Guy Boucher et ses adjoints ont trimé dur pour être fin prêts
On jase jeudi, 15 sept. 2016. 17:03 mercredi, 11 déc. 2024. 07:38Un peu plus de quatre mois après son embauche par les Sénateurs d’Ottawa, Guy Boucher s’apprête à diriger son premier camp d’entraînement de la LNH depuis la campagne 2012-13, et le principal intéressé affirme qu’aucun effort n’a été ménagé afin de faciliter la vague de changements qui accompagnera son arrivée dans l’organisation de la capitale canadienne.
« Je peux réellement dire que je suis prêt, a-t-il confié jeudi au micro de l’émission On jase, en compagnie de Martin Lemay. Professionnellement, on a passé beaucoup de temps à choisir mes assistants, à faire des entrevues, à mettre tout en place en ce qui a trait aux bureaux et aux vestiaires, bref tout ce qui représentera notre culture. »
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« À travers ça, il faut apprendre à connaître le personnel et donner des directives. Ce fut rencontre par-dessus rencontre. C’est énormément de choses à gérer. Avec mes adjoints, nous avons évalué les cinq meilleures équipes de la LNH dans chaque facette du jeu; avantage et désavantage numériques, entrées et sorties de zone, ainsi de suite. Depuis la mi-août, ce sont souvent des journées qui s’échelonnent de 7 h à 19 h. On peut dire que je ne les ai pas ménagés! »
Boucher a aussi rencontré chacun des joueurs entre deux heures et trente et trois heures pour mieux connaître leur passé, leur vécu, d’entendre leur analyse de la dernière saison des Sénateurs, et d’en savoir plus sur leurs forces et leurs faiblesses. Conscient que l’ensemble du travail effectué demande énormément de préparation, l’instructeur demeure persuadé d’avoir pris les moyens qui s’imposaient, « car seuls ceux qui travaillent le plus fort sont récompensés ».
La Suisse et la LNH, deux réalités bien différentes
Boucher s’est ouvert sur la tempête qu’a amenée le déménagement à Ottawa pour sa famille au cours des derniers mois. Le Québécois, son épouse et leurs enfants habitent sur le vieux continent depuis 2013, année de son embauche par le Berne SC en Ligue nationale A.
« La raison principale pour laquelle on avait opté pour la Suisse était la possibilité d’être près de la famille. Dans la LNH, tu n’es presque jamais là. Culturellement, on voulait aussi faire vivre quelque chose de différent aux enfants. C’est une toute autre dynamique car c’est une saison de 50 matchs et qu’à chaque soir tu rentres à la maison. (…) Avec les obligations au travail, je peux dire que cela fait beaucoup de choses à gérer en même temps durant ce déménagement. C’est pratiquement de repartir à zéro, donc ça demande beaucoup d’organisation. »
Le nouvel homme de confiance de Pierre Dorion a aussi témoigné de l’approche différente qui le caractérise à son deuxième séjour derrière le banc d’un club du circuit Bettman. La gestion de son personnel et la répartition de ses énergies sont deux aspects qu’il considère avoir améliorés dans les dernières années.
« Dans la LNH, 60 % de mon travail n’a rien à voir avec le hockey. Cette portion-là, c’est les rencontres avec les médias, le marketing, les réunions, la gérance d’individus. Et je considère que pour les 40 % restants, je ferai un meilleur travail qu’à ma première expérience dans la ligue pour déléguer, notamment à Marc Crawford, qui a tout fait dans le coaching par le passé. Il a déjà été dans mes souliers, donc je n’ai aucune crainte à lui confier des responsabilités. Ça me laisse me concentrer sur ma grande force, qui est de travailler avec des individus. Ainsi, je gaspillerai moins d’énergie sur des éléments moins importants qui ne permettent pas d’avancer. On peut dire que j’ai appris à ne pas chercher à nager à contre-courant. Ce n’est pas une stratégie productive! »
La jeunesse : oui, mais pas à tout prix
À quelques heures du coup d’envoi du camp des recrues des Sénateurs, Guy Boucher s’est dit ouvert à la perspective qu’un jeune joueur de l’organisation surprenne au point de se faufiler dans la formation partante lors de la première rencontre des Sens, le 12 octobre, face aux Maple Leafs de Toronto.
L’instructeur de 45 ans pose cependant un constat qu’il considère essentiel.
« Je sais que les partisans se montrent souvent impatients de voir les jeunes joueurs de l’organisation à l’œuvre. Ce sont de nouveaux jouets après tout. Pour les entraîneurs aussi, c’est excitant de voir ces joueurs-là arriver. Mais il y a un danger réel par rapport à leur développement s’il y a un laisser-aller. Lorsqu’on les précipite dans des situations qu’ils sont incapables de gérer, on leur nuit. On pense les aider en leur offrant des opportunités et du temps de glace, mais ce n’est pas le cas. On peut leur nuire à très long terme », prévient-il.
« Sans donner de noms, je l’ai vécu avec le Lightning de Tampa Bay et précédemment dans d’autres ligues. Il faut y aller intelligemment avec la jeunesse, respecter les étapes et le processus enclenché. »