Comme on entend souvent dans le milieu, « se voir coller une étiquette est une chose, mais de réussir à s’en défaire c’en est une autre ». Voilà ce qu’on devra retenir de cet autre épisode roman-savon de la dernière semaine dans l’environnement des Sénateurs d’Ottawa, là où le vétéran Matt Duchene l’aura durement appris à ses dépens, lui qui a été ciblé comme étant l’épicentre de cette tourmente des derniers jours.

À chacun son opinion. Que l’on soit en accord ou non avec la publication de cette vidéo, il faut dire qu’elle en aura fait réagir plusieurs au niveau de la planète hockey. Cette vidéo aura également servi à l’ensemble du sport professionnel comme un outil de prévention supplémentaire.

Au cours de la dernière semaine, la tension était à couper au couteau, dans un contexte où personne ne pouvait sortir gagnant, que ce soit au niveau organisationnel, au niveau du personnel d’entraîneurs ou au niveau du personnel de joueurs. Il y a eu des dommages collatéraux bien sentis.

Les Sénateurs ont dû apprendre à gérer leurs propres émotions et non se laisser gérer par celles-ci. Cela aura été fort possiblement le meilleur conseil qu’on aura donné aux joueurs dans cette gestion de crise 101 face à l’opinion publique.

Sans penser pour autant que la poussière est déjà retombée, seul le temps pourra cicatriser les blessures sur le plan professionnel et personnel que certains ont pu ressentir dans cette spirale négative de la dernière semaine.

Malgré la clarification et les excuses publiques de certains joueurs impliqués dans cet épisode de télé-réalité, il faut dire que le refus de commenter publiquement au niveau de la direction des Sénateurs, et surtout à chaud, aura fort probablement été la meilleure décision à court terme.

De l’extérieur, le fait d’être demeuré calme et réceptif face à tout ce qui se passait a été une sage démonstration d’intelligence et de lucidité dans ce moment délicat. Or, on imagine qu’à l’interne il a eu quelques esprits qui se sont échauffés.

Pour certains, le fait d’être coincés entre l’arbre et l’écorce les a menottés et les a placés dans une position très délicate, dans ce moment où plusieurs ont été tout simplement secoués et désarmés.

Or, transportant la réputation de ne pas nécessairement être le meilleur des coéquipiers lors de son passage avec l’Avalanche du Colorado, Duchene, depuis ces moments de forte chaleur, compétitionne avec le sentiment de culpabilité.

Pour une rare fois, il semble reconnaître qu’il a traversé cette ligne qui ne pardonne pas dans le milieu sportif.

Martin Raymond et Matt DucheneUn comportement qui refroidira fort possiblement plusieurs directeurs généraux de la Ligue nationale de hockey dans leur désir de faire de l’œil à celui qui deviendra joueur autonome sans compensation à la fin de la présente saison.

Dans toute cette histoire, c’est l’entraîneur adjoint des Sénateurs, Martin Raymond qui aura le plus souffert. Il a été, en quelque sorte, le souffre-douleur de ce tsunami médiatique. Ce grand partenaire de l’entraineur-chef, Guy Boucher, aura eu besoin de tout ce support externe de la confrérie des entraîneurs pour passer au travers, lui qui a souvent été cité comme étant un « bon père de famille ».

Maturité et sagesse auront servi de leitmotiv pour cet homme de hockey expérimenté qui ne veut que contribuer au cheminement et au développement des athlètes professionnels d’aujourd’hui.

Sharks : Erik Karlsson, trop c’est comme pas assez!

Loin de moi l’idée de vouloir profiter de ces moments de vulnérabilité pour taper sur le clou de l’ancien défenseur de premier niveau des Sénateurs d’Ottawa, Erik Karlsson.

Erik KarlssonLe Suédois présente une maigre récolte de sept passes et un différentiel de moins-10 depuis le début de la saison régulière, en 18 parties, avec une moyenne de temps d’utilisation de 25:40 par match.

Or, la vraie question est : est-ce que « trop c’est comme pas assez » pourrait représenter une des problématiques chez les Sharks de San Jose? Même avant l’arrivée de Karlsson, les Sharks étaient assez bien nantis à la position de défenseurs offensifs et pouvaient compter sur une forte présence d’attaquants offensifs au sein de leur alignement.

Voilà une situation qui, au niveau de la répartition des effectifs, surtout en situation d’avantage numérique, pourrait avoir l’effet d’en déranger quelques-uns.

La question mérite d’être posée : considérant que le rendement de la formation californienne a pris un certain recul par rapport à la précédente saison lors de l’avantage numérique.

Est-ce que cette transaction effectuée par le directeur général Doug Wilson est perçue comme une transaction de trop? Était-ce le réel besoin au niveau de la charte de profondeur, surtout considérant que Karlsson, à ce jour, démontre toujours l’intention de profiter de son autonomie complète à la fin de la présente saison?

Ceci étant dit, le contexte pourrait éventuellement forcer la main de Wilson à se départir des services de Karlsson d’ici la date limite des transactions dépendamment des intentions du clan Karlsson.

On sait d'ores et déjà que le Suédois est à la recherche d’une entente à long terme similaire à Drew Doughty chez les Kings de Los Angeles, soit d’une valeur approximative de 10-11 millions de dollars par saison.

Temple de la renommée : l’histoire de parcours différents!

Au-delà des statistiques personnelles, il y a quelques jours, deux grands compétiteurs québécois qui, à leur façon, auront marqué la petite histoire de la LNH et amplement mérité la reconnaissance du milieu, auront été intronisés au Temple de la renommée de la LNH : Martin St-Louis et Martin Brodeur.

Martin St-Louis et Martin BrodeurHomme de défi et caractère fort, voilà les principaux mots qui me viennent à l’esprit pour décrire le parcours du natif de Laval, St-Louis, lui qui a emprunté un chemin peu commun pour un hockeyeur québécois, soit celui des universités américaines.

L’expression « il y a des petits qui jouent gros, et des gros qui jouent petit » n’aura jamais représentée aussi fidèlement une barrière pour celui qui aura réussi à se démarquer autant par sa combativité que sa ténacité et surtout son désir de vaincre. St-Louis a toujours pris son rêve au sérieux autant dans l’ancienne mentalité de la LNH que celle d’aujourd’hui.

Pour ce qui est de Brodeur, je dois dire que je l’ai d’abord connu à l’époque du Laser de St-Hyacinthe de la Ligue de hockey junior majeur du Québec au début des années 1990, avant d’être épaté par ses exploits dans la LNH, surtout lors des affrontements face aux Sénateurs en séries éliminatoires.

Brodeur aura été impressionnant surtout en réussissant à penser au jeu et pas nécessairement toujours à l’enjeu. Dans les moments critiques, il avait toujours l’air de s’amuser et de prendre un malin plaisir à frustrer ses adversaires. Cela a toujours été un élément qui m’a impressionné chez ce natif de Saint-Léonard.

Il possédait cet art d’éviter de surjouer dans son espace de 25 centimètres et de forcer son talent inutilement. Il avait confiance en ses qualités de gardien de but et cela aura représenté, à mes yeux, une bonne partie de la recette gagnante de ce compétiteur de premier niveau.

En évitant de se fondre en gardien basé seulement et uniquement sur la technique, son esprit de combativité et sa fougue auront représenté sa marque de commerce, lui qui aura fait partie des grands de cette profession.

Félicitations aux deux hommes pour cet honneur amplement mérité!