Le Panthéon des sports du Québec a récemment accueilli six nouveaux membres, dont l'ancien joueur du Canadien Robert Rousseau. En plus d'avoir réussi son entrée dans la LNH en enlevant le trophée Calder, il a gagné la coupe Stanley à quatre occasions, mais au fil des ans, l'excellence de son jeu n'a pas été reconnue à sa juste valeur.

Si Rousseau a été admis au Panthéon, c'est un peu grâce à ses fils qui ont fait campagne. Pourtant, sa feuille de route est impressionnante. Il est le seul Québécois à avoir remporté une médaille olympique, la coupe Memorial et la coupe Stanley. Ajoutez à cela le titre de recrue par excellence de la Ligue nationale et deux participations à des tournois de la PGA, vous avez devant vous un grand athlète.

"On pratiquait le hockey l'hiver et l'été, les joueurs professionnels jouaient au golf, donc j'en ai profité pour faire carrière", résume Rousseau.

S'il a pu percer dans la LNH, avec le Canadien de surcroît, c'est grâce à son lancer frappé.

À ma première année avec le Canadien, Boom Boom Geoffrion jouait sur le jeu de puissance, se rappelle Rousseau. Il s'est blessé et on m'a demandé de prendre sa place, à la pointe du jeu de puissance."

Son plus beau souvenir, tous sports confondus, demeure sa première coupe Stanley acquise au terme du septième match de la finale, au printemps 1965 contre les Blackhawks de Chicago.

"J'ai joué à l'aile droite avec Jean Béliveau au centre et Dick Duff à l'aile gauche. Après dix minutes de jeu dans la première période, on menait 4-0. Notre ligne d'attaque avait trois des quatre buts et j'ai obtenu trois passes."

Si Rousseau a été oublié, il espère qu'Émile Bouchard ne le soit pas. Il aimerait que son numéro 3 soit retiré.

"C'était un capitaine et le capitaine d'un club devrait mériter cet honneur."

À l'âge de 67 ans, Robert Rousseau est toujours actif. Il pratique encore le golf et chausse les patins une fois par année avec les membres de sa famille, qui eux ne sont pas près de l'oublier.