Passer au contenu principal

Tout n'est pas perdu pour les Stingers

Le capitaine des Stingers de Concordia, Phélix Martineau. Le capitaine des Stingers de Concordia, Phélix Martineau. - Stingers de Concordia
Publié
Mise à jour

MONTRÉAL – Quand il y pense, Phélix Martineau a encore un « haut-le-cœur ». La défaite de 5-4 infligée dimanche dernier par les Patriotes de l'UQTR, qui accusaient pourtant un retard de 0-4 après 23 minutes de jeu, passe toujours mal dans la gorge du capitaine des Stingers de Concordia.

N'eût été cette improbable remontée des champions canadiens en titre, les Stingers lutteraient samedi soir avec les Lancers de l'Université Windsor pour le privilège de soulever la coupe Queen's, la récompense offerte chaque année aux champions de l'Ontario University Athletics (OUA).

« C'est vraiment frustrant, mais on ne peut pas revenir en arrière, prêche Martineau. Tout ce qu'on peut faire, c'est se concentrer sur le match de samedi qui nous donne une chance d'aller aux Nationals. »

Il reste en effet le Championnat canadien. Tout n'est pas perdu. Pour s'y rendre, les Stingers devront d'abord faire un long détour jusqu'à Thunder Bay – en avion nolisé, heureusement –, et arracher des griffes des Thunderwolves de l'Université Lakehead le troisième et dernier laissez-passer offert dans l'OUA.

Le circuit ontarien regroupant 19 universités, comparativement aux neuf de Canada West (CW) et aux sept de l'Atlantic University Sport (AUS), celui-ci enverra trois représentants au tournoi de fin d'année ; ses deux finalistes et les vainqueurs du match de la médaille de bronze que se disputeront samedi soir les Stingers et les Thunderwolves. Les deux autres ligues dépêcheront elles aussi leurs finalistes, alors que le huitième et dernier billet est offert à l'équipe hôte, les Panthers de l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard, qui organiseront l'événement du 16 au 19 mars à Charlottetown.

« Dans une situation comme ça, tu n'as pas le choix de te relever les manches et de penser à ta prochaine game tout de suite », raisonnait Martineau, jeudi, quatre jours après le revers des siens en première période de prolongation dans le match ultime de la série 2 de 3 qui les opposait à l'UQTR en finale de la division Est de l'OUA.

Si les Montréalais ont rapidement dû tourner la page sur ce cruel dénouement, ils n'ont toutefois rien oublié. Face à une équipe à maturité, les champions du calendrier régulier de surcroît, ils ont tenu leur bout et n'étaient qu'à quelques minutes de l'exploit.

« C'est ça qui est le plus motivant pour nous ; cette game-là aurait pu aller d'un côté comme de l'autre contre les champions canadiens. Ça veut dire qu'on n'est pas là encore, mais qu'on n'est vraiment pas loin », déduit Martineau.

« Le monde nous voyait perdre en deux contre eux autres, mais on leur a donné une bonne série. On va apprendre de ça », promet quant à lui l'entraîneur-chef Marc-André Élément.

« On a fait beaucoup d'erreurs mentales. C'est quelque chose qu'il faut travailler. Quand les choses ne vont pas en notre faveur et qu'il y a des décisions des arbitres avec lesquelles nous ne sommes pas d'accord, il faut oublier ça et aller de l'avant », ajoute celui qui compte sept joueurs de première année dans sa formation.

Un meilleur sang-froid s'avèrerait fort utile pour les suites des choses, surtout au Fort William Gardens, le domicile des Thunderwolves. Aucun autre aréna de l'OUA n'a attiré plus de spectateurs cette saison avec une moyenne de 2297 par rencontre. Puis, lors des deux visites des Lancers de l'Université Windsor le week-end dernier en finale de la division Ouest, Lakehead attiré 3728 et 3491 fidèles lors de deux soirées consécutives.

« Ça va être plein, peut-être 3600 spectateurs. Le gros show en ville, c'est ça », annonce Élément, qui en sera à sa troisième visite dans la forteresse des Thunderwolves à titre d'entraîneur-chef des Stingers.

« On l'a vu à Trois-Rivières ; quand tu mènes par beaucoup, les partisans sont très calmes, mais quand ils finissent par scorer, c'est autre chose, témoigne Martineau. Ça donne un p'tit peu plus d'énergie aux joueurs qui sont sur la glace. Ce sera à nous de tuer ce momentum-là pour ne pas inciter leurs partisans à croire qu'ils ont une chance de nous battre. »

Phélix Martineau

Les équipes des divisions Est et Ouest ne s'affrontant pas durant le calendrier régulier de l'OUA, il s'agira d'un premier duel cette année entre ces deux formations qui n'ont été séparées que par un point au classement général. Avec une récolte de 39, Lakehead a terminé deuxième, deux rangs devant Concordia, qui a toutefois joué un match de moins.

« C'est une équipe très, très rapide, expose Élément au sujet des Thunderwolves. Ils contre-attaquent rapidement, ils sont travaillants et ils ont beaucoup de profondeur. Ce n'est pas pour rien qu'ils ont fini premiers dans l'autre division. »

« Il va falloir faire attention à leur transition pour être sûr qu'on ne se fasse pas prendre avec des surnombres, renchérit Martineau, meilleur buteur de l'OUA en séries (6). C'est une game no 7, le plus important ce sera de contrôler nos émotions. »

En cas de victoire, les Stingers permettraient au Québec de déléguer deux représentants au Championnat canadien pour la première fois depuis 2018. Et si le hasard coopère, les Patriotes se retrouveront sur leur chemin.

« Je ne veux même pas en parler ou penser à ça, mais si le moment arrive, je sais que les gars vont être motivés c'est garanti », avance Élément.

« On espère avoir cette chance-là, corrobore Martineau. Pour être les meilleurs, il faut que tu battes les meilleurs. Avoir l'opportunité de rejouer contre eux et finir par les battre, c'est sûr que ce serait une motivation. Mais s'ils se font éliminer avant, on ne chialera pas trop non plus. »