Sans entrer dans les micro-détails de cette transaction majeure qui est survenue dans l’environnement des Sénateurs dimanche soir, il ne faut pas être devin pour se rendre compte qu’à court terme l’acquisition de Matt Duchene fera d’Ottawa une meilleure équipe.

 

Vitesse, habilités offensives et qualités de passeur, voilà les principaux atouts qu’on attribue à la nouvelle acquisition des Sens, une acquisition qui fera de la troupe de Guy Boucher une formation encore plus explosive dans tous les sens du mot.

 

L’élément principal qui a mené à cette transaction aura été fort possiblement la notion de la profondeur au niveau des jeunes espoirs de la formation ottavienne.

 

Les Sénateurs sont dotés d’une banque de jeunes loups qui aura ultimement permis au directeur général, Pierre Dorion, de sacrifier certains choix au repêchage (1re ronde en 2018 et 3e ronde en 2019) en plus de Shane Bowers et de se défaire du contrat d’Andrew Hammond. Or, sans surprise, la plus grosse perte sera l’honnête Kyle Turris, qui en raison d’un différend contractuel s’était placé dans une situation de vulnérabilité.

 

Contrairement au dossier de Turris, Dorion aura une année supplémentaire pour s'entendre avec Duchene sur les termes d'une prolongation de contrat. Donc, considérant les choix au repêchage cédés dans cette transaction, on espère que Dorion réussira son coup.

 

Évitant de sacrifier des noms comme Colin White, Logan Brown, Thomas Chabot et compagnie, eux qui représentent le moyen et le long terme de la franchise, le DG des Sénateurs mérite une mention honorable au niveau de l’audace dans cet exercice de longue haleine qui n’aura certainement pas été de tout repos.

 

Craig AndersonPrice n’est pas un cas isolé

 

Qu’on se le tienne pour dit, le cerbère du Canadien Carey Price n’est pas seul sur son « île déserte ». Il n’est pas le seul gardien à connaître des irrégularités en ce jeune début de saison dans la Ligue nationale, lui qui affiche une moyenne de 3,77 et un faible pourcentage d’efficacité de ,877.

 

À l’autre bout de la 417, la situation du vétéran gardien de but Craig Anderson interpelle également car il est inconstant. Après 11 départs, le portier des Sens possède des statistiques assez inquiétantes avec une moyenne de 3,13 et un taux d’efficacité de ,896.

 

Sans être le bouc émissaire, un fait demeure, dans cinq de ses onze sorties, le vétéran d’expérience a tout de même alloué quatre buts et plus à l’adversaire, soit presque autant que l’expérimenté Carey Price chez la Sainte-Flanelle.

 

Des chiffres et encore des chiffres, mais c’est davantage la façon de jouer qui se devra d’être adressée, et ce rapidement, tant dans les jeux près du filet que dans son jeu avec ou sans la rondelle lors des sorties derrière le filet.

 

Athlétique de nature et reconnu comme un gardien capable de bien anticiper le jeu, Anderson est très conscient de la situation et s’assume entièrement quand il est question de cet aspect de son jeu.

 

Il sait aussi que dans le département de la constance, il peut en faire davantage et il devra le faire, lui qui est sans contredit l’homme de confiance de son entraîneur-chef, Guy Boucher.

 

Forts d’une fiche de 6-3-5 (17 points), les Sénateurs sont bien conscients des irrégularités d’Anderson, mais l’heure n’est pas à la panique.

 

Boucher a confiance en son vétéran gardien. Il sait qu’Anderson a vu neiger avant aujourd’hui et qu’en raison de son vécu dans la LNH, il possède tous les éléments nécessaires pour se reprendre en main.

 

L’antithèse de 2016-2017

 

En contrepartie, les Sénateurs s’éloignent de plus en plus de la recette qui leur aura apporté tant de succès la saison dernière, chiffres à l’appui.

 

Étiquetés comme une équipe de structure au concept collectif, aspect qui leur aura permis d’accomplir de belles choses, mais surtout de se mériter le respect des autres formations du circuit, les Sénateurs s’éloignent tranquillement de ce modèle d’affaires.

