Les Sénateurs sont méconnaissables sur la route!

COLLABORATION SPÉCIALE

À leurs cinq dernières sorties sur les patinoires adverses, les Sénateurs d'Ottawa sont méconnaissables. On voit une équipe plus systématique, plus disciplinée dans le respect des structures, avec plus de constance et qui essaie maintenant de manger l'éléphant une bouchée à la fois.

La troupe de D.J. Smith applique le bon vieux principe du « keep it simple » et ça lui permet presque de transformer une faiblesse marquée des dernières années en situation positive, car on sait tous que jouer sur la route était un problème majeur pour Ottawa dans les dernières années. Or, maintenant, en accordant une plus grande attention aux détails, et en demeurant concentré sur la tâche à accomplir avec constance et régularité, on semble avoir trouvé une recette à succès chez les Sens.

Tout cela explique les récents succès des Sénateurs sur les patinoires adverses, eux qui ont une fiche de 4-0-1 à leurs cinq derniers matchs en pareilles circonstances, soit une récolte de 9 points sur une possibilité de 10.

Du jeu plus hermétique, pas toujours sexy, mais où le temps et l'espace sont passablement réduits pour l'adversaire, comme en témoignent les 11 buts accordés à l'adversaire durant cette séquence à succès ou autant les résultats ont été au rendez-vous que les performances collectives, et ce, malgré l'absence du vétéran défenseur droitier Artem Zub.

Faire ce choix de favoriser le concept collectif par un plus grand engagement individuel et une meilleure efficacité à réduire les chances de marquer de l'adversaire n'a pas empêché les Sens d'inscrire 17 buts lors de cette séquence de cinq parties, pour une moyenne de 3,40 par match. Cela est maintenant la norme dans cette nouvelle Ligue nationale où la culture de la game a carrément changé en raison du haut niveau d'habiletés individuelles des hockeyeurs d'aujourd'hui.

Le rendement des unités spéciales a largement contribué à cette présence de résultats sur les patinoires adverses depuis le 25 novembre dernier avec un avantage numérique des plus productifs, avec sept buts marqués en 21 tentatives pour une moyenne de 33,3 %. Le travail en infériorité numérique a aussi été remarquable, avec 87,5 % de réussite, soit deux buts maigres filets alloués en 16 tentatives dans cette phase de jeu.

En clarifiant sa propre motivation, l'identité de la formation ottavienne sur les patinoires adverses prend de plus en plus forme. Ce n'est peut-être pas toujours du hockey des plus vendeurs, mais dans un business où les résultats font foi de tout, les récentes victoires sur la route ont de quoi enlever un peu de pression dans l'environnement immédiat.

Anton Forsberg et Cam TalbotLa situation à domicile est beaucoup plus préoccupante!

À domicile par contre, la situation n'est pas aussi rose, tout le contraire même, après avoir signé quatre victoires consécutives devant ses propres partisans avec 22 buts marqués et 11 alloués en début de saison, la situation a grandement changé depuis.

Ces quatre victoires étaient-elles un cadeau empoisonné ou un excès de confiance? Chose certaine, depuis ce temps, on voit une absence totale de structure et un manque de rigueur dans l'application du plan de match, ce qui fait en sorte que les Sens présentent une fiche de deux victoires et huit défaites à leurs dix dernières sorties au Centre Canadian Tire. Il ne faut donc pas besoin de chercher de midi à quatorze heures pour comprendre que la situation au classement est très compliquée en ce moment.

Cette incapacité de se libérer du regard des autres dans cette absence de résultats à domicile représente certainement le talon d'Achille de la troupe de Smith avec une fiche de 6-8-0 au tiers de la saison, alors que la pression devient de plus en plus omniprésente. Une réalité qui interpelle au plus haut point le personnel d'entraîneurs et la haute direction et qui tend à expliquer cette position des plus vulnérables au classement.

La réalité du moment nous rappelle que le personnel hockey des Sens devra renforcir et marteler avec grande rigueur que la solution passe inévitablement par le collectif, la discipline dans le cadre de travail et le respect des règles de fonctionnement, tout comme on le fait sur les patinoires adverses.

Le travail en unité de cinq doit se faire sur les 200 pieds de la patinoire, et on se doit d'assister à une meilleure production offensive, aussi minime soit-elle, des joueurs de 3e et 4e trio, qui depuis le début de la saison connaissent plusieurs ratés.

Nous n'avons qu'à regarder les statistiques de Mark Kastelic (trois points), Tyler Motte (huit points), Mathieu Joseph (neuf points), Parker Kelly (un point), Austin Watson (trois points), Dyaln Gambrell (un point). Ces six joueurs ont inscrit seulement huit des 83 buts marqués des Sénateurs, ce qui représente moins de 10 % de la contribution offensive, ce qui a pour effet de rajouter une couche de chaleur sur le top-6 de la formation ottavienne.

Artem ZubLe caillou dans le soulier de Pierre Dorion!

Est-ce que les Sénateurs d'Ottawa ont une meilleure équipe avec la présence du vétéran défenseur droitier Zub dans la formation?. Poser la question c'est un peu y répondre.

Évoluant dans de grosses qualités-minutes au côté du défenseur gaucher Thomas Chabot dans un rôle de défenseur stabilisateur, avec un style un peu plus papier sablé, Zub, par son implication physique, son efficacité à nettoyer la devanture de son filet et sa qualité de bloquer les tirs de l'adversaire et un élément clé de la défensive des Sens.

Le défenseur russe de 27 ans se retrouve dans une chaise de top-2 chez les Sénateurs, alors qu'en réalité, malgré toutes ses belles qualités, il représente davantage un top-4 pour une formation potentiellement aspirante aux grands honneurs.

On rappelle que Zub est présentement sur la voie d'évitement pour une légère fracture à la mâchoire pour les 3-4 prochaines semaines, et sa perte est jugée des plus considérables. Le principal concerné représente une valeur inestimable en raison notamment d'un flagrant manque de profondeur dans le champ-arrière des Sénateurs. Par ailleurs, Zub deviendra joueur autonome sans compensation à la fin de la présente saison, lui qui complètera sa dernière saison d'une entente de deux ans.

Embauché à titre de joueur autonome en 2020-2021, cet ancien du SKA St-Petersburg représentera le principal défi du directeur général Pierre Dorion, qui essaiera d'en venir à une entente à long terme avec son protégé russe.

Déjà à la recherche d'un défenseur au potentiel top-4 dans l'immédiat, Dorion ne pourrait se permettre de perdre les services de Zub. Juste de penser à la possibilité de voir le colosse défenseur vouloir mesurer sa valeur sur le marché des joueurs autonomes le 1er juillet prochain inquiète.

Fondé ou non fondé, le bruit de couloir semble indiquer de plus en plus vers cette option pour Zub, lui qui se voit offrir un privilège qui se produit rarement en cours de carrière.

Bref, voilà un dossier chaud qui occupera une place de choix d'ici la date limite des transactions du mois de mars prochain, surtout au cas où les deux parties n'arrivent pas à s'entendre sur un nouveau pacte de plusieurs saisons, Dorion ne voudra pas risquer de le perdre sans rien obtenir en retour.

À suivre!

Bonne semaine de hockey!