Chose certaine, les Sénateurs d’Ottawa offrent du hockey intéressant, voire même divertissant, et ce, pour la majorité des parties disputées à domicile jusqu’à présent. On a pu remarquer la présence d’une certaine résilience chez la formation ottavienne, que la forte majorité des observateurs voyait croupir dans les bas-fonds du classement de l’association de l’Est.

 

Forts d’une fiche à domicile de 10-5-1 avant l’affrontement de lundi soir face aux Sabres de Buffalo, et présentant une fiche de 8-1-1 à leurs dix derniers matchs au Centre Canadian Tire, les Sénateurs impressionnent.

 

On parle d’une moyenne de 3,5 buts marqués par partie contre seulement 2,3 buts alloués à l’adversaire par match. Nous sommes loin du style de jeu éteignoir tel que la fameuse trappe. Au contraire, la troupe de D.J. Smith pratique un style vendeur et joue du hockey davantage axé sur les éléments intangibles de la « game »; la présence d’émotions, de détermination et d’une culture qui lentement, mais surement semble être reconnue par leurs pairs à travers le circuit.

 

Dans une saison sans grandes attentes autre que celle de surfer sur l’insertion et le développement des plus jeunes, en leur offrant suffisamment de millage dans les prochains mois et en respectant le processus de tous et chacun, les Sénateurs sont loin d’être mauvais.

 

Au-delà de l’absence de résultats sur les patinoires adverses (fiche de 5-13-3) depuis le début de la nouvelle saison, un aspect qui a aussi représenté le talon d’Achille de la formation ottavienne au cours des trois dernières campagnes (fiche de 28-65-10), les hommes de D.J. Smith compensent par leurs performances à domicile.

 

La réponse du marché inquiète au plus haut point !

 

Or, malgré les résultats plus que positifs des dernières semaines au Centre Canadian Tire, la faible réponse du marché actuel et les assistances très décevantes inquiètent au plus haut point. En temps normal, une séquence victorieuse de la sorte à domicile devrait attirer un peu plus la foule au guichet.

 

Une réalité qui nous amène directement dans le mur, considérant que dans six des dix dernières sorties à domicile 12 000 spectateurs et moins ont été annoncés et se sont présentés pour supporter le produit de la Ligue nationale de hockey, pas juste celui des Sénateurs d’Ottawa. De plus, deux de ses dix matchs ont compté seulement 10 000 partisans présents. Centre Canadian Tire

 

Oui, l’amphithéâtre est toujours loin du centre-ville, et ce, pour plusieurs années encore, car rien ne laisse présager la construction d’une nouvelle infrastructure à court terme. Oui, le propriétaire Eugene Melnyk est controversé et ne laisse personne indifférent, et ce même s’il est beaucoup plus discret depuis le début de la présente saison.

 

Or, un fait demeure : les supporteurs se font toujours attendre, et ce, malgré les succès actuels au niveau de la surface glacée à domicile. Voilà un contexte qui ne doit pas nécessairement être facile pour les joueurs, eux qui ont la responsabilité de performer soir après soir dans cette situation qui est tout simplement hors de leur contrôle.

 

Ces hockeyeurs professionnels ont maintenant comme responsabilité première de rester centrés sur le moment présent et de se préoccuper uniquement de leur rendement et performance sportive dans cet environnement de sport-spectacle.

 

Or, l’absence de ces revenus qui découlent de la vente de billets pourrait définitivement compliquer la tâche au directeur général Pierre Dorion dans sa marge de manœuvre. À moins de deux mois de la date limite des transactions, ce dernier devra poser certains gestes et prendre des décisions difficiles.  

 

Les dossiers de Jean-Gabriel Pageau, Marc Borowiecki, Dylan Demelo, Tyler Ennis et Vladislav Namestnikov feront couler beaucoup d’encre, eux qui seront tous agents libres sans restriction à la fin de la présente saison. Il en va de même pour Anthony Duclair qui lui sera agent libre avec restriction, mais il est en train de pousser son DG à se poser de sérieuses questions.

 

La réalité nous porte à croire que certains des noms mentionnés ci-dessus serviront malheureusement ou heureusement de monnaie d’échange – des joueurs de location pour une formation à la recherche de profondeur ou de renfort, tout dépendant de la situation au classement et des ambitions.

 

Comme le dit le vieil adage « no money, no candy », comme quoi il n’y en aura pas de facile pour Dorion et ses acolytes. Une notion qui semble bien faire partie du quotidien de la formation ottavienne.

 

Mark Borowiecki : Une personne authentique qui répond aux attentes !

 

Il n’est pas reconnu pour être le plus naturel, au contraire. Il est un défenseur de profondeur avec une présence physique quotidienne qui est bien sentie par ses adversaires, et ce, malgré des qualités de patinage moyennes et une mobilité restreinte dans une ligue qui n’a jamais été aussi rapide. Il reste néanmoins que Mark Borowiecki est un joueur très apprécié à Ottawa.

 

Après plus d’une vingtaine d’années à la couverture du hockey des Sénateurs à titre d’analyste, je dois dire que le principal concerné représente à sa façon une certaine copie de Chris Neil, un joueur qui a donné corps et âme à l’organisation des Sénateurs d’Ottawa. Même si le hockey a beaucoup changé depuis, je trouve la comparaison légitime.

 

Sans être à la recherche de reconnaissance, la contribution qu’apporte Boro pour les intimes au sein de cette formation par son jeu physique, autant en donnant la mise en échec qu’en la recevant, par son sacrifice à bloquer les tirs de ses adversaires représente une valeur inestimable pour les Sénateurs.

 

Sa présence est rassurante pour les plus jeunes, et parfois les plus vieux, dans les moments de fortes chaleurs là où certains adversaires pourraient être tentés d’en abuser.

 

Limité dans ce qu’il peut apporter au succès d’une formation, il n’en demeure pas moins que Borowiecki comprend son rôle et la chaise qu’il occupe. Même si son rendement offensif depuis le début de la présente saison demeure intéressant (14 points en 37 matchs) pour ce type de joueur à caractère strictement défensif, il est conscient de ses limites.

 

Sans penser pour autant qu’il demeure un élément indispensable pour les prochaines saisons dans cette phase de reconstruction, le fait de s’en départir soit à la date limite des transactions en février prochain (agent libre sans restriction) ou à la fin de la présente saison impose une sérieuse réflexion.

 

Le fait de remplacer ce type de joueur de profondeur, qui a peu d’impact sur une masse salariale, mais qui est habité par des valeurs humaines, de leadership et d’un grand attachement à la formation de son patelin, pourrait représenter une erreur à ne pas commettre pour un directeur général.

 

À l’ère des défenseurs de transition aux qualités de patinage et de maniement de rondelle au-dessus de la moyenne, le vétéran défenseur ne répond pas nécessairement à ces critères. Or, pour un joueur de la sorte pour qui l’engagement est plus qu’omniprésent soir après soir, il représente une certaine rareté dans la charte de profondeur actuelle des Sénateurs.

 

Sur une tout autre note, chers lecteurs, je tiens personnellement à vous souhaiter un joyeux temps des Fêtes, santé et bonheur !