Le nom de Carey Price commence à circuler aux quatre coins de la LNH, non seulement comme un candidat au Trophée Vezina, mais aussi pour le Trophée Hart remis au joueur le plus utile à son équipe.

Price succèdera-t-il à Ryan Miller pour le titre de meilleur gardien de la saison? Chose certaine, même si Price domine tous les gardiens de la LNH avec 33 victoires présentement, il sera difficile pour lui de mettre la main sur le trophée. Ce sont les directeurs généraux qui votent pour élire le meilleur gardien de l'année et ce ne sont pas seulement les statistiques qui dictent leurs choix. Price flirte avec le premier rang dans toutes les catégories.

Celui qui a précédé Miller, Tim Thomas, bénéficie du capital de sympathies en raison de son incroyable retour après la saison de misère qu'il avait connue l'an dernier. Le gardien des Bruins a remporté le trophée remis au meilleur gardien il y a deux ans et a effectué tout un retour cette année. Il a supplanté Tuukka Rask, qu'il avait lui-même distancé la saison dernière.

Au niveau des statistiques, Thomas domine avec un pourcentage d'arrêts qui frôle les ,940. De plus, il a un excellent dossier victoires/défaites. À moins que le vétéran gardien connaisse des ratés dans le dernier droit de la saison, il est mon favori.

Ceci dit, plusieurs facteurs sont à considérer lorsque vient le temps de choisir l'heureux gagnant. Le chiffre de 40 victoires est un chiffre magique. Lorsque Martin Brodeur atteignait cet important plateau, il remportait régulièrement la palme.

Avec 13 matchs à disputer au calendrier régulier, il sera difficile pour Price d'atteindre ce plateau. D'ici la fin de la campagne, Price devrait être devant la cage des siens pendant plus ou moins 11 rencontres, à moins que le CH s'assure d'une position favorable plus rapidement.

Le gardien des Rangers Henrik Lundqvist risque de se mériter plusieurs votes si les Rangers sont des séries éliminatoires, surtout en raison du nombre de jeux blancs qu'il a enregistrés. Les Rangers ont été affligés par les blessures tout au long de la saison. D'ici la fin de la campagne, il devra prendre les bouchées doubles, puisque son adjoint Martin Biron est sur la touche.

Chez les Penguins, Marc-André Fleury recevra également sa part de votes. On doit reconnaitre le fait que Crosby et Malkin ont été absents une bonne partie de la saison.

Je vois une course entre Thomas, Price et Roberto Luongo.

Le joueur le plus utile?

Même si historiquement, l'un ne va pas sans l'autre, la valeur du trophée remis au joueur le plus utile à son équipe est différente.

Dans un marché influent comme celui de Montréal, il est facile de se ranger derrière le gardien du Canadien.

Selon moi, Price est définitivement le plus utile à sa formation, surtout en raison des blessures qui sont survenues en cours de route, ainsi que du nombre de départs qu'il a obtenus.

Le meilleur pointeur du Canadien, Tomas Plekanec, vient au 43e rang dans la LNH. Outre Price, aucun joueur du Tricolore ne peut être considéré à ce niveau. Il ne faut pas oublier que le meilleur défenseur de l'équipe est sur la touche depuis plusieurs mois. Au niveau de l'utilité, la nomination de Carey Price est très défendable.

On mentionne les noms de Andrei Markov et Josh Gorges, mais il ne faut pas oublier celui de Jaroslav Spacek. Ce dernier jouait un rôle important en défensive avant sa blessure au genou. Ces facteurs sont à prendre en considération.

Un gars comme Roberto Luongo, qui présente aussi d'excellentes statistiques et parmi les leaders dans la plupart des catégories, évolue pour une des meilleures formations de la LNH. Les Canucks comptent dans leur rang les frères Sedin, qui sont au sommet des meilleurs pointeurs de la LNH, alors que, du côté du Canadien, il faut chercher très loin pour trouver le meilleur marqueur.

Est-ce que Luongo est un meilleur gardien de but que Carey Price? Peut-être, mais ça ne veut pas nécessairement dire qu'il est le plus utile à son équipe.

Luongo connaît du succès, mais même lorsque Cory Schneider est devant le filet, les Canucks gagnent. La même situation se produit à Boston où Rask défend le filet assez régulièrement.

À Montréal, Alex Auld n'a pas été appelé à remplacer Price très souvent, alors il n'a pas connu autant de succès que ceux qui jouent les seconds. S'il y en a un qui s'est levé et qui a sauvé la saison du Canadien, à l'image de Jaroslav Halak la saison dernière, c'est Carey Price.

Jusqu'à présent, il a permis au Canadien d'être quand même bien positionné au classement dans l'Est. Grâce à Price, les hommes de Jacques Martin pourraient se sauver d'une course aux séries si les choses vont bien d'ici la fin du calendrier régulier. Il y a beaucoup d'équipes qui laissent des munitions dans cette course avant d'entrer dans le tournoi printanier. Si Price permet à son équipe de faire ça, il doit être considéré.

S'il remporte le trophée Hart, on ne pourra cependant l'ignorer pour le Vezina.

Cinq candidats?

Devant le filet, il est évident que Thomas et Price sont les plus susceptibles d'être considérés comme le joueur le plus utile. Chez les attaquants, on retrouve Steven Stamkos, ainsi que les frères Henrik et Daniel Sedin.

Mais plusieurs choses restent à confirmer : est-ce que Daniel sera le seul à atteindre le plateau des 100 points cette saison? Stamkos n'est plus qu'à sept buts du chiffre magique de 50. Est-ce que Henrik répétera son exploit de l'année dernière?

À Philadelphie, est-ce qu'un joueur sera considéré puisque les Flyers dominent dans l'Est?

Les équipes les mieux positionnées au classement bénéficient d'une plus grande marge de manœuvre; est-ce que cette situation nuira à Price puisque le Canadien est sixième dans l'Est? Toutes ces réponses seront connues à la fin de la présente saison.

José Théodore est le dernier gardien à avoir remporté le trophée remis au joueur le plus utile en 2002. La tendance est surtout dirigée vers les attaquants qui récoltent des points.

En terminant, c'est avec plaisir que je vous invite à visiter le site Internet de ma fondation pour enfants au http://www.fondationmarcdenis.org.

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Propos recueillis par Luc Dansereau