De la haute démolition à Ottawa
Sénateurs d'Ottawa vendredi, 1 mars 2019. 14:51 mercredi, 11 déc. 2024. 09:35
Guy Boucher congédié par les Sénateurs 5:50
On assiste à un exercice de démolition à Ottawa. De la démolition en HD, de la haute démolition.
L'organisation des Sénateurs d'Ottawa est difficile à comprendre. Je me questionne à savoir pour quelle raison ce congédiement de Guy Boucher arrive à ce stade de la saison. Je me permets d'émettre deux hypothèses. La première que Pierre Dorion ait offert une prolongation de contrat à son entraîneur, mais que celui-ci a refusée provoquant son renvoi. Ou la deuxième hypothèse et la plus simple, Dorion congédie Boucher parce qu'il n'est pas satisfait du rendement de l'équipe. Je ne sais pas si ces hypothèses sont plausibles, mais tout est possible à Ottawa où tout est croche.
Je suis déçu pour Guy parce qu'on l'a privé de tellement d'éléments. Même Dorion a avoué qu'il n'avait pas bien épaulé son entraîneur en lui soustrayait plusieurs joueurs au fil des mois. Le directeur général a même déclaré lors de sa dernière conférence de presse que Boucher était son homme. Une semaine plus tard, il lui indique la porte.
Les choses vont mal dans cette équipe et tout part d'en haut avec le propriétaire Eugene Melnyk, qui tire les ficelles. J'ai l'impression qu'on met tout en place pour vendre les Sénateurs en faisant un grand ménage pour un futur propriétaire, qui sera plus libre de ses actions. Avec les récents échanges, on peut dire que la vente de feu est terminée et que Guy Boucher a fait partie du lot.
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Guy Boucher marchait sur de la roche volcanique en dirigeant son club à sa dernière année de contrat. Dans les circonstances, on attend juste qu'on se brûle pour le renvoyer. Sa situation n'était pas idéale, mais Guy veut diriger dans la LNH et en peu de temps, il a su guider cette équipe en finale d'association. Il ne faut pas oublier que les Sénateurs n'étaient qu'à un but d'atteindre la finale de la coupe Stanley. Il a connu à la fois les joies de gagner et les frustrations de voir tout s'écrouler.
Je pense qu'on peut difficilement évaluer le travail de l'entraîneur qui a été privé de plusieurs armes au fil des mois, à commencer par l'échange d'Erik Karlsson aux Sharks de San Jose l'an dernier. Ont suivi récemment les départs de Matt Duchene, Mark Stone et Ryan Dzingel. Comment voulez-vous obtenir des résultats avec la perte d'éléments clés? Difficile d'imaginer qu'on le congédie en raison des résultats. Je ne connais pas beaucoup d'entraîneurs qui auraient connu du succès avec un alignement digne de la Ligue américaine de hockey.
J'ai eu l'opportunité de discuter avec Guy jeudi avant la partie contre les Oilers d'Edmonton. Il s'inquiétait pour l'an prochain parce qu'il n'avait pas eu de nouvelle de son patron. Avec les changements récents, on aurait aussi pu s'attendre à voir Melnyk rencontrer les nouveaux joueurs et leur présenter le plan de reconstruction, histoire de motiver les troupes, mais rien de ça n'a été fait.
Guy est bon entraîneur et comme nous, il apprend de ses expériences. S'il a des choses à corriger, il va le faire pour mieux faire lors de son prochain défi.
Je ne pense pas que Dorion doit s'inquiéter à court terme. Il est main dans la main avec Eugene Melnyk et il fait tout ce que le propriétaire lui demande. Si Melnyk avait voulu le congédier, il l'aurait fait bien avant que Dorion procède à toutes les transactions. J'ai l'impression qu'on a simplement fait le ménage pour que le prochain propriétaire se retrouve avec une page blanche devant lui. C'est à ça que ça ressemble. Au niveau des contrats importants, il ne reste que Bobby Ryan et Zack Smith. Là, la direction devra trouver le moyen d'atteindre le plancher salarial obligatoire, pas le plafond.
Melnyk fait monter les enchères pour son équipe et en marge du prochain repêchage, les Sénateurs misent sur une banque importante de choix. Ça vaut beaucoup quand le jour de l'encan amateur se pointe. Je ne serais pas surpris que le club soit vendu avant le prochain repêchage.
*Propos recueillis par Robert Latendresse
