Tous les observateurs de hockey s'attendaient à ce que le prochain entraîneur congédié dans la LNH soit Terry Murray avec les Panthers de la Floride. Ou bien Craig Hartsburg à Anaheim. Ce fut donc un choc d'apprendre, dimanche, que Craig Ramsay avait été remercié par Bobby Clarke et les Flyers de Philadelphie.

Le printemps dernier, lors des séries de la Coupe Stanley, nous avons côtoyé de très près, pendant plus d'un mois, l'organisation des Flyers, Nous avons passé des heures à discuter de hockey en compagnie de Clarke et Ramsay lors des journées de repos entre les matchs et croyez-moi, l'harmonie semblait parfaite entre les deux hommes.

Ramsay venait de connaître un succès éclatant en relève à Roger Neilson (qui luttait contre le cancer) et il semblait jouir d'un appui absolu de la part de ses joueurs. Au cours des séries, il a mené son équipe à des victoires excitantes contre Buffalo et Pittsburgh et il n'a raté la grande finale que par un match, s'inclinant en sept rencontres contre les Devils du New Jersey. C'est là un bilan plus que satisfaisant, non?

Cette saison, le pauvre Ramsay a été foudroyé par une série d'événements incroyable. John LeClair, à l'aube de signer un contrat mirobolant en tant que joueur autonome l'an prochain, a décidé de se faire opérer au dos. Mark Recchi, pratiquement jamais blessé, fut longtemps sur la touche en raison d'une commotion cérébrale. Primeau a raté quelques matchs, Tocchet aussi. Keith Jones a pris sa retraite. Le jeune gardien Brian Boucher traverse la "guigne de la deuxième saison". Et il y a toujours, en toile de fond, cette interminable saga Lindros…

Pourtant, malgré tout cela, Ramsay avait réussi à maintenir une moyenne de ,500 au moment d'être sacrifié. Il avait su développer davantage le talent de Simon Gagné, toujours en tête des marqueurs de son équipe. Il avait permis à une recrue, Justin Williams, de faire des débuts remarqués dans la LNH. Et avec le retour des grand blessés, avec une résolution possible du cas Lindros, il était permis de croire que les Flyers allaient connaître un bonne deuxième moitié de saison. Bobby Clarke, un homme au tempérament bouillant et peu porté vers la patience, a cru autrement.

En Ramsay, les Flyers comptaient sur un homme calme, pondéré, réfléchi et très méthodique dans son travail. En se tournant vers Bill Barber, Clarke a plutôt opté pour d'autres critères, donc celui de l'agressivité, une arme avec laquelle lui et son nouvel entraîneur sont très familiers. On verra bien ce que ça va donner.

On peut parier, cependant, qu'il y a d'autres facteurs qui ont justifié le renvoi de Ramsay. La panique? Possible. Le mécontentement de certains joueurs clés envers Ramsay? Peut-être. La volonté bien arrêtée depuis longtemps de voir Barber en poste éventuellement? Plus que probable!

On veut voir les jeunes

Après Xavier Delisle, Arron Asham, Mathieu Garon, Stéphane Robidas, Eric Landry, Jason Ward, Eric Bertrand et Mathieu Garon, le Canadien pourra évaluer un autre de ses jeunes joueurs au cours des prochains jours. Le rappel de Mike Ribeiro permettra à André Savard d'approfondir sa connaissance sur la base d'avenir de l'organisation et de mieux saisir quels sont les éléments fiables pour les prochaines années.

Sans l'avouer publiquement, le Canadien procède donc à une étape essentielle, celle de l'évaluation de son jeune personnel de joueurs. Les trois dernières défaites ont fait ressortir de façon bien évidente que l'équipe n'était pas de taille contre les meilleures formations de l'Association Est et il ne sert pratiquement à rien de tenter de s'accrocher à l'espoir d'une place en séries en tentant du rapiéçage. Vaut mieux maintenant penser aux prochaines années.

Même si c'est frustrant pour le spectateur…

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Villeneuve en belle forme
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Jacques Villeneuve avait beau être grippé, il reste qu'il projetait une image de belle forme le week-end dernier au Mont-Tremblant. On parle ici de forme physique mais surtout de forme…mentale. Visiblement, les semaines récentes ont semblé le rassurer sur l'avenir de BAR et certains de ses propos étaient teintés d'optimisme.

Ainsi, quand il a dit d'Olivier Panis qu'il "avait enfin un vrai coéquipier qui allait faire progresser la voiture avec les mêmes réglages que moi", il a laissé éclater au grand jour son optimisme devant la qualité de pilote et surtout de metteur au point de son nouveau partenaire. Un partenaire qui fera évoluer la voiture dans le sens qui est le sien…

Quant à Craig Pollock, il affichait lui aussi beaucoup de sérénité. En apparence bien en contrôle de l'écurie, Pollock a admis être en contact avec de grandes corporations de chez-nous pour d'éventuelles commandites. "On parle de gros montants, dans les 10 millions de dollars", nous a-t-il dit sans trop de cachettes. Il faut donc croire que le lien entre BAR et le Québec sera maintenu au cours des prochaines années.