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RÉSULTATS

On ne plaisante plus chez le Rocket

Jean-François Houle Jean-François Houle - Vincent Ethier
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Mise à jour

LAVAL – Sept victoires en 23 matchs, 94 buts concédés, six matchs avec six buts alloués ou plus. On pouvait comprendre l'entraîneur Jean-François Houle d'afficher moins de patience lors du retour à l'entraînement de son équipe au retour d'un voyage de cinq parties.

 

Sans assister à la majorité des pratiques du Rocket de Laval, c'était facile de comprendre que Houle n'entendait pas à rire, mercredi matin, à la Place Bell.

 

Chaque exercice avait été préparé pour travailler les confrontations pour la rondelle et l'intensité devait être au rendez-vous.

 

Et si le message n'était pas encore clair, il est devenu limpide quand Houle a lancé un retentissant « Take the f…ing hit » au défenseur Nicolas Beaudin.

 

« Notre travail est de les faire progresser jusqu'à la LNH. Si on ne corrige pas leurs lacunes, ils ne vont pas s'améliorer. Comme je l'ai dit à (William) Trudeau, je vais être dur avec lui parce que tu ne peux pas te faire battre à un contre un à ce niveau. Je vais faire la même chose avec Beaudin et je l'ai été pendant cette pratique. Ça fait partie de mon travail », a justifié Houle.

 

La touche finale a été le fameux exercice des lignes pour insister que l'effort doit grimper de quelques crans à partir de maintenant.

 

« C'est important de ne pas accepter de perdre », a tranché Houle pour expliquer l'ambiance de cette séance.

 

« Il faut qu'on joue avec plus d'ardeur en défense et c'est pour ça qu'on a levé le ton, aujourd'hui. Pour que les gars sachent qu'on ne plaisante plus (We mean business) », a-t-il ajouté.

 

L'approche était loin de déplaire au capitaine Alex Belzile après les défaites de 7-5 et 6-3 ce week-end.

 

« Avec nos performances dernièrement, ce n'était pas hors-contexte d'avoir un entraînement comme celui-ci. Parfois, ça remet les pendules à l'heure. Quand tu ne gagnes pas des matchs soir après soir, il y a des conséquences et c'est correct », a réagi Belzile qui a renoué avec l'action, samedi, à Abbotsford.

 

« Le message, c'est qu'on doit pratiquer comme on veut jouer. C'est une ligue trop difficile pour se contenter d'un effort partiel ou d'un effort un soir sur deux. La constance est notre problème depuis le début de la saison et ça se règle d'abord dans les pratiques. Moi, j'embarque là-dedans, je suis tout à fait d'accord », a-t-il enchaîné.

 

L'attaquant Peter Abbandonato a également donné son aval.

 

« On veut tous gagner, on est ici pour ça. Donc c'est sûr qu'avec seulement sept victoires, JF et les autres entraîneurs veulent qu'on joue de manière plus intense », a noté celui qui a enfilé sept buts et huit aides et 17 rencontres.

 

Aux joueurs d'assumer leurs responsabilités

 

Quand une équipe peine à s'extirper des mêmes mauvaises tendances après une vingtaine de matchs, c'est rare que l'entraîneur ne soit pas visé par des critiques.

 

Cela dit, le Rocket en arrache surtout en raison de son rendement défensif. La brigade défensive a un visage bien différent cette saison et plusieurs défenseurs ne sont pas reconnus pour leurs atouts dans leur territoire. De plus, le club-école du CH mise sur peu d'attaquants imposants pour alléger la pression en zone défensive et la quitter.

 

En décortiquant ce qui se passe, Belzile en arrive à cette conclusion.

 

« Au niveau professionnel, chaque athlète doit assumer une partie du blâme. Personne ne te prendra par la main pour t'expliquer que tu dois être prêt et que tu dois faire ceci ou cela. Tu dois démontrer plus d'autonomie et bien te préparer pour les matchs. Les entraîneurs ont un certain contrôle sur ce qu'ils peuvent faire, mais ça revient à chacun de bien se préparer », a sommé Belzile.

 

« Alex a raison. On doit tous se regarder (dans le miroir) et travailler ensemble. On essaie de rendre tout le monde imputable et les entraîneurs aussi. C'est important que tout le monde mette l'épaule à la roue, on est une équipe qui doit travailler extrêmement fort pour gagner des matchs. Si deux ou trois joueurs vont de l'autre côté, on ne gagnera pas souvent », a plaidé le pilote.

 

Le capitaine assure que les joueurs peuvent en faire plus.

 

« Oui, à 100% et ça commence par les entraînements. À ce niveau, tu dois être un homme et enfiler tes bottes de travail tous les jours », a cerné Belzile qui ne veut pas blâmer la composition de la formation.

 

Une autre piste explicative s'avère le changement de système alors que le Rocket doit désormais déployer les mêmes concepts de jeu que le CH.  

 

« Je ne sais pas si l'adaptation est plus difficile. Le système est un peu différent de ce que j'ai connu avec mes autres équipes, mais c'est à nous de trouver des moyens de bien l'appliquer. Encore là, personne ne viendra te dire que tu dois réviser la préparation. À mon avis, la préparation représente près de la moitié de ta partie », a déclaré Belzile.

 

Nul doute, le capitaine était en verve et fort pertinent. Il a ajouté cette hypothèse au dossier.  

 

« Peut-être qu'on (les vétérans) a tenu pour acquis, un peu, avec le groupe de cette année, que tout le monde serait très concentré. On va revenir à la base pour être bien prêts pour les matchs. »

 

Belzile a fini sur une note plus optimiste.

 

« Ce n'est jamais plaisant de perdre, mais ce n'est pas catastrophique car on est au début décembre et d'autres équipes de notre division éprouvent des difficultés. »