INNSBRUCK, Autriche - L'idée est lancée comme ça, dans une conversation à bâtons rompus, sur les prochains événements sur la scène internationale. Pourquoi pas Scotty Bowman à la tête de l'équipe canadienne qui participera aux Jeux de Turin?

Trop vieux, Scotty?

A 71 ans, et en parfaite forme, il se promène à travers le monde, donne des conférences, participe à des symposiums sur le hockey, partage ses meilleurs et ses pires moments dans le hockey, donne son expertise sur ce que le hockey moderne devrait adopter comme nouvelles règles de jeu.

Trop vieux, Scotty? Il se prépare à un grand rassemblement d'entraîneurs - rencontre prévue au Nouveau-Brunswick, le mois prochain, dans le but d'étudier différents concepts pour relancer le sport, pour mettre un terme aux embouteillages défensifs qui ont causé un tort considérable au hockey au cours des 10 dernières années.

Trop vieux, Scotty?

Non.

Pendant les matchs, il a encore les idées claires. Il n'a rien perdu de son flair dans le feu de l'action, c'est du moins ce qu'affirment tous ceux qui le côtoient dans les gradins depuis son arrivée en Autriche.

Il ne manque qu'une médaille d'or à son impressionnant curriculum vitae. Alors, pourquoi ne pas lui fournir l'occasion justement d'ajouter ce titre à sa longue feuille de route. Qu'on l'entoure de deux adjoints expérimentés, deux adjoints qui connaissent bien tout ce qu'exige la préparation d'une équipe pour un tournoi de deux semaines et sur ce plan, Jacques Martin et Ken Hitchcock ont été d'un précieux secours pour Pat Quinn. Pourquoi ne pourraient-ils pas en faire autant avec Bowman?

Gretzky et le sauvetage des Coyotes


Que Wayne Gretzky décide de faire le grand saut, qu'il accepte de diriger les Coyotes de Phoenix, à priori, c'est étonnant. C'est plutôt dans le rôle de directeur général qu'on imaginait l'ex-joueur de centre. On croyait même qu'il aboutirait éventuellement chez les Rangers de New York, un poste que son bon ami, Glen Sather, était prêt à lui confier sur le champ.

Mais, Gretzky a une dette envers les Coyotes et les propriétaires. Il n'est donc pas étonnant qu'on préparait ce coup depuis quelques mois. Quand il a mis en vente pour la somme de $25 millions sa spacieuse maison de Los Angeles, on savait alors qu'il se passait des choses.

Pour sauver les Coyotes, une organisation avec laquelle il remplissait le rôle de conseiller et pour renouveler son entente, il n'y avait pas d'autres alternatives. Il devait accepter le poste,,, surtout pour sauver la concession qui éprouve de sérieux ennuis. Au cours des derniers jours, il a multiplié les appels à Innsbruck pour s'informer de l'atmosphère chez les joueurs. Il ne doute pas qu'il y aura une saison parce que les athlètes veulent jouer, ils en ont marre de la situation qui prévaut dans le hockey.

Qu'arrivera-t-il maintenant avec Hockey-Canada? Gretzky, au fil des ans, avait donné beaucoup de crédibilité à l'organisme. Il avait donné plusieurs outils à Bob Nicholson pour faire fonctionner l'organisme avec des budgets intéressants. Dans son nouveau rôle, on peut s'imaginer que Gretzky pourra difficilement cumuler les deux fonctions d'entraîneur des Coyotes et de directeur général de l'équipe olympique.


Un changement radical

La théorie que défendent les observateurs qui ont le nez collé sur les activités du hockey international veut que le tournoi s'ébranle à partir de jeudi. Que les meilleures équipes se manifesteront, qu'elles parviendront à franchir les obstacles en route vers le podium.

Mais peut-on changer une équipe d'une façon radicale en l'espace de 36 heures?

Equipe-Canada joue mal. Equipe-Canada multiplie les gaffes, elle offre un spectacle qu'on croyait voir lors de la tournée Primus en décembre. Une tournée de courtoisie.

Depuis le début du tournoi, cette équipe n'offre rien de bien rassurant parce qu'elle ne progresse pas. C'est ça qui est inquiétant et c'est pourquoi on ne peut pas acheter la théorie qu'à partir de demain, le Canada sera époustouflant. Il y a trop de points alarmants : une défense incapable de faire une solide transition, une attaque reposant sur un seul trio, et des entraîneurs qui ont un mal fou à composer avec l'adversité. Rarement modifie-t-on les trios. On ne cherche aucune combinaison pour relancer l'équipe, on en demeure au statu quo. On ne fait preuve d'aucune imagination autant sur la patinoire que derrière le banc.

Il faudra un revirement spectaculaire pour voir le Canada gagner un troisième titre d'affilée.

Il n'y a qu'un seul joueur qui peut provoquer ce revirement et il est entre les poteaux. Martin Brodeur.