Avec les résultats au classement (11-11-1) et la fiche plus que surprenante de 8-4-0 (16 points sur une possibilité de 24) durant un mois de novembre très exigeant, avec 11 des 16 parties à disputer sur les patinoires adverses, disons que les Sénateurs d’Ottawa impressionnent.

 

Loin d’être la meilleure formation du circuit sur papier et au niveau expérience – contrairement à plusieurs autres équipes de la LNH –, les Sénateurs, par la présence de bons résultats, attirent de plus en plus les regards à travers le circuit.

 

Plusieurs éléments retiennent l’attention dans cette nouvelle version des Sénateurs. Il est notamment question de la présence de rigueur dans la recherche d’une nouvelle identité sous la férule de D.J. Smith et son personnel hockey et d’une structure de jeu plus simple qui comme prémisse exige de tous et chacun un engagement dans l’application des petits détails, et ce, dans les deux sens de la patinoire.

 

En bout de ligne, cela fait toute la différence au niveau de la performance sportive et des résultats à court terme. Les Sens ont alloué seulement 12 buts à l’adversaire à leurs six dernières sorties.

 

Même si la performance sportive et le développement doivent demeurer au centre des priorités, à court terme, on est en droit de se réjouir des succès actuels. Cela ne peut que donner quelques moments de réjouissance et de satisfaction. Moments qui ont été assez rarissimes dans les dernières années, alors aussi bien en profiter dans ce vent d’enthousiasme qui se fait de plus en plus sentir dans l’environnement immédiat du club ottavien.

 

Sans s’éloigner du moment présent, il semble de plus en plus évident que plusieurs petites compétitions à l’interne semblent se développer, question de repousser ses propres limites et de demeurer des plus compétitifs.

 

Par exemple, la compétition à la position de gardien de but. D’un côté, un gardien en Anders Nilsson qui veut prouver à son employeur qu’il représente « LE » candidat pour le poste de numéro un pour les années futures. De l’autre côté, le vétéran Craig Anderson, qui par son côté compétiteur démontre des signes d’un gardien qui n’est pas prêt à lâcher le morceau si facilement.

 

Le fait de s’autoriser à gagner comme le font actuellement les Sénateurs depuis quelques semaines n’est pas un défaut. Au contraire, il s’agit d’une qualité tant et aussi longtemps que le « comment » et le processus demeurent le centre des priorités.

 

On parle ici du développement des plus jeunes dans un contexte d’essais-erreurs, question de leur permettre d’apprendre. Cela semble bien fonctionner, comme en fait foi la progression de plusieurs des jeunes qui profitent actuellement de cet environnement et de cette opportunité qui s’offrent à eux. Chez les vétérans, il s’agit plutôt de l’acceptation de leurs rôles et responsabilités dans cette année de reconstruction.

 

Bref, les Sénateurs témoignent d’une confiance en soi de plus en plus grandissante qui semble de plus en plus contagieuse dans le giron de l’équipe. Sans partir en peur, la situation actuelle démontre des signes encourageants pour la suite des choses.

 

Thomas Chabot : penser au jeu et non à l’enjeu!

 

Dans le hockey professionnel, l’enjeu, lire ici surtout le « EN », peut, pour certains, avoir un effet paralysant sur la carte du mental. Cela peut avoir pour effet de créer un certain niveau d’hésitation dans les choix de jeux et provoquer des moments de fortes chaleurs.

 

Thomas ChabotDans le cas de Thomas Chabot, disons qu’il a la responsabilité de rendre les autres autour de lui meilleurs et non le contraire, et ce, malgré son jeune âge. Il semble de plus en plus avoir retrouvé ses repères et sa confiance. Le retour de Dylan Demelo, comme complice à ses côtés, n’est pas étranger à ce « regain de vie » du jeune quart-arrière.

 

Il n’y a rien de personnel envers son coéquipier des dernières semaines, Nikita Zaitsev, mais il est plutôt question du profil des individus mentionnés. Le profil de défenseur stabilisateur que représente Demelo semble répondre plus adéquatement aux besoins de Chabot. Le Beauceron de 22 ans a ainsi davantage de place pour s’exprimer sur l’aspect offensif du jeu (relance, support en offensive sur une deuxième vague, etc.), là où sont les dominantes du principal concerné.

 

Ce qui pourrait représenter un simple petit changement de l’entraîneur pour plusieurs est en fait la meilleure des solutions pour Chabot. Cela lui donne cette liberté d’agir offensivement comme bon lui semble, ce qui fait en sorte qu’il démontre finalement des signes d’avoir retrouvé un certain plaisir perdu.

 

Canadiens de Montréal : une question d’attitude!

 

Identifier qui a eu tort ou qui a eu raison n’est pas le but de l’exercice. Est-ce que l’entraîneur de carrière du Canadien, Claude Julien, a réalisé que l’option de muter Max Domi sur les flancs représentait une erreur à ne pas reproduire pour celui qui a récolté un grand total de 72 points lors de la campagne 2018-2019? Peut-être.

 

A-t-on voulu donner un coup de règle sur les doigts de Domi en le mutant à l’aile pour trois matchs, car celui-ci se laissait gérer par ses propres émotions lors de certaines parties dernièrement en écopant de mauvaises pénalités coûteuses? Peut-être.

 

Est-ce que Julien, par son expérience et pour le bien de son équipe, a démontré un grand signe de sagesse en évitant toute confrontation potentielle ou situation qui aurait pu devenir de plus en plus venimeuse dans la relation joueur-entraîneur? Peut-être?

 

Chose certaine, l’attitude devait être revue et corrigée question de redresser la Sainte-Flanelle sur les orientations futures. Le directeur général, Marc Bergevin, en a d’ailleurs fait son cheval de bataille des dernières années.

 

La réaction de Domi lors du match de samedi a de quoi nous interpeller. La façon avec laquelle il composait dernièrement, à tort ou à raison, avec la décision de son entraîneur soulevait des questionnements. Un langage corporel qui a démontré les signes d’un individu dominé par ses émotions.

 

Avant le match de samedi dernier, Domi démontrait un certain non-désir de compétitionner lorsqu’il a été utilisé sur les flancs, comme s’il voulait lancer un message comme quoi le fait de l’utiliser à l’aile n’était pas une option envisageable.

 

Eh bien, la réponse mérite d’être claire. Julien a décidé de remettre Domi au centre pour le match de samedi et ce dernier a répondu présent. Le Canadien de 24 ans y est allé d’une performance de deux buts, une passe, un différentiel de +3 en 19:35 de temps d’utilisation, avec dix tentatives de tirs au filet, et ce, malgré la défaite de 6-5.

 

Cela nous ramène toujours à l’esprit que dans ce milieu de la LNH, un entraîneur fait ce qu’il peut et non ce qu’il veut. C’est malheureux à dire, mais c’est à lui de s’adapter et non le contraire.

 

De mon point de vue, c’est exactement ce que Julien a su faire en retournant Domi dans la ligne de centre. Voilà à quoi ressemble la réalité d’aujourd’hui quand vient le temps de gérer des jeunes professionnels.