Guy Boucher mérite la confiance de son employeur
Sénateurs d'Ottawa lundi, 19 nov. 2018. 12:22 mercredi, 11 déc. 2024. 06:02Si on analyse le travail accompli d’avril dernier à aujourd’hui, surtout dans le contexte actuel dans cette phase de reconstruction, il n’y a aucun doute dans mon esprit que l’entraîneur-chef des Sénateurs d’Ottawa, Guy Boucher, mérite la confiance de son employeur. Une confiance qui doit inévitablement passer par du concret dans le renouvellement de son entente actuelle.
Boucher est assurément bien concentré sur la tâche et le mandat qui lui ont été donnés durant l’entre-saison, et ce, au-delà des résultats et de la fiche de la formation ottavienne. Ce dernier inspire par son « leadership » du moment et il carbure comme pas un dans la relance de cette franchise. Tout ça, sans forcément se soucier de l’avenir qu’on lui réserve.
Sean Burke, ancien gardien de but de la Ligue nationale de hockey, mentionnait sur son compte Twitter il y a quelques semaines qu’à l’ère de la nouvelle LNH les joueurs veulent diriger, les entraîneurs veulent gérer, les directeurs généraux aimeraient être propriétaires et les propriétaires voudraient jouer.
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Loin d’être parfait, Boucher, qui en est à sa troisième saison derrière le banc des Sénateurs, a su « s’adapter », et ce, même s’il a été en désaccord à l’occasion avec son directeur général, Pierre Dorion, sur certains points de vue en lien avec la façon de faire les choses lors de la précédente saison.
Il s’est adapté afin de changer autant au niveau de la communication dans certains départements que dans la modification de son cahier de jeu vis-à-vis une ligue qui n’a jamais été aussi rapide que dans le moment présent.
Boucher n’a eu d’autre choix que d’accepter et composer avec les décisions des hautes instances, qui de toute façon sont hors de son contrôle. Par exemple, la rétrogradation d’Alex Formenton au niveau junior (London) ou le fait d’avoir soumis au ballottage le vétéran Zack Smith un peu plutôt dans la saison ; deux situations hors de son contrôle.
Force est de constater que l’entraîneur de carrière a su porter une oreille attentive à son supérieur immédiat dans les ajustements à apporter, surtout en lien avec les nouvelles orientations organisationnelles.
S’il y a un an jour pour jour, les Sénateurs débutaient leur descente aux enfers qui les avait directement projetés dans le mur, les choses ont changé depuis.
Dans le contexte actuel des changements, lentement, mais sûrement on voit un signal constructif et positif dans l’environnement des Sénateurs d’Ottawa.
Alors qu’on vient de franchir le premier quart de la saison, il faut reconnaître que l’adhérence de Guy Boucher sur le plan de l’équipe, son intensité, sa spontanéité et le fait qu’il a confiance en ses capacités d’entraîneur sont tous des atouts qui font de lui un meilleur instructeur.
Le moment est devenu de plus en plus pertinent pour Dorion de réfléchir sérieusement à renouveler sa confiance envers celui qui a su apporter les ajustements nécessaires, et ce, malgré l’échantillonnage de quelques mois seulement.
On a remarqué au cours des dernières semaines plusieurs petits gestes et détails qui peuvent paraître bien banals aux yeux de plusieurs, mais qui ont été très révélateurs.
D’abord, l’insertion de certains jeunes (Colin White, Brady Tkatchuk, Drake Batherson, Max Lajoie, Thomsa Chabot, etc.) et cette capacité de leur donner confiance en les positionnant dans des conditions favorables face à de grands défis. Prenons l’exemple de Chabot, qui ne demande qu’à grandir face à l’adversité du moment en se mesurant aux meilleurs éléments adverses soir après soir. On peut dire que son début de saison est impressionnant.
Ensuite, il y a le rendement à domicile, devant les clients payeurs. Les Sénateurs ont jusqu’ici conservé une fiche des plus respectables de 7-3-2, ce qui est tout à leur honneur, surtout par rapport à la précédente saison (16-19-6).
