LAVAL – Maintenant que le Rocket de Laval a vaincu son premier adversaire éliminatoire, il doit trouver la manière de progresser puisque le chemin ne sera que plus périlleux à partir de ce week-end. 

La satisfaction d’avoir battu le Crunch de Syracuse ne voile pas certains éléments à corriger en vue de la prochaine ronde qui débutera, dimanche soir, à la Place Bell de Laval contre les Americans de Rochester. Bien que ce n’est jamais facile de cartonner à ce chapitre en séries, le Rocket a été limité à cinq buts (sur son total de 13) à forces égales lors des cinq duels contre Syracuse. 

« Ça, c’est sûr, il faut générer plus d’offensive. Pour nous, ce sera d’envoyer plus de rondelles au filet et d’attaquer le but. On ne se comptera pas de menteries, c’est là que les buts se marquent. Il faut trouver un moyen d’aller dans les zones payantes donc on doit justement payer le prix », a cerné l’entraîneur-chef Jean-François Houle. 

« On a eu un peu plus de misère à envoyer des rondelles vers le filet dans les deux derniers matchs. Il faut s’en souvenir », a noté Brandon Gignac qui a été l’auteur de l’un des buts à égalité numérique. 

Rafaël Harvey-Pinard tentera d’y parvenir durant la troisième ronde. En attendant, il juge que son équipe a grandi en franchissant cette étape. 

« C’est certain qu’on a beaucoup appris. Au niveau de l’expérience, quand tu gagnes une ronde aussi serrée et physique, tu évolues. On a appris à mieux jouer défensivement et mieux gérer le match. On va pouvoir appliquer le tout dans la prochaine série », a visé l’attaquant gaucher. 

Privé des séries par la pandémie lors de ses deux dernières saisons (avec les Saguenéens de Chicoutimi et le Rocket), Harvey-Pinard jubile de revivre ce moment de l’année et pour une première fois dans la Ligue américaine de hockey. 

« Le feeling est incroyable. Ma dernière présence en séries remonte à la coupe Memorial. Évidemment, c’était une belle expérience, mais c’est une autre étape au niveau professionnel. C’est trippant surtout avec le groupe qu’on a, c’est plaisant de jouer. En plus, quand tu vas gagner un match ultime en prolongation, c’est toujours le fun, ça donne des frissons », a commenté le choix de septième ronde du Canadien en 2019. 

Ça reviendra donc au Rocket de prouver qu’il peut pousser son jeu à un autre niveau. Ce qui ne fait aucun doute aux yeux de Houle, c’est que la gestion des émotions représente l’élément crucial. 

D’ailleurs, en ayant vécu le Crunch et plusieurs joueurs québécois, le Rocket pourrait se sentir propulsé par cette réussite. Mais, d’un autre côté, il doit se méfier du piège du contrecoup émotif de cette confrontation. 

« On l’a vu dans la LNH aussi. De la première à la deuxième ronde, on remarque comment certaines équipes réagissent. Ce sera à nous, les instructeurs, d’en parler aux joueurs pour s’assurer qu’on soit prêts pour le prochain match, dès le début », a répondu Houle. 

Invité à expliquer s’il se sert d’exemples concrets de la LNH avec ses protégés, Houle a confirmé que c’était pertinent de le faire. 

« Absolument, on en parle et nos joueurs sont à l’affût de ce qui se passe dans la LNH. C’est important de faire des parallèles avec eux parce que ça se produit. Si ça peut nous aider à rester concentrés sur les détails, c’est important », a convenu Houle qui a peut-être évoqué les départs décevants des Rangers, des Oilers et des Blues en deuxième ronde. 

Les détails sont déterminants en séries et le défenseur Louie Belpedio a insisté sur ce volet pour devenir un meilleur club match après match. 

« Je crois que ça passe par minimiser les erreurs. On n’a rien fait de si joli dans cette ronde (contre Syracuse). On a marqué des buts autour du filet et on tentait surtout de limiter les buts adverses. Notre gardien a été très solide et j’entrevois que ce sera un portrait similaire et peut-être encore moins joli. Il faut jouer de manière simple et intelligente. On mise sur plusieurs joueurs talentueux et ils vont s’occuper du reste », a mentionné le droitier. 

Ce gardien, c’est bien sûr Cayden Primeau qui a été à la hauteur depuis son entrée dans la série. Dans l’organisation, personne ne veut lui ajouter davantage de pression sur les épaules, mais son travail a été remarqué. 

« J’ai été très impressionné par son jeu, il joue avec beaucoup d’aplomb et il est confiant présentement. Nos joueurs jouent assez bien devant lui aussi. Le crédit revient à Cayden de réussir de gros matchs », a jugé Houle. 

Et, qu’en est-il de l’entraîneur, quel rôle peut-il jouer, avec ses adjoints, pour que son équipe progresse de ronde en ronde ? 

« C’est difficile parce que, à ce moment de l’année, ça ne tente pas trop aux gars de pratiquer. Les entraînements sont courts et ils gèrent leur énergie. Je pense que ça se fait plus via les meneurs dans la chambre qui font monter le ton des parties. Le jeu physique fait une grosse différence aussi en séries pour grimper l’intensité d’un cran », a pointé Houle avec franchise. 

Au moment de disséquer la ronde disputée par les siens, Houle désire qu’ils aient retenu ceci. 

« Que ce n’est jamais facile et les différents moments sont importants durant les parties. On a perdu des matchs un peu par indiscipline et on en a gagné d’autres car on a été disciplinés. C’est important de se rappeler des erreurs commises », a rappelé Houle. 

Les joueurs auront une oreille attentive aux instructions des entraîneurs, mais ils se motivent avant tout avec cette vision.  

« Notre mentalité reste la même, on veut se rendre le plus loin possible. On est un groupe tellement tissé serré. On va se battre ensemble pour aller jusqu’au bout », a cerné Gignac.