Pas de panique, mais il serait faux de prétendre qu’il n’y a pas eu de sable dans l’engrenage en lever de rideau chez les Sénateurs d’Ottawa. Penser autrement serait de jouer à l’autruche et tout simplement se cacher la tête dans le sable, après cette performance plus que douteuse de la troupe de Dave Cameron.

S’éloigner de la recette qui leur a permis de connaître autant de succès dans les deux derniers mois du calendrier régulier aura été le pire des ennemis de la formation ottavienne lors de ce premier affrontement.

Les Sénateurs se sont éloignés du plan de match, qui fait appel au respect des structures, et cela, de façon systématique. Ils ont laissé une trop grande place aux émotions non contrôlées en deuxième période, là où ils auront finalement échappé le match.

En attente d’un duel intéressant entre Carey Price et Andrew Hammond, les amateurs auront été quelque peu déçus. Malgré ses bonnes intentions, le « Hamburglar », à son premier départ à vie en séries éliminatoires, aura connu des ratés à des moments critiques, un peu à l’image de ses coéquipiers.

Là où les arrêts clés auraient pu faire toute la différence - sans servir de seul et unique bouc émissaire dans la défaite - disons qu’il n’a pas su aider la cause de sa formation.

Hammond a été mal appuyé par certains de ses coéquipiers lors du deuxième engagement. De mauvaises prises de décision en territoire centrale et des batailles perdues en territoire défensif auront été des signes précurseurs de cette défaite de 4-3.

Un contexte où les trois buts marqués par la troupe de Dave Cameron, combinés à l’absence de Max Pacioretty et l’expulsion de P.K.Subban, auraient dû être suffisants pour remporter la victoire.

Wiercioch et Ceci en en difficulté

Eric Gryba, Cody Ceci et Andrew HammondJeune et inexpérimenté, le duo de défenseurs composé de Patrick Wiercioch (-2) et de Cody Ceci (-3), en raison de sa nervosité, a tout simplement connu une soirée des plus difficiles face aux joueurs d’intensité du Canadien.

Ils ont été confrontés présence après présence au trio de Prust, Mitchell et Flynn. L’implication de cette unité, son énergie et son efficacité en échec-avant auront créé plusieurs maux de tête aux deux jeunes défenseurs du côté des Sens. De quoi faire réfléchir leur entraîneur Dave Cameron à l’aube du 2e affrontement entre ces deux formations.

À l’opposé, la paire de Gryba et de Borowiecki, en demeurant dans l’ensemble à l’intérieure de son rôle et de ses responsabilités, a assez bien répondu à l’appel. Il faut souligner l’implication physique de ces deux gros bonshommes et la simplification de l’ensemble de leurs jeux tout au long de la soirée.

Cameron rajoute du bois dans le poêle

L’entraîneur-chef des Sénateurs était choqué et frustré au terme de la rencontre, avec raison. Malgré l’appel de la pénalité majeure et de l’expulsion de P.K.Subban en 2e période, en raison de son geste gratuit et délibéré à l’endroit de Mark Stone, le pilote des Sens, dans ses propos, a exigé des hautes instances de la Ligue nationale de sanctionner davantage le geste posé.

Faute de possible débordement éventuel, ce coup de bâton n’a eu que pour effet de rajouter du bois dans le poêle, dans un contexte où l’émotion du printemps 2013 semble bel et bien de retour.

Une tournure qui pourrait forcer la main de Cameron, pas plus tard que vendredi, avec un retour probable du vétéran Chris Neil. Tout ça question de calmer les ardeurs du Canadien et démontrer que les Sénateurs ne se laisseront pas piler sur les pieds côté physique.

Le Tricolore a tout simplement pris de façon évidente un avantage psychologique sur ses adversaires au niveau de l’élément physique et sur le plan émotif. Et on sait à quel point ces deux facteurs peuvent être déterminants dans l’allure d’une série.

Pour ce qui est d’Andrew Hammond, il serait très surprenant de ne pas le revoir de retour devant le filet pour le deuxième match de cette série, surtout pour lui permettre de se racheter de cette première performance brouillon de sa part.

Le contraire pourrait être déjà perçu comme un premier geste de panique du côté du personnel d’entraîneurs, dans une série qui ne fait que débuter et qui s’annonce longue et exigeante pour les principaux acteurs.

En contrepartie, le spectre du vétéran Craig Anderson ne sera pas très loin, advenant un deuxième faux départ du côté d’Andrew Hammond.

À suivre...