Le Rocket a décollé vendredi après-midi, en direction de Charlotte en Caroline du Nord, pour tenter de relever un défi de taille, celui de résister aux assauts de la meilleure formation de la Ligue américaine, les Checkers, qui forment également l’une des équipes les plus productives sur le plan offensif.

 

La routine de voyage a été modifiée pour le mieux. Au lieu de rouler en autobus pendant plusieurs heures, l’équipe a droit à un traitement royal à bord d’un vol nolisé, d’une durée de deux heures. Si cette amélioration au plan de voyage est appréciée par les joueurs, elle l’est particulièrement pour le jeune Phélix Martineau. Deux jours plus tôt, le téléphone du Lavallois de 21 ans a sonné, alors qu’il se retrouvait à Fort Wayne, avec les Komets, qui évoluent dans la Ligue de la Côte-Est. Au bout du fil, on lui apprenait qu’il était rappelé par le Rocket. Le rappel de Michael Chaput avec le Canadien a créé cet effet domino et permis à Martineau de retrouver un groupe de joueurs qu’il a bien connu quelques semaines auparavant, lors du camp d’entraînement. Avant de rejoindre ses amis, le nouveau numéro 15 du Rocket doit d’abord s’envoler vers Laval, en passant par Charlotte, avant d’y revenir quelques heures plus tard!

 

Cette escale ne dérange pas trop le jeune homme, qui a l’occasion de sauter sur la patinoire avec ses coéquipiers vendredi matin, à la Place Bell et de rattraper le temps perdu sur le plan humain, en voyageant avec le groupe vers Charlotte. C’est d’ailleurs avec les yeux brillants qu’il parle de sa première expérience de voyage avec le Rocket. Il ne faut pas oublier que Martineau a porté les couleurs des Screaming Eagles du Cap-Breton et qu’il s’y connaît particulièrement en longs voyages!

 

Le premier match

 

Samedi matin, les joueurs mettent les pieds au Bojangles’ Coliseum en matinée, afin de se prêter à une séance d’activation. Aucun entraînement sur glace n’est prévu au cours de ce week-end où l’on disputera deux matchs en l’espace de 19 heures, l’objectif étant de maximiser le niveau d’énergie. C’est à la suite de cette séance au cours de laquelle les joueurs font des sprints, jouent au ballon ou encore font un peu de vélo stationnaire que le jeune Martineau apprend qu’il portera officiellement l’uniforme du Rocket pour la première fois, en soirée.

 

L’entraîneur adjoint, Alex Burrows, ne cache pas qu’il apprécie particulièrement ce joueur, qui a connu un bon camp d’entraînement et qui s’était également distingué lors du tournoi des recrues.

 

Martineau ne rate pas sa première opportunité de laisser une bonne impression. Il s’implique physiquement, démontre de belles qualités au niveau de son coup de patin et forme une belle complicité avec ses compagnons de trio 100 % Québécois, Daniel Audette et Antoine Waked. Martineau est d’ailleurs posté devant le filet lorsque Michal Moravcik marque son premier but dans la Ligue américaine. Auteur de 10 points à ses 10 premiers matchs avec les Komets, Martineau démontre un bon niveau de confiance à son baptême avec le club de sa ville natale.

 

Par contre, l’aspect collectif fait défaut pour le Rocket dans cette rencontre. La cohésion, la présence en zone offensive, le jeu défensif, la transition, tout semble faire défaut dans ce match. Mais ce qui est le plus difficile à digérer pour Joël Bouchard, c’est le manque d’effort de ses joueurs. La 2e période est particulièrement difficile, alors que le Rocket ne parvient à décocher que deux tirs au filet. L’équipe termine la soirée avec un total de 17 tirs au but, ce qui représente le plus bas total de la saison. 

 

Le talent des Checkers est beau à voir à plusieurs points de vue, mais les joueurs du Rocket ne se donnent aucune chance en offrant une faible opposition. Le constat est clair après le match, autant pour les joueurs que pour l’entraîneur, c’était un mauvais match et tout le monde a bien hâte de remettre rapidement les pendules à l’heure dès 13 h le lendemain.

 

Le deuxième match

 

Après une bonne nuit de sommeil, les joueurs du Rocket sont de retour au domicile des Checkers avec la ferme intention de démontrer de meilleures habitudes de travail. Une approche qui est non négociable contre l’équipe locale et l’entraîneur s’assure de le rappeler à ses joueurs avant le match. 

 

Ce 2e match en deux jours marque l’entrée en scène du défenseur Ryan Culkin. Le Montréalais de 24 ans est de retour dans le giron du Rocket, à la suite du rappel de Brett Kulak au sein du grand club. Ancien porte-couleur des Remparts de Québec, Culkin apprend après la séance d’échauffement qu’il disputera son premier match avec l’équipe. Ce défenseur gaucher a de belles qualités offensives et il en fait la preuve au cours de la rencontre. Ses relances sont à point et sa prise de décision fait rarement défaut. L’entraîneur qualifie sa performance comme étant excellente. 

 

C’est avec un grand sourire que Culkin partage l’état d’esprit dans lequel il se retrouvait quand son entraîneur lui a confirmé qu’il serait parmi les 20 joueurs en uniforme. Il attendait cette opportunité depuis un bout de temps et il a saisi l’occasion, au sein d’une brigade qui a grand besoin d’efficacité sur le plan de la relance de l’attaque.

 

Au niveau de l’effort, c’est le jour et la nuit pour l’équipe dans ce 2e match. Les joueurs du Rocket attaquent chaque présence avec intensité et rivalisent avec la meilleure équipe du circuit. Michael McCarron inscrit le Rocket au tableau avec un but dont il avait grandement besoin. L’attaquant format géant fonce au filet et complète une belle remise d’Alex Belzile pour mettre fin à une séquence de 12 matchs sans avoir marqué. Les deux seuls autres buts de McCarron avaient été inscrits au cours du même match, soit le 19 octobre contre les Thunderbirds de Springfield. 

 

La 2e période est particulièrement intéressante, alors que les Lavallois décochent 11 tirs au but, contre seulement deux pour les Checkers. La 3e période est disputée à vive allure et les locaux profitent d’une rare occasion dans cet engagement pour prendre les devants pour de bon. Marque finale, 3 à 1, le dernier but étant inscrit dans un filet désert.

 

Cette fois, l’entraîneur n’a rien à reprocher à ses joueurs sur le plan de l’intensité déployée, mais le constat global est brutal : le Rocket encaisse un 5e revers de suite, un 6e en sept rencontres. Après 21 matchs, le Rocket ne compte que sept victoires, ce qui représente le pire taux de victoires dans la Ligue américaine (,381). 

 

Joël Bouchard rappelle qu’il mise sur une jeune formation, qui a besoin de « milage » dans la Ligue américaine. Le calendrier des dernières semaines n’a pas permis à l’entraîneur de tenir autant de séances d’entraînement axées sur l’enseignement avec son groupe. Les choses changeront assurément à ce chapitre au cours des prochaines semaines, puisque le Rocket disputera 16 de ses 21 prochains matchs à domicile.