Puis, on peut parler de la production offensive mieux répartie, en situation de 5 contre 5, mais surtout en avantage numérique. Une attaque à cinq grandement supérieure aux dernières années, avec un taux de réussite de 25,4%, et ce, malgré les départs d'Erik Karlsson et de Mike Hoffman.
Voilà tous des indicateurs observables, mesurables et positifs qui sur le court et le moyen terme, sont directement en lien avec les objectifs internes et clairement définis dans l’entre-saison.
Même s’il reste beaucoup d’eau à couler sous les ponts et que le tout n’est pas parfait, Guy Boucher mérite tout de même une certaine reconnaissance. Je crois sincèrement que ça doit se traduire par une prolongation de contrat pour la prochaine ou les deux prochaines saisons.
Pour le long terme, seul le temps pourra dicter la suite des choses, lorsque la formation ottavienne se rapprochera davantage d’un niveau de maturité nécessaire pour aspirer à devenir une équipe plus compétitive et aspirante aux grands honneurs du circuit Bettman.
Boucher est un entraîneur de profession et de détails. Dans la réalité d’aujourd’hui, dans le développement et le cheminement des jeunes espoirs des Sénateurs, il serait difficile de ne pas reconnaître la contribution de celui-ci et de son personnel hockey à l’heure actuelle.
À mes yeux, un signal s’impose par lui-même pour le travail accompli à ce jour et dans les jours à venir.
Ligue canadienne de hockey : Un réel débat se pointe à l’horizon !
Dans un débat maintenant de plus en plus public, il est clair que la pensée individualiste risque de prendre de plus en plus de place à l’aube du renouvellement de l’entente entre la Ligue canadienne de hockey et celui de la Ligue nationale de hockey ; une entente qui viendra à terme à la fin de la présente saison.
À chacun ses intérêts dans cette business, mais ce sont ces intérêts qui dicteront la suite des choses et qui pourraient forcer inévitablement le hockey junior canadien à se renouveler pour le bien de ses plus grands amateurs.
Il s’agit là d’une modification qui, si elle ne se matérialise pas sur le court terme, devrait éventuellement voir le jour sur le moyen terme aux yeux d’une forte majorité de directeurs généraux de la LNH.
Un débat et des échanges qui en feront grincer des dents plusieurs au cours des prochains mois, avec argumentaire à l’appui, mais sans nécessairement d’éléments mesurables, là où les parties impliquées devront faire preuve de grande maturité et de sagesse. Chaque situation représente à mes yeux du cas par cas.
Des orientations futures qui devront être clairement définies par certains paramètres et certaines balises advenant un changement de réglementation pour le bien des partis impliqués.
Par exemple, il aurait fallu évaluer si pour le Canadien de Montréal la présence de Nick Suzuki avec le Rocket de Laval aurait été préférable dans le développement et le cheminement de celui-ci, au lieu de son équipe junior (Owen Sound-OHL).
Il en va de même pour Alex Formenton (London-OHL) chez les Sénateurs d’Ottawa, et plusieurs autres, dont Thomas Chabot il y a deux ans avec les Sea Dogs de Saint-Jean (LHJMQ).
Selon moi, le positif du contexte actuel poussera obligatoirement le hockey junior canadien à innover et à se redéfinir comme ligue vis-à-vis l’offre actuelle.
Est-ce que cela va passer par une union plus serrée au sein des trois différentes ligues canadiennes junior, question d’offrir un produit moins dilué aux yeux de plusieurs observateurs, et surtout de se donner un plus grand pouvoir dans les ententes commerciales ?
Ou bien est-ce que ça passera par la réduction du nombre de franchises au sein de chacune des ligues respectives, question d’exercer une plus grande parité et un meilleur niveau de compétition ?
Une des grandes réalités du hockey junior canadien actuel, outre certains cas d’exception, se traduit par « donne-moi deux bons joueurs européens et je te dirai qui tu es ». Un discours qui prend de plus en plus de place dans les coulisses des différents amphithéâtres du hockey junior.
Bref, il s’agit d’un dossier épineux, mais qui sera tout de même très intéressant à surveiller dans la prochaine ronde de négociations, là où certaines opinions risquent fortement d’être biaisées en raison des allégeances de certains acteurs importants.