On dit souvent que le leadership se définit davantage par des actions que par des paroles bien intentionnées. Eh bien, on peut dire que c’est ce qu’a réussi à faire la troupe de Guy Boucher au cours du récent voyage de trois parties sur la côte ouest-américaine.

Au-delà des résultats (2-1-0), les Sénateurs ont bien paru, en général. Ils ont offert une bonne opposition aux Sharks de San Jose, dans la défaite, en jouant de façon plus mature et plus responsable, tout en fournissant quelques indicateurs positifs. Dans les circonstances, on peut dire mission accomplie.

D’autant plus qu’il ne faut pas oublier que les Sénateurs devaient composer avec les absences de plusieurs joueurs de premier plan, comme Craig Anderson, Thomas Chabot, Matt Duchene, et Colin White. Plusieurs journalistes et partisans ne donnaient pas nécessairement cher de la peau de la formation ottavienne.

Le leadership démontré semble davantage s’être manifesté de l’intérieur du vestiaire, sur un éveil de conscience et de lucidité de la part de certains membres du groupe de leaders, incluant Jean-Gabriel Pageau, qui a récemment effectué un retour à la compétition — ce qui n’est pas étranger aux succès récents des Sénateurs.Jean-Gabriel Pageau

Pageau transporte dans son coffre à outils les qualités de rassembleur, de compétiteur et surtout d’un joueur habité par un réel désir de faire la différence, particulièrement dans les moments plus difficiles.

Au-delà de la récolte de quatre points sur une possibilité de six, le « comment » aura retenu davantage l’attention en raison des insuccès à l’étranger cette saison. Les Sénateurs ont joué du hockey plus responsable, autant au niveau individuel que collectif.

L’attitude et l’imputabilité face à l’adversité du moment auront été des éléments qui ont retenu l’attention lors de la dernière semaine, tout en reconnaissant une plus grande stabilité devant le filet, gracieuseté du nouveau venu, Anders Nillson fraichement arrivé.

Avec une séquence de huit défaites consécutives avant le début de ce voyage, les prochains matchs n’étaient pas nécessairement de tout repos. Les mots « discipline » et « rigueur » auront fait la plus grande différence, notamment dans le souci du détail dans plusieurs aspects de la game.

On a vu une gestion de rondelle plus responsable, une plus grande efficacité du travail en unité de cinq dans les trois zones et surtout un plus grand respect des structures, ce qui a mené à moins de surnombres alloués et moins de pénalités écopées (quatre en trois matchs).

Force est de constater qu’en réduisant considérablement le nombre de tirs alloués par partie à l’adversaire, soit une moyenne de 31 par partie au cours des cinq dernières sorties, contrairement à près de 38 depuis le début de la saison, les Sénateurs démontrent des signes encourageants pour la suite des choses.

Même si les Sénateurs sont dans une situation qui les forcera davantage à vouloir jouer le rôle de trouble-fêtes d’ici la fin du calendrier régulier, tout en s’assurant de respecter le processus d’équipe en reconstruction, disons que la dernière semaine d’activité aura réussi à enlever une chaleur énorme sur les épaules de plusieurs sur le court terme.

Ligue nationale de hockey : autre temps, autres mœurs !

Nathan Mackinnon

Du hockey renouvelé, différent au niveau de la vitesse du jeu et des habilités des jeunes athlètes d’aujourd’hui, beaucoup plus audacieux, bref jamais je n’aurais pensé voir cela de mon vivant. Encore moins à la vitesse grand « V » des dernières années.

Le jeu d’aujourd’hui est rendu plus électrisant et habité par un plus grand sens du spectacle, ce qui rend la chose plus intéressante pour le client payeur vis-à-vis l’aspect évènementiel, là où les habilités individuelles de plusieurs ne cessent de nous impressionner.

Si le proverbe « autre temps, autres mœurs » signifie le changement avec le temps au niveau du déroulement du jeu, il donc est tout à fait normal que les états de pensées des athlètes d’aujourd’hui aillent de pair avec leurs aptitudes physiques. Sur la carte du mental, on remarque que l’approche joueur-entraîneur a également changé, surtout dans l’art de cultiver les différences d’aujourd’hui au niveau des générations.

Le mot « adaptabilité » prend tout son sens dans la gestion des athlètes, mais aussi des êtres humains d’aujourd’hui, là où l’importance de mettre l’accent sur le partenariat, sur les objectifs communs, qui doivent bien définir les orientations et l’adhérence au concept.

Chez l’Avalanche du Colorado, d’un point de vue extérieur du moins, je pense qu’on a très bien géré la montée de lait du joueur d’exception, Nathan MacKinnon, envers son entraîneur, Jared Bednar. On a évité le pire. Le « comment » demeura toujours fort discutable cependant.

John Tortorella

 

En contrepartie, de façon plus que transparente, le jeune joueur de 23 ans a su reconnaître publiquement, dans les heures suivant l’incident, qu’il n’aurait jamais dû procéder de la sorte. Cela mérite d’être souligné. On a ainsi pu constater la qualité d’individu qu’il représente.

Dans un même ordre d’idée, chez les Blue Jackets de Columbus, on a décidé de procéder à un rappel à l’ordre envers le gardien de but Sergei Bobrovsky, qui a tout simplement abandonné son équipe dans des moments de grande frustration. John Tortorella, a habilement laissé habilement le soin à son directeur général, Jarmo Kekelainen, de s’occuper de la situation.

Être frustré d’avoir été retiré en cours de partie c’est une chose, mais de l’avoir exprimé de cette façon en quittant l’environnement de la formation est inacceptable.

Avec deux victoires et deux solides performances d’équipe avec la présence de Joonas Korpisalo devant le filet, les Blue Jackets ont été clairs : les intérêts de la formation doivent avoir préséance sur les intérêts des individus.

Stars de Dallas : ils sont dépassés par les évènements !

Revenons un peu sur la gênante défaite des Stars de Dallas, samedi soir dernier, à domicile face aux Blues de St Louis par la marque de 3-1.

Oui, la formation de l’entraîneur recrue, Jim Montgomery, est toujours dans le portrait des séries éliminatoires, avec une fiche de 23-19-4, mais disons que ça ne va pas trop bien.

La teneur des propos de Montgomery et la déception sur son visage lors du point de presse suivant cette défaite sont deux éléments qui inquiètent au plus point.Jim Montgomery

Une impression de déjà-vu qui laisse de plus en plus présager des changements importants au sein de cette organisation qui démontre de plus en plus des signes d’équipe qui fait du surplace.

Une accumulation de frustrations du haut vers le bas qui témoigne d’un climat de plus en plus malsain entre le 2e étage et ses hauts dirigeants, et par la bande de ceux qui ont la responsabilité de livrer la marchandise au niveau de la surface glacée.  

Sans rien enlever aux qualités de l’entraîneur, il est maintenant à se demander si le directeur général Jim Nill, avec une formation aussi expérimentée, et un égo aussi fort, ne devait pas embaucher un entraîneur de vécu pour répondre aux attentes organisationnelles à court terme.

Ce qui est inquiétant à l’heure actuelle, c’est que Montgomery, malgré la recherche de solutions, semble de plus en plus désabusé du contexte actuel.

Quelques joueurs de premier niveau semblent nager de plus en plus dans un climat d’indifférence, surtout depuis la sortie publique de la haute direction envers certains hauts salariés de la formation… une situation très inquiétante.

Certaines têtes pourraient donc rouler à Dallas ; une organisation qui semble avoir perdu ses propres repères. Le statu quo semble de moins en moins possible. Il faudra peut-être agir avant qu’il ne soit trop tard…