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RÉSULTATS

Mads Sogaard jeté dans la gueule du loup

Mads Sogaard Mads Sogaard - Getty
Publié
Mise à jour

COLLABORATION SPÉCIALE

Malheureusement, pour un ensemble de facteurs et de circonstances, l'expression « Se faire jeter dans la gueule du loup » colle bien à la peau du jeune cerbère des Sénateurs d'Ottawa Mads Sogaard (22 ans) depuis son dernier rappel des Senators de Belleville.

Imputable de ses propres performances sportives, disons que ce choix de 2e ronde (37e au total lors de la séance de sélection de 2019) n'a pas bénéficié du meilleur contexte possible pour son développement.

Selon les bruits en coulisse, les Sénateurs ont regardé à la possibilité d'acquérir un gardien de but avec un certain niveau d'expérience dans la Ligue nationale lors de la dernière période des transactions, mais en vain. C'est dommage pour Ottawa, mais la dure réalité des dernières semaines a tout simplement ébranlé les colonnes du temple et sortie de l'équation une formation qui depuis décembre dernier avait ravivé les espoirs des partisans.

Cette dure réalité du moment l'a particulièrement été pour Sogaard. Le jeune gardien de but, ancien membre des Tigers de Medecine Hat (WHL), a été placé dans une position très difficile, en raison des blessures aux vétérans Cam Talbot (blessure annoncée quelques jours après la date limite des transactions) et Anton Forsberg (blessure annoncée à la mi-février).

Sogaard affiche clairement un manque de confiance en soi au niveau de sa sélection d'arrêts, alors qu'il concède plusieurs retours de lancers, compliquant ainsi le travail de sa brigade défensive dans des moments de fortes chaleurs. Le gardien format géant (six pieds, sept pouces) cherche ses repères et nous donne souvent l'impression d'être un gardien de cinq pieds, sept pouces en raison de cette vilaine habitude à descendre beaucoup trop rapidement sur ses genoux, comme en témoigne cette tendance des plus exploitées de l'adversaire avec des tirs dans la partie supérieure, côté mitaine.

Évitant de casser du sucre sur le dos de celui-ci, lui qui est davantage interpellé sur « l'enjeu » au lieu du « jeu » dernièrement surtout au niveau de la carte du mental, cette situation nous rappelle que le meilleur circuit de hockey au monde n'est pas nécessairement un laboratoire, encore moins à cette position.

Sogaard a présenté des taux d'efficacité de ,862 contre Toronto; ,833 contre Colorado; ,844 face à Edmonton; ,862 face à Vancouver; ,879 contre Seattle; et ,862 face à Chicago... des statistiques bien en deçà des standards requis de la LNH.

Dans la tête de plusieurs observateurs, cette brisure des dernières semaines aura représenté le début de la fin malgré le soutien et les encouragements du vestiaire envers le jeune gardien, qui en toute lucidité n'aurait jamais dû être exposé de la sorte.

Se faire partenaire des difficultés est une chose, car faire preuve de caractère dans l'adversité fait aussi partie du processus, mais de se mesurer à l'élite de la LNH soir après soir (tout dernièrement face à Mitch Marner, Auston Matthews, Connor McDavid, Leon Draisaitl, Nathan MacKinnon, Mikko Rantanen) n'est pas nécessairement une partie de repos.

Pour le principal concerné, il s'agira au final de prendre un temps de recul pour se recentrer et retrouver ses repères, lui qui devrait être le gardien d'avenir pour la franchise des Sénateurs.

On espère que ce sérieux test d'adversité des dernières semaines ne viendra pas créer un doute dans l'espace de 25 centimètres de celui-ci (lire ici entre les deux oreilles).

Brady Tkachuk et Tim StützleTkachuk et Stützle apprennent des meilleurs!

L'implication et la production offensive des jeunes Brady Tkachuk (30-41 : 71 points) et Tim Stützle (35-43 : 78 points) a de quoi impressionner au plus haut point, surtout au niveau du cheminement de l'organisation vers de jours meilleurs.

Or, les affrontements des dernières semaines face aux duos McDavid-Draisaitl, Matthews-Marner, MacKinnon-Rantanen, Patrice Bergeron-Brad Marchand et Sidney Crosby-Jake Guentzel ont été est un certain rappel que « Rome ne s'est pas faite en un jour », bien au contraire.

Reconnaissant que les deux jeunots soient sur la bonne voie, avec cet esprit de compétiteur qui les habite au plus haut point et cette soif d'apprendre et de progresser, il faut encore être patient et prudent avec eux.

Il s'agit là de deux athlètes qui ont fait le choix d'adopter cette position, de vouloir faire la différence dans les moments critiques, de prendre la chaleur et d'aller justement au bout de leurs choix dans cet esprit audacieux de vouloir faire partie des meilleurs du circuit Bettman.

Nul doute aujourd'hui que les Sénateurs sont en bonne position dans ce que l'on considère l'aspect évènementiel du business du sport en respect avec le client payeur qui se déplace dans le but d'apprécier l'offre de service.

Des signes plus qu'encourageants pour les éventuels futurs propriétaires de la franchise, qui devraient d'ailleurs être annoncés aussitôt que la saison se termine. À mes yeux, cette abondance de jeunes joueurs talentueux dans l'environnement actuel des Sénateurs a eu un impact direct sur l'intérêt de plusieurs entités dans le processus d'achat des derniers mois.

Comme quoi le meilleur est à venir!
 
Rivalité, non merci!

Au moment d'écrire ces lignes, six des huit meilleures formations au classement général de la LNH se retrouvent à l'intérieur de l'association de l'Est (Bruins de Boston, Hurricanes de la Caroline, Devils du New Jersey, Maple Leafs de Toronto, Rangers de New York et Lightning de Tampa Bay.

Le « trop c'est comme pas assez » interpelle au plus haut point dans la confection du calendrier de la LNH dans le non-désir jusqu'à un certain point de nourrir les saines rivalités et de déplacer les foules.

Samedi soir dernier, 20 092 spectateurs (dont un très haut pourcentage de supporteurs des Maple Leafs) se sont déplacés au Centre Canadian Tire lors de l'affrontement entre Toronto et Ottawa dans une confrontation de premier niveau, très intéressante.

Pendant que tout semble bien aller selon les hautes instances et penseurs de la LNH, je tiens à rappeler que cette visite des Leafs à Ottawa était la toute première de la saison de la formation torontoise dans la capitale nationale. Le 18 mars 2023!

Comment peut-on croire qu'en limitant les affrontements à l'intérieur de son association et de sa division, cela représente une plus-value dans la création de rivalités?

En conclusion, sortir de sa zone de confort de temps en temps devrait faire partie des prochains défis des hautes instances de la ligue, question de sortir des sentiers battus et d'éviter la complaisance. Une réflexion qui s'impose d'elle-même selon plusieurs hauts dirigeants du circuit qui n'osent pas trop en parler publiquement malheureusement.

Bonne semaine de hockey!