J'ai eu le bonheur de grandir dans une famille qui vivait au rythme du Canadien. Mon grand-père me parlait des exploits de Maurice Richard et Jean Béliveau alors que mon père me vantait les mérites de Guy Lafleur, Serge Savard et Ken Dryden.

Si mon grand-père et mon père avaient des propos si élogieux à l'endroit de ces joueurs devenus aujourd'hui immortels, la raison était simple : ils les avaient vus jouer.
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Ce qui n'est pas le cas de ma génération, celle du début des années 80. Oui, j'ai vu jouer Bob Gainey et Larry Robinson avec le Canadien, mais leurs meilleures années étaient derrière eux. Oui, j'ai vu jouer Guy Lafleur, mais c'était dans l'uniforme des Rangers et des Nordiques.

Toutefois, tout change avec Patrick Roy. Ma génération et moi avons grandi en regardant les exploits du roi Patrick au petit écran. Durant mon enfance et le début de mon adolescence, le célèbre numéro 33 était la grande et unique vedette du Canadien. Les prouesses de Roy ont fait vibrer le cœur de bien des jeunes qui carburaient au hockey. Sans le savoir, nous avons grandi en vivant la légende de St-Patrick.

Quand je serai plus vieux, je recevrai mes enfants et mes petits-enfants à souper. Lorsque l'un d'entre eux me demandera de lui parler du légendaire Patrick Roy, je pourrai répondre à sa demande avec justesse. La raison sera simple : j'aurai vu jouer Roy.

Je raconterai avec passion ses exploits lors des séries éliminatoires de 1986. Je parlerai de ses 3 trophées Vézina. J'ajouterai que ses 10 victoires de suite en prolongation au printemps de 1993 tenaient du miracle et que son légendaire clin d'œil en finale contre les Kings avait fait le tour de la planète.

Le 22 novembre sera une journée spéciale pour moi et je suis convaincu que plusieurs vivront les mêmes émotions. Lorsque le chandail numéro 33 de Patrick Roy sera suspendu aux côtés des Richard, Béliveau, Lafleur et compagnie, c'est une importante partie de ma jeunesse qui se retrouvera dans les hauteurs du Centre Bell.