EDMONTON - (PC) Michel Therrien va devoir vivre avec sa réputation, au moins le temps de confirmer qu'il a vraiment changé, comme il le doit le répéter presque chaque jour depuis sa nomination comme entraîneur du Canadien.

Encore mercredi, sur cinq colonnes à la une du cahier des sports du Edmonton Journal, un titre rappelait les "tactiques légendaires" du nouvel entraîneur du Canadien au niveau junior et même dans la Ligue américaine.

Georges Laraque, des Oilers, affirme qu'à son arrivée à St-Jean dans la LHJMQ, l'entraîneur du Titan de Laval était encore plus intimidant que ses joueurs et ne se gênait pas pour crier à ses adversaires "toutes sortes de choses dégradantes".

Laraque n'avait que 16 ans quand Therrien l'avait défié de s'en prendre à Sylvain Blouin, de deux ans et demi son aîné et la terreur du Québec à cette époque. Laraque a fini par céder, à son grand regret. Il a subi une volée et, dit-il, "ç'a presque ruiné ma carrière".

Laraque a plus tard remporté la coupe Memorial sous les ordres de Therrien et il comptait aller lui serrer la main. Car aujourd'hui, il apprécie tout ce que celui-ci lui a apporté, notamment la soif de victoire.

Une sorte de Keenan

Mais à l'époque, selon lui, Therrien était "une sorte de Mike Keenan, un Keenan junior".

L'article rappelle aussi une bagarre entre Therrien et Alain Rajotte, un autre entraîneur de la LHJMQ, et une altercation, à la sortie d'un bar, avec Lonny Bohonos, un joueur des Maple Leafs de St.John's. Une accusation d'assaut avait été portée contre ce dernier mais abandonnée par la suite.

Patrick Côté, un autre dur-à-cuire qui a joué contre les équipes de Therrien dans la LHJMQ, a aussi raconté quelques anecdotes salées à propos du Titan de Laval des frères Morissette, "du stuff de junior", dirait Jacques Lemaire.

Par exemple, il y avait du sable répandu devant le banc des visiteurs afin de nuire à l'aiguisage de leurs patins, on peinturait les bancs du vestiaire pour que la peinture colle à l'équipement des joueurs et on haussait la chaleur au maximum dans la chambre des visiteurs.

"C'était des drôles de stratégies mais ses équipes gagnaient toujours contre nous", conclut Côté, qui jouait à Beauport.

Therrien, qui passe son temps à répéter qu'il a su s'adapter, comme tant d'autres, à diriger des adultes, ne dit-il pas aussi qu'il était et demeure prêt à tout pour gagner?

Interrogé à propos de la véracité de ces anecdotes, Therrien a répondu en faisant comiquement l'innocent.