Le match Sénateurs c. Canucks sera présenté sur les ondes de RDS et RDS Direct, lundi à 22 h.

L'avant-match Sénateurs c. Canucks

La dernière semaine a été difficile pour la troupe de D.J. Smith, avec une séquence de trois défaites consécutives face aux Jets de Winnipeg. Dans une saison où les attentes sont beaucoup plus centrées sur le processus et sur le développement des jeunes, il reste néanmoins que la dernière semaine a soulevé quelques questionnements.

Les Sénateurs d’Ottawa ont souffert lors des derniers matchs, et ce, pour un ensemble de facteurs. Sans paniquer pour autant, disons que la situation interpelle tout de même au plus haut point. Plus que « brouillons » à plusieurs occasions, les Sénateurs ont vu leur plus grande faiblesse être exposée au grand jour par leurs adversaires : leur défensive.

La ligne bleue ottavienne a quelques problèmes, notamment le fait que plusieurs joueurs n’occupent pas nécessairement la bonne chaise, non pas par un manque de volonté ou de désir, mais davantage par rapport à la nouvelle réalité de la LNH. Le jeu se déroule à vitesse grand V, que ce soit par la vitesse à l’état pur ou la vitesse de transition dans la relance de l’attaque.

L’échec-avant est aussi nourri par l’élément vitesse et par l’utilisation d’un meilleur bâton en pression sur le porteur. Ce dernier se retrouve ainsi avec une réduction importante de son temps et de son espace, ce qui représente actuellement le pire ennemi des Sénateurs. Soir après soir, la troupe de D.J. Smith ne cesse de concéder plusieurs temps forts offensifs à ses adversaires.

Même si on doit reconnaître certains efforts dans les décisions du personnel hockey lors du match de samedi dernier dans le remaniement de certains duos en défensive, un fait demeure : contrairement à l’attaque, où plusieurs jeunes espoirs font relativement bien depuis le début de l’année (Josh Norris, Drake Batherson, Tim Stützle, etc.), en défensive, c’est beaucoup plus difficile.

Pour Ottawa, l’avenir à la ligne bleue se retrouve davantage dans les rangs inférieurs (Erik Brannstrom, Lassi Thomson, Jake Sanderson, Jacob Bernard-Docker, Maxence Guénette, etc.). Le respect des étapes pour le développement à long terme devra servir d’orientation pour la haute direction des Sénateurs, surtout par rapport au moment choisi pour les faire graduer dans la cour des grands.

Sans ignorer que la besogne doit s’effectuer en unité de cinq, et que les attaquants ont de grandes responsabilités dans la façon de bien encadrer le porteur du disque, il reste néanmoins évident que la défensive ottavienne comporte de sérieuses lacunes.

Espérons qu’à court terme cette réalité ne forcera pas la surutilisation de Thomas Chabot, en défensive, lui qui a tendance à bien jouer dans un temps d’utilisation qui oscille aux alentours de de 24 à 26 minutes par partie.

Même son de cloche du côté de Nikita Zaitsev, qui ne devrait pas être surutilisé non plus, lui qui joue actuellement son meilleur hockey depuis son arrivée dans la capitale nationale, aux côtés de Chabot, justement.

Nick Paul : quand la confiance est au rendez-vous

Confiance en soi, grand désir de se réapproprier le plaisir perdu en cours de route, bref, peu importe la raison, Nick Paul connaît un bon début de saison. Depuis le début de la campagne, Paul possède une excellente éthique de travail, mais il a surtout accepté son rôle qui lui permet enfin de solidifier sa place au sein de la formation. 

Sans connaître l’élément déclencheur de cet état d’éveil et de ce changement de cap depuis la saison dernière, l’ailier gauche de 25 ans s’attire les éloges de son entraîneur-chef. Acquis des Stars de Dallas dans la transaction de Jason Spezza en juillet 2014, Paul brille par son niveau de compétitivité, son implication dans les deux sens de la patinoire, et surtout dans l’utilisation de son bâton, que ce soit pour soustraire la rondelle à l’adversaire ou tout simplement pour briser certaines lignes de passes. Un certain Mark Stone était aussi excellent à ce niveau...

L’ancien choix de quatrième ronde des Stars de Dallas est centré sur le moment présent et sur ce qu’il peut contrôler, contrairement aux dernières saisons, ce qui avait fait en sorte qu’on l’avait davantage identifié comme suspect que projet. Or, lentement, mais sûrement, par son niveau de constance – qui a fait grandement défaut par le passé – il semble enfin avoir trouvé le juste milieu et la place qu’il doit occuper au sein de l’alignement des Sénateurs.

Voilà une réalité qui nous porte à croire que le principal concerné est beaucoup plus orienté vers le jeu et non l’enjeu dans certains moments critiques. Il semble avoir de moins en moins d’effets paralysants au niveau de sa performance sportive, ce qui est tout à son honneur. 

Canadien : faire le choix

Comme organisation, le Canadien de Montréal a adopté une position claire et précise en lever de rideau : on veut faire un long bout de chemin en séries cette année. Avec les performances des plus positives de l’été dernier au tournoi printanier, avec la progression et le rendement de certains jeunes, et avec les importantes acquisitions effectuées lors de la saison morte, le CH est une équipe à prendre au sérieux.

Malgré un très court échantillon, le Canadien impressionne au plus haut point en ce jeune début de saison. Avec une fiche de 4-0-2 en six rencontres, avec une récolte de dix points sur une possibilité de 12, Montréal se retrouve au premier rang de sa division, et ce, en ayant disputé tous ses matchs sur les patinoires adverses. 

L’intégration des nouveaux arrivés, la notion de la profondeur englobée d’une saine compétition à l’interne, contrairement aux saisons précédentes, voilà tous des éléments clés d’une recette pour le moment gagnante à Montréal.

Tant et aussi longtemps que cette compétition interne demeurera saine et non son contraire, le CH a de quoi surprendre dans cette saison hors de l’ordinaire, et a raison de se nourrir de grandes ambitions. Une réalité que le groupe de leaders et le personnel hockey devra garder à l’œil en cours de route, pour éviter que certains joueurs commencent à se sentir malheureux sur une base individuelle (temps d’utilisation) et commencent à créer des problèmes.

S’oublier comme personne pour le bien collectif représentera un des principaux défis des prochains mois pour le Canadien dans l’objectif de suivre son désir. Chacun devra avoir un sentiment de contribution au succès collectif à la cause de la Sainte-Flanelle, chose qui n’est pas toujours facile dans le monde du sport.