur l’occasion pour enfiler l’aiguille pour la première fois depuis le 13 janvier 2020. 

Poursuivons avec Poehling qui a profité d’être jumelé à Michael Frolik et Jesse Ylönen pour réussir une solide prestation même si son exécution peut encore se peaufiner. À ce sujet, il a gaffé sur le but des visiteurs. Après avoir gagné une confrontation près de la bande, il a été victime d’une erreur de communication avec Brandon Baddock si bien que sa passe est devenue un cadeau pour Cody Goloubef. 

« Il a été dynamique et bon. Son erreur, je lui ai dit d’oublier ça. L’essence du joueur, c’est de grandir. Les erreurs font beaucoup moins mal avec le Rocket que le Canadien. Frolik a démontré beaucoup de professionnalisme, il a été tout un vétéran durant la semaine », a insisté l’entraîneur. 

Ylönen a, sans contredit, été le joueur le plus redoutable sur cette unité et c’est aussi lui qui a préparé le but de Schueneman en supériorité numérique. Tout comme Ylönen, Lukas Vejdemo s'est signalé dans ce match. 

Si le Rocket a surfé vers la victoire, Cayden Primeau a surmonté avec brio les quelques vagues plus menaçantes. Bouchard disait qu’il n’échangerait point Primeau contre n’importe quel gardien vétéran de la Ligue américaine. Primeau lui donne justement en raison en ayant l’air d’un cerbère aguerri devant sa cage. 

Sur le deuxième but, Primeau a été battu alors que le Rocket a cédé pour la première fois en onze occasions en infériorité numérique. Le but a été l’œuvre de Mark Kastelic. 

L’autre trame de la rencontre était facile à entrevoir. Ça n’a pris de temps pour qu’on comprenne que les deux équipes en avaient soupé de s’affronter, mais c’est la réalité de cette saison marquée par la COVID-19. Dauphin et Harvey-Pinard ont notamment encaissé des coups douteux. Dès lundi, le Rocket vivra un scénario similaire en entamant une séquence de quatre matchs contre le Moose du Manitoba (2-2) au Centre Bell.