 

Certains joueurs, en raison de leurs actions individuelles, semblent avoir une écoute de plus en plus sélective.

 

Une des meilleures formations, sinon la meilleure du circuit Bettman dans les parties se soldant par la marque d’un but l’an dernier, les Sénateurs revendiquent cette saison un piètre rendement de 2-1-5 dans ces matchs.

 

Pourtant, il s’agit d’un domaine où normalement ils devraient exceller. Comme quoi mentalement certains individus devront se reprogrammer avant que la situation ne s’envenime davantage.

 

Sans nécessairement évoquer le mot « tricherie » dans certaines situations de jeu, un fait demeure, consciemment ou inconsciemment, tant chez les défenseurs que les attaquants, l’engagement des deux côtés de la rondelle et la gestion de celle-ci sont questionnables.

 

Ce sable dans l’engrenage, on devra vite s’en débarrasser. Boucher devra adresser la situation avant que de mauvaises habitudes ne viennent s’ancrer de façon permanente dans l’espace de 25 centimètres de certains de ses protégés.

 

Guy BoucherRetour du balancier

 

Avec 11 des 15 prochaines sorties sur les patinoires adverses, incluant ce voyage en Suède, les Sénateurs profiteront d’une séquence qui tombe à point. Possiblement la meilleure chose qui pouvait leur arriver dans le contexte actuel.

 

Il s’agit du moment idéal pour se recentrer et rafraîchir le message afin de clairement tracer la ligne entre l’acceptable et l'inacceptable. Il faudra aussi resserrer la discipline dans le cadre de travail, en plus des règles de fonctionnement.

 

Ces moments de qualité passés en équipe pourraient, d’une certaine façon, permettre au personnel d’entraîneurs de reprendre un peu d’autorité sur les joueurs et d’en profiter pour procéder à un sérieux rappel à l’ordre.

 

Golden Knights : rien de trop « cute », mais ô combien efficace!

 

La première visite des Golden Knights de Vegas au Centre Canadian Tire, la fin de semaine dernière n’avait rien de trop « cute », mais était tout de même très efficace.

 

Malgré des conditions favorables à leur entrée dans la LNH, les Golden Knights impressionnent au plus haut point et se sont assurés d’entrer dans la ligue par la grande porte.

 

Dotés d’effectifs plus que respectables, avec un bon mélange de jeunes et de moins jeunes, les Knights sont solides. Au-delà des habilités de certains, c’est surtout l’éthique de travail et l’engagement des joueurs qui retient l’attention. Gerard Gallant a certainement fait passer son message et on dirait que les joueurs sont en mission.

 

Aux prises avec la perte de Marc-André Fleury devant le filet, il n’y a pas de fla-fla et pas de dentelle, mais simplement du hockey de base à son état pur. Un hockey qui est aussi nourri par une bande de professionnels qui, en raison des règles du dernier repêchage d’expansion, portent l’étiquette de joueurs « rejetés ».

 

Or, on ne peut que se réjouir pour celui qui a été injustement congédié par les Panthers de la Floride, Gerard Gallant.

 

Cet homme de hockey de grande expérience, très respecté dans le milieu, semble être en voie d’obtenir « réparation » dans son objectif de laisser sa propre empreinte sur l’identité et la culture organisationnelle de cette nouvelle franchise de l’état du Nevada, et ce pour plusieurs années.

 

Le duo George McPhee et Gerard Gallant a de quoi se réjouir de cette bonne première impression que Vegas a laissée à travers le circuit Bettman.

 

Chapeau à Maxime Lagacé

 

Sans partir en peur, il faut tout de même souligner la première victoire en carrière dans la LNH de Maxime Lagacé devant le filet des Golden Knights, samedi soir dernier face aux Sénateurs.

 

Appelé en renfort depuis quelques parties en raison de blessures, cet ancien de la LHJMQ et de la ligue Midget AAA du Québec a eu l’art de confondre les sceptiques. Une situation qui ne peut que ravir le principal concerné, car peu importe ce qui arrivera dans les prochaines semaines, il aura le grand plaisir de se vanter de sa première victoire au sein du meilleur circuit de hockey au monde.

 

Comme quoi un rêve peu devenir réalité.

 

Bravo Maxime!