Ils ont été habités par un sentiment d’urgence lors du retour à la maison pour cette première partie devant leurs propres partisans. Or, malgré un effort louable, les Sénateurs d'Ottawa n’ont pu éviter le même résultat dimanche, et ce, même si la troupe de Dave Cameron a réussi à retraiter au vestiaire avec une avance de 1-0 pour une troisième partie consécutive.

Les Sénateurs ont été déterminés et ils ont joué avec l’énergie du désespoir. Un niveau d’intensité très soutenu et une implication physique assez marquée. 61 mises en échecs, dont deux très solides de la part de leur capitaine Erik Karlsson vis-à-vis Nathan Beaulieu.

Avec pratiquement le double de mises en échec que la Sainte-Flanelle, les hommes de Dave Cameron ont pris avantage dans cet aspect du jeu, dans un contexte où l’arbitrage a été très permissif d’un côté comme de l’autre. Cependant, les Sénateurs n’ont pas su profiter de cette occasion pour signer une première victoire dans cette série âprement disputée.

Une troisième défaite consécutive par la marque d’un seul but, dont une deuxième consécutive en prolongation, vient tous simplement de placer la formation ottavienne sur le respirateur artificiel.

Dans un ultime recours, et ayant comme objectif de brasser les cartes, la présence de Craig Anderson devant le filet et de Chris Neil en attaque aura tout de même réussi à apporter un peu plus d’oxygène, mais pas suffisant pour remporter une première partie dans cette série.

Craig AndersonAnderson a été mis à l’épreuve à 49 occasions durant le match et cela sans comptabiliser les 25 tirs bloqués par sa propre défensive et les 15 tirs qui ont tout simplement raté la cible.

Un fait demeure, le but qui aura fait la différence en prolongation, aura laissé un goût amer dans la tête de plusieurs, et ce, même si le principal intéressé a mentionné dans ses propos d’après-match que le tir de Weise en était un de qualité.

Pour Neil, il aura réussi à produire l’effet escompté sur sa formation et surtout l’effet d’entraînement sur plusieurs de ses coéquipiers. Il a été utilisé pendant 8:23 durant le match et a appliqué neuf mises en échec.

Avec sa présence, la défensive du Canadien, en raison du temps et de l’espace réduit au minimum en situation de sortie de zone, a été pressée de partout et en est sorti amochée. Or, elle aura tout de même réussi à limiter les dégâts côté revirements.

Syndrome de la deuxième période 2.0!

Confrontés à un scénario similaire aux deux premiers affrontements, les hommes de Dave Cameron n’auront tout simplement pas été en mesure de trouver les pistes de solution, question de distancer l’adversaire le moment venu.

Dominés 19-6 au chapitre des tirs au filet lors du deuxième engagements, et 49-34 au total, le temps de possession de la rondelle n’a fait qu’augmenter au fur et à mesure que le match a progressé.

Cela a permis au Canadien de bénéficier des meilleures chances de marquer. Pour une deuxième fois depuis le début de ce duel, les joueurs de profondeur du Canadien auront été la bougie d’allumage de la formation.

Avoir été en mesure de marquer seulement six buts depuis le début de cette série (dont trois en avantage numérique), avec l’incapacité de marquer en situation de cinq contre cinq sur une base régulière, à ce jour, représente la plus grande déception d’une formation qui compte dans ses rangs cinq marqueurs de 20 buts et plus en saison régulière.

Bobby RyanAbsent de la feuille de pointage depuis le tout début de cette série, Bobby Ryan inquiète, lui qui techniquement devrait profiter de son vécu et de son expérience du passé pour contribuer davantage.

Pour Mike Hoffman, malgré un temps d’utilisation passablement réduit et sa présence sur le quatrième trio, le fait de n’avoir obtenu aucun tir lors du dernier match et seulement trois depuis le tout début en interpelle plusieurs sur sa capacité de relever son jeu d’un cran en cette danse du printemps.

En contrepartie, il ne faudrait pas se surprendre, dans un ultime recours, que Hoffman soit muté sur le trio de Mika Zibanejad et Ryan lors du prochain rendez-vous. Un poste actuellement occupé par Milan Michalek, qui montre des signes d’un joueur qui n’est pas nécessairement rétabli à 100 % de sa blessure.

Il y a cependant un point positif pour les Sénateurs depuis le début de cette confrontation quatre de sept. Il s’agit d’avoir limité l’adversaire à seulement un but en 13 tentatives en avantage numérique depuis le début de cette série.

Pourquoi? En raison de l’efficacité dans la protection de la ligne bleue et la certaine dose de courage de certains joueurs à bloquer des tirs en provenance du champ-arrière du Canadien de façon assez constante.

Malgré de bonnes intentions

Acculés au pied du mur et malgré de bonnes intentions, malheureusement la magie des derniers mois ne semble tout simplement plus au rendez-vous pour les Sénateurs, qui dans un passé pas si lointain trouvaient toujours une façon de remporter des parties.

L'adversité des dernières semaines jumleée au fait que Carey Price n’a pas eu à faire la différence depuis le tout début de cette série, représente l'un des signes les plus inquiétants à ce jour pour les Ottaviens.

Forcer la présentation d’un match numéro cinq c’est une chose, mais de penser renverser le Canadien avec quatre victoires consécutives, c’en est une autre. On refuse en quelque sorte de se rendre à l’évidence même, soit celle d’une équipe, malgré son bon vouloir, qui est tout simplement confrontée à un adversaire extrêmement coriace et plus déterminé que jamais...