Avant le début des séries, bien des observateurs s'entendaient pour dire que les Ducks d'Anaheim avaient de bonnes chances de mettre la main sur la coupe Stanley pour une deuxième année de suite.

Même s'ils ont terminé la saison en queue de poisson avec seulement quatre victoires à leurs quatorze derniers matchs, les Stars de Dallas sont venus brouiller les cartes.

Les Modano, Richards, Ribeiro, Morrow et Turco ont eu le dessus sur les Getzlaf, Pronger, Selanne, Niedermayer et Giguère.

Mais lors de la sixième rencontre, le dernier clou dans le cercueil a été enfoncé par le défenseur québécois Stéphane Robidas qui a disputé un match qu'il n'est pas prêt d'oublier. En fait, c'était un match à l'image des séries qu'il connaît actuellement.

Avec les vétérans Sergei Zubov et Philippe Boucher à l'infirmerie, la brigade défensive des Stars est obligée de se débrouiller avec trois recrues. L'entraîneur-chef Dave Tippett a donc augmenté les responsabilités de Robidas et il n'a pas été déçu.

Lors du cinquième match, l'ancien défenseur du Canadien a reçu une rondelle en plein visage. Ensanglanté, il a quitté la rencontre. Le nez cassé pour la cinquième fois de sa carrière, il était quand même de retour sur la patinoire à peine quelques minutes plus tard, une fois l'hémorragie stoppée.

Puis Robidas est venu jouer les héros lors de la sixième partie. En début de troisième, il a quitté sa position à la ligne bleue pour foncer au filet et enfiler son premier but des séries pour créer l'égalité 1-1.

Moins d'une minute plus tard, il débordait Mathieu Schneider en entrée de zone pour ensuite refiler habilement le disque au vétéran Stu Barnes qui complétait facilement la manœuvre amorcée avec brio par Robidas. C'en était fait des Ducks.

Sélectionné première étoile du match, Robidas n'est pas prêt d'oublier cette soirée. « C'est un des bons sentiments que j'ai vécus jusqu'à présent dans ma carrière. Considérant l'importance de cette partie et toute l'atmosphère qu'il y avait dans le building, c'est tout un feeling. Surtout que c'est seulement la deuxième fois que l'on franchit la première ronde depuis que je suis arrivé à Dallas en 2003 », de raconter l'ancien défenseur des Cataractes de Shawinigan.

Joueur le plus utilisé des deux équipes au cours de cette série avec un temps de jeu moyen de 24:47 minutes par match, Robidas complète la première ronde avec une récolte de six points en autant de parties. Au-delà de sa production offensive, il y a aussi le fait que les Stars ont été en mesure de contenir l'attaque des Ducks, qui n'a inscrit que seulement treize buts.

« Ce n'est pas que moi. Tous les défenseurs ont retiré énormément de fierté dans cette série. Surtout qu'on était négligé en raison de l'absence de Zubov et Boucher. Marty Turco aussi a été extraordinaire et je ne comprends pas pourquoi on parle de ses problèmes en séries. L'an passé, on a perdu en première ronde contre les Canucks mais on a perdu en sept matchs. Et les trois fois qu'on a gagné, c'est parce que Marty avait obtenu un jeu blanc. Ça ne doit pas être arrivé souvent qu'un gardien perde une série malgré trois blanchissages à son actif. »

Offensivement aussi les choses ont drôlement bien fonctionné pour les Stars. Mike Ribeiro a poursuivi sur sa lancée avec une production de huit points. « Mike a été incroyable pour nous. Toute l'année, il a été notre joueur-clé et ça se poursuit en séries, de poursuivre Robidas. Les Ducks ont tenté de le contenir mais ça n'a pas fonctionné. Randy Carlyle envoyait toujours Scott Niedermayer ou Chris Pronger contre le trio de Mike. L'autre chose qui a joué en notre faveur en première ronde c'est qu'on n'a pas dérogé de notre plan de match. On savait qu'ils essaieraient de jouer la carte de l'intimidation mais on n'est pas tombé dans le panneau. On a accepté les mises en échec. On n'a pas répliqué car on savait que c'était la seule façon de les battre », de raconter le sympathique athlète.

Maintenant qu'ils ont fait tomber les champions de la coupe Stanley, les Stars savent que tout peut arriver. Les vétérans comme Mike Modano parlent souvent de l'ivresse que l'on ressent en soulevant ce lourd trophée à bout de bras. Stéphane Robidas et ses coéquipiers ont franchi la première étape.