QUÉBEC - Le ministre responsable de la région de Québec, Sam Hamad, a reconnu mardi qu'il y a un risque de dépassement de coûts dans le projet d'amphithéâtre du maire Régis Labeaume.

M. Labeaume a annoncé lundi qu'il s'adjoignait les services d'un conseiller spécial afin de déterminer quels choix faire pour respecter le budget de 400 millions $.

M. Hamad, qui a répété la semaine dernière que le gouvernement n'investira pas plus de 200 millions $ dans le projet, a salué mardi la nomination de Claude Rousseau à ce poste.

« On travaille tous ensemble pour voir que les budgets vont être respectés, a-t-il dit lors d'un point de presse. C'est-à-dire qu'il y a des indications qu'il y a un dépassement de coûts, maintenant il faut travailler ensemble pour régler ce problème-là. »

M. Hamad a cependant tenté de se faire rassurant, en affirmant qu'il est plus facile de faire des ajustements avant le début de la construction de l'édifice.

« C'est un grand défi, il n'y a pas de doute, a-t-il. L'avantage actuellement que nous avons dans la région de Québec, le projet n'est pas bâti. Quand vous êtes en construction, c'est plus difficile d'amener des modifications. »

Le chiffre de 550 millions $ circule depuis quelques jours, mais n'a pas été confirmé par la Ville de Québec.

L'administration municipale a cependant annoncé la semaine dernière qu'elle étudiait la possibilité d'opter pour un nouveau terrain, après avoir découvert des coûts imprévus de 30 à 40 millions $ pour la décontamination du site retenu initialement.

En marge d'une annonce philanthropique de Quebecor, mardi, M. Hamad a minimisé le fait qu'une agence gouvernementale, Infrastructure Québec, avait déclaré en octobre 2010 que le calcul des coûts de 400 millions $ comportait une marge d'erreur de 75 pour cent.

Selon le ministre, il ne s'agissait que d'une catégorie d'estimation.

À l'Assemblée nationale, juste avant une réunion des députés libéraux, la présidente du Conseil du trésor Michelle Courchesne a affirmé que le processus auquel participera M. Rousseau vise à établir avec précision les coûts, sans dépassements « exagérés ».

« C'est normal, quand on a une étude de besoins, qu'on puisse mettre le prix sur chacun de ces besoins en dollars actuels pour ensuite faire les bons choix et pas avoir de mauvaises surprises, pas se retrouver avec des dépassements de coûts exagérés, a-t-elle dit. (...) Ce n'est pas vrai que c'est un projet qui est incontrôlé et incontrôlable. »

Plus tôt, en marge du même événement, le président et chef de la direction du conglomérat Quebecor, Pierre Karl Péladeau, a pour sa part déclaré qu'il a recontré M. Labeaume mardi matin afin de discuter des coûts du projet.

« On a beaucoup de travail encore à faire, a-t-il dit. Il faut rentrer dans le détail des chiffres qui ont été présentés relativement récemment. Pour l'instant, il serait prématuré de tirer quelque conclusion que ce soit. »

Quebecor a obtenu la gestion de l'édifice pour 25 ans, en contrepartie d'un loyer qui se situera entre 110 et 200 millions $, selon que l'édifice hébergera ou non une équipe de la Ligue nationale de hockey (LNH).

M. Péladeau a affirmé lundi qu'un éventuel déplacement de l'édifice sur un terrain adjacent n'aurait pas d'incidence sur la valeur des droits d'identification que Quebecor a obtenus.

L'homme d'affaires ne s'est pas formalisé du fait que le commissaire de la LNH, Gary Bettman, a visité l'été dernier le domaine du fondateur du conglomérat Power Corporation, Paul Desmarais, dont les journaux sont les principaux concurrents de Quebecor au Québec.

« Je n'ai pas vu M. Bettman à Sagard, a-t-il dit. Je ne suis pas allé à Sagard. »

Par ailleurs, M. Péladeau n'a pas été en mesure de commenter un reportage faisant état du possible rachat de l'équipe des Coyotes de Phoenix, une transaction qui priverait Quebecor d'une option pour l'amphithéâtre de Québec.

« Je n'ai pas suivi l'actualité, j'étais pris ce (mardi) matin », a-t-il dit.

Selon le Phoenix Business Journal, la LNH serait sur le point de conclure une entente pour le rachat de l'équipe par un groupe dirigé par l'ancien chef de la direction des San José Sharks, Greg Jamison, ce qui permettrait à la ville de l'Arizona de conserver le club sur place.