Même si la formation ottavienne a fait le choix au cours des dernières années d’adopter cette position d’une reconstruction complète tant au niveau du personnel de joueurs que du personnel d’entraîneurs, question de rebâtir sur des bases plus solides, plusieurs défis se pointent à l’horizon cette année.

 

La nouvelle mouture de la saison 2021-2022, qui compte sur son lot de jeunes athlètes très talentueux, devra tout de même atteindre certains objectifs au cours des prochaines semaines et des prochains mois. Un test d’adversité jamais facile dans le meilleur circuit de hockey au monde.

 

De passer de la phase de reconstruction à celle de transition et d’obligation de résultat, ne se fera pas en un seul claquement de doigts, et ce, malgré une fondation intéressante en raison des derniers choix au repêchage et de quelques transactions fructueuses.

 

Un fait demeure, ce début de passage obligatoire soit celui de progresser autant sur une base individuelle que collective, en ayant comme objectif l’orientation de compétitionner pour une place en séries éliminatoires, s’annonce comme un important défi pour les jeunes Sénateurs.

 

Si on tient compte de la moyenne d’âge du noyau de cette formation, on comprend vite que les hommes de D.J. Smith devront apprendre à composer avec les attentes et surtout apprendre à les gérer. L’absence de chaleur et de pression au cours des dernières années en raison de la phase de reconstruction a probablement facilité certaines étapes. Or, dans cette phase transitoire, les attentes autant de l’extérieur que de l’intérieur seront plus qu’omniprésentes.

 

Malheureusement, contrairement aux aspirations du directeur général Pierre Dorion, les attentes placées envers les Sens pour la saison 2021-2022 devront être modérées. On voudra certes que cette équipe devienne plus compétitive, progresse en tant que groupe, se fasse respecter de l’adversaire et démontre des signes encourageants en vue de devenir éventuellement une formation élite de la LNH. Tout cela passe par des objectifs réalistes.

 

Sans grande surprise à mon avis, l’édition actuelle sera sous le signe de la continuité. On voudra maintenir le cap sur les orientations et le plan d’affaires des dernières années qui repose inévitablement sur le développement des plus jeunes joueurs de la formation qui représentent ce nouveau visage et cette lumière au bout du tunnel; une lumière tant attendue par les amateurs de la région d’Ottawa.

Marier l'eau et le feu en faisant preuve de lucidité

Josh NorrisIl faut se rappeler que les Sénateurs sont confrontés à œuvrer au sein de l’une des divisions les plus féroces du circuit Bettman, avec la présence, entre autres, des titulaires des deux dernières coupes Stanley, soit le Lightning de Tampa Bay. Une équipe qui sera probablement encore une fois au plus fort de la lutte pour l’obtention du gros trophée.

J’ai bien hâte de voir ce que l’avenir va réserver cette saison aux plus beaux espoirs de la formation ottavienne, comme les Brady Tkachuk (22 ans) – lors de son retour éventuel – Josh Norris (22 ans), Tim Stutzle (19 ans), Shane Pinto (20 ans), Drake Batherson (23 ans) et Alex Formenton (22 ans), entre autres.

 

Une bande de jeunes loups en attaque qui devront tous apprivoiser la constance et la gestion du match 101, en faisant preuve de maturité et de souci du détail dans les moments jugés critiques – lorsque le « jeu » deviendra un « enjeu ».

Thomas ChabotÀ l’autre bout de la patinoire, à la hauteur de la ligne bleue, alors que certains chaînons manquants se pointent à l’horizon sur le court terme, comme Erik Brannstrom (22 ans), et Victor Mete (23 ans), d’autres comme Jake Sanderson (19 ans), Jacob Bernard-Docker (21 ans) et Lassi Thompson (21 ans) représentent davantage le moyen et le long terme chez la formation ottavienne.

 

Voilà une réalité qui dans le moment présent pourrait représenter le talon d’Achille de la troupe de D.J. Smith, lui qui a jugé bon, à ce jour, de séparer Thomas Chabot de son partenaire des dernières années Nikita Zaitsev, question de répartir les forces.

 

Cela représentera certainement une belle occasion pour certains jeunes dont Brannstrom et Mete, qui auront le temps de jeu nécessaire pour démontrer à leur employeur qu’ils ont la capacité de faire partie de la solution et non du problème.

 

Deux défenseurs qui ne sont pas des plus imposants physiquement, mais qui possèdent de belles qualités de patinage, de transition et qui peuvent appuyer l’attaque le moment venu. En contrepartie, le jeu sans la rondelle n’étant pas une de leur dominante respective, tous les deux devront s’assurer de rester disciplinés surtout dans leur propre territoire défensif, en gagnant les batailles de positionnement contre des adversaires plus gros et plus coriaces.

 

Personnellement, je crois que la défensive représente le plus gros questionnement pour la prochaine saison. Il faudrait à tout prix éviter de surtaxer certains éléments, dont le vétéran Chabot, ce qui a pour effet de lui enlever des plumes à l’attaque, mais aussi de le rendre très vulnérable dans sa zone.

 

Matt Murray doit répondre aux attentes de l’interne !

 

Matt MurrayLes Sénateurs édition 2021-2022 ne seront pas différents de certaines autres formations du circuit, c’est-à-dire qu’une partie de la réponse passera aussi par la position de gardien de but, là où un Matt Murray devra répondre aux attentes organisationnelles du haut de ses six pieds, quatre pouces, surtout étant donné son expérience dans le circuit.

 

Murray, qui en sera à sa deuxième saison avec la formation ottavienne, a des choses à prouver. Les amateurs attendent toujours de revoir les allures du gardien qui a remporté deux coupes Stanley à Pittsburgh.

 

Le gardien de 27 ans sera d’autant plus un élément clé au sein de cette équipe en raison de ce manque de profondeur à la hauteur de la ligne bleue. Il devra être là pour réparer les erreurs lors de certains matchs. Cela devra faire partie de son mandat et on s’y attendra encore plus de ce dernier qui est lié contractuellement à Ottawa jusqu’en 2023-2024.

 

En conclusion, malgré le différent contractuel entourant le dossier de Brady Tkachuk qui tôt ou tard finira par se régler, les Sens devront prendre du galon cette saison, et ce, même s’ils représentent une des plus jeunes formations du circuit Bettman et même s’ils devront apprendre les rudiments du métier à la dure certains soirs. C’est un passage obligatoire s’ils veulent devenir éventuellement une formation de premier niveau de la LNH.

 

Une jeune formation, avec ses qualités et ses défauts, qui devra faire preuve de grande maturité dans ce processus afin de devenir meilleure comme équipe pour les années futures. Smith et ses hommes devront s’associer aux difficultés et aux exigences de ce passage difficile.

 

Cette saison, qui risque d’être parfois parsemée d’embûches et de tests d’adversité, sera révélatrice de la force de caractère de cette formation et nous donnera une bonne idée de la suite des choses pour cette franchise qui a grand besoin de regagner une certaine notoriété.

 

Bonne saison à tous !