Il ne faut pas s’y méprendre, un joueur de hockey professionnel doit jouer à l’intérieur de ses propres forces et dominantes, et c’est cette philosophie que tentent d’appliquer de plus en plus les entraîneurs de la nouvelle génération et certains de la vieille école qui ont su s’adapter.

En fin de compte, ce sont les joueurs « spectaculaires » qui font vendre les billets. C’est pour les voir, eux, que les plus fidèles amateurs paient le gros prix.

D’essayer de dénaturer des joueurs comme Cole Caufield (Montréal), Tim Stützle (Ottawa) ou Trevor Zegras (Anaheim), tous âgés de 21 ans et moins, serait d’aller à l’encontre du pourquoi ils ont été sélectionnés par leur équipe respective et à l’encontre de l’« élément vendeur » qu’ils apportent sur la patinoire.

Oui, certains soirs, dans l’art de la gestion de la rondelle dans des moments critiques, ces jeunes joueurs vont commettre certains impairs avec des prises décisionnelles douteuses, tout comme un bon défenseur à caractère offensif.

Aventureux, effrontés (dans le sens positif) par leur grande confiance en soi, ces vedettes en devenir peuvent déranger certains joueurs adverses en les faisant mal paraître en raison de leurs grandes habiletés offensives.

Malgré cette grande reconnaissance et le respect de ce niveau d’habiletés, une certaine forme de discipline se développera tôt ou tard, à l’intérieur d’un certain cadre de travail dont le talent à besoin pour s’épanouir et éclore.

Cependant, afin de bien progresser, les Caufield, Stützle, Zegras et compagnie devront faire preuve d’une certaine prise de conscience, particulièrement quand le jeu devient de plus en plus un enjeu. Ils devront accepter de franchir cette étape de « beaux joueurs » à « bons joueurs » éventuellement, et même possiblement à « joueurs d’exception » pour certains, qui auront peut-être la chance de mener leur équipe aux grands honneurs.

Trouver cette discipline signifiera d’entrer dans une routine d’efforts et de sacrifices dans la gestion du match, que ce soit une fin de période, une fin de partie, ou dans certains moments où la maturité et non l’individualisme doit prendre le dessus pour le bien de la collectivité.

Dénaturer ce profil de joueur... la réponse est « non » pour moi. Or, il faut définir un type de partenariat et parler d’objectifs avec ces joueurs. Pour moi, cela demeure un facteur non-négligeable dans ce business des plus compétitifs.

Certes, plusieurs critiquent encore à tort ou à raison les Maple Leafs de Toronto, et le duo Kyle Dubas et Sheldon Keefe, qui aujourd’hui est beaucoup plus jugés et critiqués par l’absence de rendement en séries éliminatoires que celui de la saison régulière au niveau des livrables. Cependant, l’ADN et la culture organisationnelle de la formation torontoise ne changeront pas (pas sur le court terme). Le fait d’appliquer le style pratiqué, entre autres, par les Islanders de New York ne colle pas à l’image de ce que veut projeter la franchise torontoise.

Au cours de ses dix dernières sorties, la formation de la Ville-Reine marque en moyenne cinq buts par partie et présente une fiche de 8-1-1.

Or, tant et aussi longtemps que certains joueurs de premier niveau dans le vestiaire des Maple Leafs – malgré des statistiques personnelles extraordinaires en saison régulière – ne feront pas le choix d’adopter, et de renoncer à certaines petites choses au minimum (sans les dénaturer) en situation de match sans lendemain, les déceptions risquent de se poursuivre même au printemps prochain.

Dans un mandat similaire, autant chez le Canadien de Montréal que les Sénateurs d’Ottawa, dans le développement des plus jeunes, il en est de la responsabilité du personnel d’encadrement de faire cheminer ces joueurs, autant sur le plan physique que psychologique. À moyen et à long terme, il faut absolument tracer la ligne entre l’acceptable et le non acceptable.

Ligue nationale de hockey : Il y aura des grincements de dents!

Maple Leafs

De la façon dont se dessine le portrait des séries éliminatoires au sein de la Ligue nationale de hockey, disons qu’il y aura définitivement des grincements de dents chez plusieurs équipes, et ce, dès la première ronde.

Les mots « échouer », « écrouler », « sombrer dans l’adversité », feront partie du vocabulaire de plusieurs.

Au moment d’écrire cette chronique, des duels comme Floride-Caroline, Toronto-Tampa Bay et Washington-Caroline se pointent de plus en plus à l’horizon et il sera difficile de prédire le résultat final de ces duels.

Plusieurs rendez-vous où le niveau d’intensité pourrait atteindre un degré élevé d’émotions, de résilience, et d’efforts sans la possibilité d’un moindre relâchement au niveau de la carte du mental, dans ce sérieux test d’adversité.

Ceux qui ont joué la game et qui ont obtenu des résultats connaissent très bien la définition du mot « sacrifice » et comprennent qu’il faut se marier à l’engagement que cela nécessite pour obtenir cette réussite.

Plusieurs d’entre nous pensent savoir ce que cela exige, mais entre « penser » et « réaliser », il y a un monde de différence, et à mes yeux seuls ceux qui ont fait partie de cette aventure peuvent reconnaitre les saignements de nez que cela exige.

Souci du détail, blessures, pression, anxiété, le fait de renoncer à certaines choses où l’enjeu devient de plus en plus prédominant dans cette fine ligne qui peut faire la différence entre la victoire et la défaite. Tout cela exige beaucoup. Énormément même!

De l’adrénaline à l’état pur qui devrait nous donner du hockey des plus intéressants dans les prochaines semaines, avec son lot de surprises.