MONTRÉAL – Le directeur général des Sénateurs d’Ottawa, Bryan Murray, soutient que P.K. Subban a prévenu Mark Stone de ses intentions avant de lui asséner le coup qui pourrait avoir mis fin à ses séries éliminatoires.

Atteint par le bâton de Subban à mi-chemin du premier match de la confrontation opposant les deux équipes, Stone souffre d’une microfracture du poignet droit. Les Sénateurs ont dévoilé le diagnostic jeudi matin et Murray a affirmé que la participation de son joueur vedette pour le reste de la série était « très incertaine ».

Mais Murray ne s’est pas arrêté là.

Les échos de l'entraînement des Sens

« Ce qui est dérangeant, de mon point de vue, c’est que des menaces ont été proférées par Subban avant l’incident, a avancé le grand patron des Sénateurs lors d’une apparition de cinq minutes devant la presse. Il y a eu deux tentatives de coup de bâton lors de mises en jeu, dont une qui a touché la cible, et ensuite l’assaut à deux mains que tout le monde a vu devant le filet. »

Les propos de Murray font écho à ceux qu’avaient tenus Stone quelques minutes après la défaite des siens mercredi soir. À mots un peu plus couverts, l’attaquant recrue avait dénoncé l’acharnement de Subban à son endroit. Clarke MacArthur, son compagnon de trio, avait remarqué la même chose.

« Quand tu es défenseur, tu manques parfois des affaires quand quelque chose arrive avec les joueurs d’avant, mais il me semblait que oui, Stoner était un peu comme une cible sur la glace », a reconnu à son tour Marc Methot jeudi.

« Je ne veux pas répéter les mots qui ont été utilisés, a répondu Murray lorsqu’un journaliste lui a demandé d’élaborer sur ses allégations. Mais de nos jours, il y a des joueurs qui portent des micros et il y a quatre arbitres sur la glace. C’est fort possible que l’un d’entre eux ait entendu ce qui a été dit. »

Il a déjà été confirmé que Subban, qui a écopé d’une pénalité majeure et d’une inconduite de partie pour son geste, ne sera pas puni davantage. Murray comprend mal la décision du Département de la sécurité des joueurs de la LNH et aimerait qu’elle soit reconsidérée.

« J’ai parlé à Stéphane Quintal ce matin et lui ai demandé pourquoi il ne prendrait pas au moins la journée pour colliger tous les faits et rendre un verdict en toute connaissance de cause, a commenté Murray. Je suis d’accord avec la décision qui a été rendue sur la glace, mais je crois aussi que la nature de la blessure qui résulte de l’incident nécessiterait que des conséquences additionnelles soient considérées. »

La vengeance n’est pas la solution

Dans ses propos d’après-match, l’entraîneur Dave Cameron avait utilisé des mots qui avaient été interprétés par plusieurs comme un avertissement. Si la Ligue ne veut pas intervenir, nous allons prendre le dossier en main, ont compris plusieurs témoins. D’ailleurs, notre collaborateur Pierre LeBrun a rapporté que les paroles du pilote lui avaient valu une discussion préventive avec les dirigeants de la Ligue.

Moins incisif dans ses commentaires après une courte nuit de sommeil, Cameron a insisté sur l’importance pour son équipe de ne pas chercher à répliquer.

« L'un de nos principes, c'est de prioriser la discipline sur les émotions. Il n'est pas question de vengeance. Il est question de jouer du hockey physique du premier au dernier coup de sifflet et trouver une façon de gagner le match. C'est là-dessus qu'on investira notre énergie. »

« J’espère qu’on jouera un style de jeu robuste, a ajouté Cameron devant l’insistance d’un collègue. J’espère qu’on le fera avec P.K., j’espère qu’on le fera avec Markov, j’espère qu’on le fera avec tous leurs joueurs. On ne va pas se retenir. Mais je serais vraiment déçu si on commençait à pourchasser un joueur en particulier parce qu’on n’était pas en mesure de gérer un incident comme celui-là. On savait que les séries apportaient leur lot de défis. Il faut y faire face. »

« Vous ne m’entendrez pas dire qu’on va essayer de grimper sur les joueurs de l’autre côté, a prévenu Alex Chiasson lorsqu’on lui a demandé s’il s’attendait à ce que des comptes se règlent. Il y a un match de hockey à jouer, un match avec de l’intensité et beaucoup d’émotion. Ils ont gagné hier, mais on va se préparer le mieux possible pour demain. »

« La meilleure façon de se venger, c'est de gagner »

« C’est un développement malheureux, a calmement exprimé Methot. Personnellement, comme défenseur, ce n’est pas une réaction qui me vient en tête quand je protège mon territoire. Mais il ne faut pas qu’on laisse les événements créer un cirque sur la patinoire. La Ligue a pris sa décision et il faut passer à autre chose. J’espère simplement que Stoney est correct. »

« On ne menace personne, a renchéri Murray. On demande simplement à ce que justice soit rendue dans une situation où on a perdu l’un de nos meilleurs joueurs. »

Stone n’a pas participé à l’entraînement jeudi matin. « Mark est prêt à sacrifier son corps, mais il n’a aucune mobilité présentement », a confié son DG. Son absence a forcé Cameron à remanier ses trios. Milan Michalek a obtenu une promotion aux côtés de Kyle Turris et Clarke MacArthur tandis que Chiasson s’est retrouvé à la droite de Bobby Ryan et Mika Zibanejad.

Chris Neil, qui n’a pas joué depuis qu’il s’est blessé à un pouce le 14 février, s’est entraîné à l’aile droite en compagnie de Mike Hoffman et David Legwand, mais n’a pas voulu confirmer son retour au jeu au terme de la séance.

Le deuxième match de la série aura lieu vendredi à 19 h.

Formation des Sénateurs à l'entraînement :

MacArthur-Turris-Michalek;
Ryan-Zibanejad-Chiasson;
Condra-Pageau-Lazar;
Hoffman-Legwand-Neil
Smith

Méthot-Karlsson;
Wiercioch-Ceci;
Borowiecki-Gryba