Dans un milieu en crise de confiance, les prochaines semaines, d’ici la date limite des transactions, devront se traduire, pour les Sénateurs d’Ottawa, espérons-le, par des actions concrètes qui doivent redonner espoir aux partisans.

 

Des prises de position qui devront se traduire à la base par de nouvelles ententes à long terme pour certains de leurs éléments de premier plan.

 

Seul le propriétaire, Eugene Melnyk, connaît la réponse. A-t-il le désir ou tout simplement les moyens d’investir autant d’argent?

 

Est-ce que Mark Stone, Matt Duchene et Ryan Dzingel ont le réel désir de faire partie de cette phase de reconstruction actuelle? Ont-ils plutôt le goût de voir ce que le marché peut leur offrir? Un luxe que pourrait se permettre les deux premiers.

 

Quelle est la marge de manœuvre que possède actuellement le directeur général, Pierre Dorion? Est-ce qu’il bénéficie d’une certaine flexibilité ou est-il tout simplement menotté au niveau de l’enveloppe salariale disponible?

 

Ottawa est un marché qui, au fil du temps, s’est toujours retrouvé dans un contexte à devoir surpayer certains de ses effectifs, en argent ou en années. Cette franchise a aussi dû se résilier à laisser partir certains actifs dans le passé, faute de capacités financières.

 

Une des seules interprétations que l’on peut faire actuellement est qu’Ottawa représente une franchise branchée sur le respirateur artificiel, ce qui ne cesse de nourrir la possibilité d’un transfert ailleurs en Amérique du Nord ou la possibilité d’une vente éventuelle à d’autres investisseurs.

 

Entretemps, sur une base quotidienne, ce ne sont pas les facteurs de distraction qui risquent de manquer dans l’environnement immédiat des Sénateurs.

 

Le personnel hockey devra trouver la façon de garder tout ce monde centré et concentré sur la tâche. Les entraîneurs devront essayer d’empêcher les facteurs extérieurs de se retrouver à l’intérieur des quatre murs du vestiaire, comme ce fût le cas dans un passé pas si lointain.

 

Est-ce que le propriétaire actuel a les liquidités nécessaires pour répondre aux différentes exigences salariales des clans Stones et Duchene, qui selon les dires du milieu pourraient se situer autour des 8.5 à 9.5 millions de dollars par saison?

 

M. Melnyk a-t-il les moyens, pas nécessairement au niveau du montant alloué, mais au niveau de la façon que le tout sera versé (salaire, boni de signature, autres?

 

Autant de questions qu’il y a de réponses, mais les décisions qui en découleront d’ici la date limite des transactions risquent fortement de nous donner des indicateurs tant sur le positionnement de la franchise au niveau du moment présent et du moyen et long terme.

 

Respecter les orientations 

 

Dans une rétrospective 2018 peu reluisante et à l’aube du bilan de mi- saison, on peut dire que l’organisation des Sénateurs d’Ottawa a été fidèle à son plan quant à la phase de reconstruction annoncée lors de l’entre-saison.

 

Cela a pour effet que l’équipe se retrouve sensiblement là où elle devrait se retrouver au classement, soit dans le dernier tiers de la Ligue nationale de hockey.

 

Malgré un début de saison intéressant (octobre / novembre), tant au niveau de l’insertion de plusieurs jeunes joueurs que du rendement plus que positif de certains vétérans,  le temps aura rattrapé les Sénateurs, et ce même s’ils en auront surpris plusieurs aux niveaux compétitivité et résultats.

 

Que dire de l’émergence du jeune défenseur Thomas Chabot (malheureusement blessé) qui a su, de brillante façon, prendre le « lead » offensif de la brigade défensive et en un court laps de temps gagner le respect du milieu de la LNH.

 

Que dire du rendement de Brady Tkachuk et de Colin White qui, depuis le jour un, démontrent des signes de constance et de régularité dans la qualité de leur jeu, et ce, malgré quelques essoufflements à l’occasion. Tout cela nous porte à croire en de jours meilleurs.

 

Se retrouvant avec plusieurs points de retard sur les quatrièmes as de l’Association de l’Est, l’évidence même frappe de plein fouet la formation ottavienne sur les possibilités de lutter pour une place en séries éliminatoires le printemps prochain, même si cela ne faisait pas partie de l’objectif visé en cette phase de reconstruction.

 

L’insertion de jeunes espoirs devrait faire partie du mandat numéro un de l’organisation, tout en acceptant les essais-erreurs de ceux-ci et en leur permettant de jouer dans un cadre de « qualité-minutes » vis à vis leur développement. Cela leur donnera de l’expérience et de la confiance pour les années futures.

 

Guy Boucher : contrôler ce qu’on peut contrôler

 

Tout en souscrivant à ces nouvelles orientations organisationnelles, Guy Boucher devra tracer la ligne entre l’acceptable et le non-acceptable. Ce sera l’un des principaux enjeux et défis de Boucher et de ces hommes de hockey.

 

 

La critique de l’extérieur pourrait devenir de plus en plus sensible dans les prochaines semaines, avec l’absence de résultats positifs. Un contexte qui demandera une certaine maturité dans l’art de choisir ses propres chevaux de bataille.

 

Un entraîneur qui devra demeurer centré sur le moment présent et faire preuve de lucidité. On pourra s’amuser à jouer le rôle de trouble-fête par moment dans la quête de ces mini-victoires, davantage morales qu’autre chose.

 

Canadiens de Montréal : en lien avec les objectifs visés

 

En phase de rafistolage, le Canadien de Montréal est dans une position drôlement impressionnante. La Sainte-Flanelle a récolté neuf points de plus qu’à pareille date l’an passé.

 

Le CH peut également compter sur de meilleures contributions offensives de certains joueurs, et ce, malgré les départs des vétérans Max Pacioretty et Alex Galchenyuk sous d’autres cieux. Puis, l’équipe présente aussi un rendement sur les patinoires adverses de loin supérieur à l’an dernier.

 

À l’étape de la mi-saison, le Canadien demeure en lien direct avec les différents objectifs fixés en début de saison. On nage beaucoup moins dans la controverse et dans la critique, tant de l’intérieur que de l’extérieur.

 

L’objectif premier était de créer une attitude renouvelée, une discipline et un cadre de fonctionnement ajustés à la nouvelle LNH, qui elle, est servie aujourd’hui par la vitesse et les habiletés offensives. Tout ce processus mérite d’être souligné et reconnu à sa juste valeur.

 

Sans être rendu à la coupe aux lèvres, le Tricolore peut affirmer que les nouvelles orientations de l’interne rapportent déjà de plus en plus les efforts investis, même si cela n’a pas toujours été nécessairement de tout repos en raison des fortes critiques du printemps dernier.

 

Les remises en question de la saison morte semblent aujourd’hui de plus en plus porter à croire en de jours meilleurs chez le Canadien de Montréal pour les prochaines années.

 

Un contexte qui, espérons-le, n’entraînera pas le directeur général, Marc Bergevin, à tomber dans les pièges du passé d’ici la date limite des transactions. Il devra plutôt demeurer accrocher au projet mis en place depuis l’été dernier, en jurant davantage sur le moyen et le long terme de la franchise que sur le court terme.

 

Entretemps, je tiens à vous souhaiter personnellement une bonne et heureuse année 2019!