Ignoré au repêchage de la LNH, Zakary Lavoie veut se reprendre
BUFFALO – Pendant qu'Owen Beck fait écarquiller les yeux au camp d'entraînement du Canadien, Zakary Lavoie, son coéquipier à Mississauga, tente de prouver qu'il mérite la confiance d'une équipe de la LNH.
Cet été, Lavoie a vécu une grande déception en étant ignoré lors du repêchage. Puisqu'il n'habite qu'à deux petites heures du Centre Bell, il n'était pas question qu'il manque ce rendez-vous malgré le risque qui y était associé.
Le Franco-Ontarien ne s'attendait pas à être choisi dès la deuxième ronde comme Beck et Luca Del Bel Belluz, ses partenaires chez les Steelheads de Mississauga. Il croyait cependant que sa récolte de 23 buts et 21 aides, en 64 parties, avait suffisamment milité en sa faveur.
Il a pu chasser une partie de son amertume en recevant une invitation au camp de développement des Sénateurs.
« Les Sens n'ont pas tardé à m'appeler pour me dire ‘Oh, vous aviez raison Coach, il a de très beaux atouts », a exprimé James Richmond, son entraîneur à Mississauga.
Ça devenait donc tout naturel pour les Sénateurs de lui réserver une place au tournoi des recrues à Buffalo où il a été utilisé dans deux parties.
« Je suis content d'avoir cette chance, car je crois que j'aurais dû être repêché. Évidemment, je joue pour un contrat cette semaine. Je veux démontrer que je mérite ma place avec tout le monde ici, que je ne suis pas l'intrus », a cerné l'attaquant droitier de cinq pieds dix pouces et 178 livres.
Toutefois, Lavoie n'a pas été en mesure de convaincre les Sens de l'inviter à leur camp d'entraînement. Avec 59 joueurs sélectionnés, les ouvertures étaient moins nombreuses qu'à Montréal où le Canadien a convoqué 74 athlètes.
Ce verdict devrait inciter Lavoie à entamer, jeudi soir, sa deuxième saison dans la Ligue junior de l'Ontario avec le couteau entre les dents. La saison dernière, il était tombé dans un piège.
« Il m'a admis qu'il était arrivé avec un surplus de confiance comme ça se passe avec quelques jeunes. En tant que choix de première ronde pour l'OHL, il croyait que ce serait un peu plus facile de s'imposer. Je lui ai dit que c'était correct, mais qu'il devait se reprendre et il a eu une très forte deuxième moitié de saison avec Owen », a témoigné Richmond.
« Ce n'est pas que je pensais que le niveau n'était pas fort ou que je me voyais comme une grande vedette. C'est plus un apprentissage comme recrue. Ça s'est replacé éventuellement et j'ai fini la saison en force », a confié le patineur d'Orléans en sachant que ça lui a peut-être coûté la récompense d'être repêché.
Richmond utilise un exemple pour prouver que Lavoie est dédié à ajouter des cordes à son arc.
« Il n'aimait pas vraiment le volet physique en début d'année. Mais, en séries, c'est lui qui a eu le plus de contacts. Il n'avait pas peur, mais il n'acceptait pas tant cette réalité, vu qu'il avait été habitué de dominer ses adversaires », a détaillé Richmond.
« Il veut apprendre, ce ne sont pas tous les joueurs qui affichent cette ouverture. Certains veulent agir à leur manière tandis qu'avec Zak, on faisait du vidéo chaque semaine sur le positif et le négatif. Je crois beaucoup en Zak, il sera un joueur de la LNH », a statué l'entraîneur.
Il reste à voir si les dirigeants des Sénateurs lui accorderont, selon son évolution, une deuxième audition à moins qu'il n'attire le regard d'une autre organisation. En l'écoutant raconter son histoire familiale, on comprend que sa motivation ne disparaîtra pas de sitôt.
« Mon grand-père, qui est décédé en 2012, venait de Montréal et il y a une brique à son nom à proximité du Centre Bell », a confié Lavoie qui souhaite faire son nom dans les amphithéâtres de la LNH d'une autre manière.