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RÉSULTATS

Une brigade défensive revampée

Jakob Chychrun Jakob Chychrun - Getty
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COLLABORATION SPÉCIALE

Certains mentionneront que l'échantillon est encore trop court pour porter une évaluation juste du rendement du nouveau venu Jakob Chychrun à la position de défenseur dans la grande famille des Sénateurs d'Ottawa. Or, même s'il n'est arrivé que depuis une dizaine de jours seulement, il ne faut pas oublier que le principal concerné en est à sa 7e saison déjà au sein du circuit Bettman. Selon moi, son impact a été immédiat.

Dans une position aussi névralgique et importante que celle de défenseur, alors que les très bons représentent un effet de rareté, il est de loin préférable de les sélectionner et de les développer, tout en acceptant ce processus d'essai-erreur, principalement en raison du prix d'acquisition. Or, la dimension qu'apporte Chychrun au sein des Sénateurs est instantanée, et c'est en quelque sorte une grande bénédiction pour les partisans et l'état-major, alors que le jeune défenseur de 24 ans se dirige déjà vers les 380 parties jouées dans la LNH.

Chychrun est un défenseur de type clé en main. Confortable sur l'ensemble des phases de jeu, le nouvel arrivé présente une fiche de neuf buts et 23 passes (32 points) et un différentiel de plus-8 en 42 parties cette saison. Il représente déjà cette pièce du casse-tête tant recherchée dans la charte de profondeur des Sénateurs, lui qui gruge d'importantes minutes à la ligne bleue. 

Sans connaitre tous les tenants et aboutissants de son désir d'aller voir ailleurs et de sortir de l'Arizona – ce qui a d'ailleurs placé le directeur général Bill Armstrong dans une position très délicate, alors qu'il cherchait à maximiser la réelle valeur de son ex-protégé sur le marché des transactions – 
disons simplement que Pierre Dorion a bien joué ses cartes. 

L'imposant défenseur, dans un très court espace-temps, permet aujourd'hui de revamper au goût du jour cette brigade défensive des Sénateurs. Une brigade 2.0 qui répond mieux à la nouvelle réalité que représente la LNH, avec une meilleure répartition du temps de jeu.

Utilisé à toutes les sauces par son entraineur-chef D.J. Smith depuis son entrée en scène, Chychrun joue autant du côté gauche (côté naturel) que du côté droit (inversé).

Il joue tant en avantage numérique, qu'en infériorité numérique, que lors de moments critiques en fin de match. Il consomme en moyenne 21 minutes par parties dans un rapport qualité-minute très important. Cela permet aujourd'hui de donner davantage d'oxygène à Thomas Chabot, en évitant de le surtaxer, tout comme à la verte recrue Jake Sanderson, qui de son coté a tout simplement fait des pas de géants à sa première saison – il a vraiment démontré des signes d'un défenseur déjà mature, doté d'un très grand « hockey IQ ».

L'arrivée de Chychrun a eu un effet des plus stabilisateurs autant sur le court terme que le moyen terme, et on espère sur le long terme, car le principal concerné sera admissible à l'autonomie complète à la fin de la saison 2024-2025. 

Dorion a bien fait ses devoirs. Dans les dernières années, il a ajouté des pièces au casse-tête des Sénateurs qui répondent à la nouvelle réalité de la LNH, avec des joueurs rapides, dotés de grandes habiletés tant techniques qu'intellectuelles, capables de relancer l'attaque ou de venir la soutenir (pour les défenseurs). Chychrun cadre exactement dans ce profil.

La brigade défensive des Sens, dès l'an prochain, pourrait réunir Chabot (26 ans), Artem Zub (27 ans), Sanderson (20 ans) Chychrun (24 ans), et Tyler Kleven (21 ans et choix de 2e ronde en 2020). Ça promet! 

Rapidement sur Kleven, il s'agit d'un arrière gauche qui fait ses classes actuellement et qui progresse à vitesse grand V avec l'Université du Dakota du Nord. C'est un défenseur du type stabilisateur pouvant apporter une dimension physique à son jeu. Même si on sait qu'il reste encore beaucoup de place à la progression dans son cas, question de bien remplir son propre coffre à outils, disons que c'est encourageant. 

On ne se le cachera pas, les Sénateurs risquent de devenir de plus en plus habiles sur patin et avec la rondelle. Ils seront également dotés d'un sens du jeu au-dessus de la moyenne, en plus d'être nourris par une envie de se porter à l'attaque. La mobilité, le jeu de transition et le rôle respectif de chaque défenseur à supporter l'attaque ont été quelques-uns des éléments de faiblesses des dernières années à Ottawa. Plus maintenant. 

Les formations aspirantes aux grands honneurs, celles qui se démarquent de la compétition, ont vite compris la réalité d'aujourd'hui et ont su faire preuve de vision plus rapidement que d'autres, surtout en matière de confection de la charte de profondeur. Dorion espère avoir bien joué.

Le fait d'être un défenseur offensif exige une grande confiance en soi et une habileté à prendre certains risques calculés dans le feu de l'action. Il faut aussi savoir défier la règle des pourcentages au niveau du facteur réussite dans la gestion de la rondelle, entre autres, ce qui pour la forte majorité de ceux-ci n'est pas un problème, car ils possèdent la vitesse nécessaire pour regagner leur position lorsque la situation l'exige.

Les formations de premier plan n'hésitent pas à avoir trois ou quatre défenseurs offensifs, question de maximiser la vitesse de leurs attaquants et de déstabiliser l'adversaire. Pour produire, tôt ou tard, les attaquants ont grandement besoin de défenseurs ayant la grande capacité de relancer le jeu rapidement avant que les structures défensives adverses n'aient la chance de se repositionner, particulièrement en zone centrale.

Si les Sénateurs d'Ottawa ont souffert de cette absence de relance au sein de la brigade défensive dans les dernières années, il semble que ce problème soit maintenant derrière eux. D.J. Smith a maintenant une carte de plus dans son jeu, ce qui lui donne beaucoup plus de flexibilité avec ses compositions et l'utilisation de ses défenseurs. Une réalité qui tout dernièrement a eu un effet direct sur l'amélioration de la production offensive en situation de 5 contre 5.

Flyers : un sentiment de grande fierté

Je tiens à terminer ma chronique cette semaine en parlant du sentiment de fierté qui habite plusieurs personnes de la région de Gatineau et du monde du hockey à la suite de la nomination (sur une base intérimaire) du Gatinois Daniel Brière à titre de directeur général chez les Flyers de Philadelphie

Quelle belle nouvelle pour Brière et sa famille! Humble et persévérant, il a toujours cru en lui. Cette confiance en soi et ce sentiment indicible qu'on va réussir ce que l'on tente ont toujours fait partie de l'ADN du Gatinois de 45 ans. Ça a toujours su lui porter fruit.

Confronté à plusieurs défis d'adversité en tant que joueur par le passé, entre autres en raison de sa petite taille, il n'a jamais été du genre à baisser les bras. Aujourd'hui, il se voit une fois de plus récompensé et on ne peut que lui souhaiter la meilleure des chances dans cette nouvelle aventure. Bon succès!